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La vente des magasins Makro et Metro en Belgique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 305 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/02/2022
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    C'est avec surprise et d'emblée une profonde inquiétude que nous avons appris que le groupe de distribution allemand Metro cherche à céder ses activités belges.

    Arrivé chez nous en 1970 pour servir exclusivement les indépendants et professions libérales, le groupe a décidé en 2017 d'élargir l'accès de ses supermarchés Makro au grand public en y proposant des produits alimentaires de qualité ainsi que des articles festifs et de décoration. Les magasins Metro sont restés quant à eux réservés aux professionnels de l'HORECA.

    Depuis 2015, les Allemands ont épongé les pertes de leur entité belge pour plus de 420 millions d'euros. En février 2021, le groupe y a encore injecté 23 millions d'euros, après une augmentation de capital de 36 millions un an auparavant.

    En Belgique, le groupe allemand opère à travers 17 magasins : 11 Metro et 6 Makro. Il possède également en grande partie les immeubles où ils sont logés.

    Qu'a entrepris Monsieur le Ministre dans ce dossier ?

    Quel est l'impact économique s'il n'y a pas de reprise possible ?

    Est-il en contact avec d'éventuels futurs repreneurs ?
  • Réponse du 22/02/2022
    • de BORSUS Willy
    Le groupe de distribution allemand Metro est l’actionnaire à 100 % de l’entité belge Makro Cash & Carry Belgium NV, en abrégé Makro (BCE 0406.952.018), dont le siège social est situé à Wommelgem ; cette société exploite en Belgique 17 magasins, soit 6 Makro - chaine de distribution (produits alimentaires et non food) réservée initialement aux professions libérales et aux indépendants ; depuis 2017, l’accès est permis au grand public - (dont 2 en Wallonie : Alleur et Lodelinsart) et 11 Metro - chaine réservée aux professionnels de l’HORECA - (dont 2 en Wallonie : Liège et Namur). Elle possède également en grande partie l’immobilier où ces magasins sont implantés.

    Depuis les exercices 2013/2014, Makro affiche des pertes récurrentes, dont les montants cumulés s’élèvent à plus de 400 millions d’euros, dont près de 45 millions d’euros pour l’exercice clôturé au 30.09.2020 (derniers comptes publiés disponibles). En effet, sur cette période (soit entre 2013/2014 et 2019/2020) :

    - L’entreprise a malheureusement subi une baisse de son chiffre d’affaires de 35 % (passant de 1 100 millions d’euros à 715 millions d’euros) ;
    - Elle n’a pu réduire encore davantage l’ensemble de ses coûts qui sont restés trop élevés, dont notamment les frais de personnel (réduits de 22 % sur la période, avec une diminution de l’effectif moyen en ETP de 28 %, passant de 2 697 ETP en 2013/2014 à 1.932 ETP en 2019/2020 - sur la même période, à la date de clôture (en nombre d’inscrits au registre du personnel), nous sommes passés de 3 006 employés à fin septembre 2014 à 2 152 employés à fin septembre 2020).

    Il apparaît que cette perte de chiffre d’affaires trouve essentiellement son origine du côté de la chaîne de magasins Makro qui sont hélas de moins en moins fréquentés au fil du temps (concurrence de chaînes traditionnelles et nouvelles ainsi que de l’e-commerce), ce qui démontre que la stratégie d’ouverture au grand public en 2017 n’a pas pleinement porté ses fruits.

    Il faut toutefois reconnaître que l’actionnaire allemand a, jusqu’en 2021, assumé ses responsabilités en procédant à des augmentations de capital successives depuis juin 2015, pour un montant cumulé de 405 millions d’euros (dont la dernière fois en février 2021 à hauteur de 23,1 millions d’euros).

    L’actionnaire allemand Metro, bien que n’ayant pas officiellement confirmé sa position, aurait récemment fait part de sa volonté d’examiner les options stratégiques pouvant se présenter pour son entité belge et aurait confié un mandat en ce sens à la banque d’affaires Rothschild. Une des options envisagées serait une reprise des activités belges par un candidat-acquéreur (les noms des groupes néerlandais Jumbo et Sligro ont été évoqués par la presse spécialisée).

    Le groupe Metro n’ayant fait aucune communication officielle, aucun contact n’a encore été possible tant avec Metro AG qu’avec un repreneur éventuel.

    L’impact économique pour l’emploi wallon de l’absence potentielle de reprise des sites belges est difficilement chiffrable actuellement tout en sachant que les magasins situés en Wallonie s’établissent à 4 unités sur un total de 17.