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La mise en oeuvre d'incitants financiers pour l'achat d'équipements de sécurité pour les cyclistes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 423 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 02/02/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le port du casque en matière de mobilité douce refait régulièrement débat. C'est en l'occurrence le cas au Sénat français qui va discuter de l'opportunité de rendre obligatoire le port du casque pour tous les cyclistes.

    La proposition de loi en France imposerait à tout conducteur d'un véhicule à une ou plusieurs roues, qu'il soit à moteur ou à assistance électrique, ainsi qu'à tout conducteur de vélo de porter un casque.

    À l'heure où la mobilité douce a le vent en poupe (trottinettes, vélos musculaires, vélos électriques, monoroues), ses utilisateurs sont forcément plus nombreux sur les routes, les pistes cyclables et les RAVeL.

    En 2020, l'Agence wallonne pour la sécurité routière lançait une campagne de prévention et de sensibilisation des automobilistes concernant les distances à respecter envers les cyclistes. Ces distances étaient méconnues par un automobiliste sur deux, malgré son entrée en vigueur il y a un an déjà. À l'instar de la ceinture de sécurité pour les automobilistes, le port du casque doit devenir un réflexe pour les cyclistes. En effet, le port du casque diminue le risque de lésion cérébrale de 85 %.

    Dans la continuité des primes régionales pour l'achat d'un vélo (classique ou électrique), ne serait-il pas envisageable de prévoir des incitants financiers pour encourager ces publics à s'équiper d'un casque ?

    Sachant que les objectifs du Gouvernement relatifs à la mobilité douce sont nombreux et ambitieux, ne faudrait-il pas, en coordination avec la collègue de Monsieur le Ministre en charge de la Sécurité routière, prévoir des mesures complémentaires pour s'assurer que ce transfert modal s'opère en toute sécurité ?
  • Réponse du 07/03/2022
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre l’a signalé dans sa question, développer l’usage des modes actifs, dont le vélo, diminuer le nombre d’accidents impliquant les cyclistes, doivent se faire via une approche globale, qui ne peut se limiter à seulement investir dans de l’infrastructure, de la sensibilisation ou des services.

    C’est pour cela qu’un Plan d’actions Wallonie cyclable est en cours d’élaboration. Ce plan est coordonné par le SPW-Mi, mais réalisé en concertation avec l’ensemble des administrations wallonnes ainsi que diverses UAP, dont l’AWSR.

    Ce plan se structure en quatre volets :
    − assurer la gouvernance. Dans ce volet, il est notamment question de proposer des adaptations du Code de la route pour mieux prendre en compte les besoins des cyclistes : continuer à faire participer la Wallonie aux révisions du Code de la route (compétence fédérale). Celui-ci offrant toute une série de possibilités d’améliorer significativement la qualité du réseau cyclable ;
    − rouler et stationner à vélo. Dans ce volet, il est notamment question de développer une infrastructure de qualité, tant sur voirie régionale que sur voirie communale via divers plans d’investissement. À l’image du nouveau Plan d’Investissement Mobilité Active et Intermodalité (PIMACI). Il s’agit là d’un axe stratégique dans lequel la Wallonie investit énormément actuellement et qui doit permettre d’offrir les conditions idéales à la pratique du vélo ;
    − offrir des services. Dans ce volet, il est notamment question de renforcer les formations de mise en selle afin de (ré)apprendre à rouler et à se déplacer à vélo en ville en toute sécurité ;
    − communiquer et sensibiliser. Dans ce volet, il est notamment question de mieux informer et sensibiliser le public aux bons comportements via différentes campagnes.

    Par rapport à ce dernier point, mon administration travaille en étroite collaboration avec l’AWSR.

    Selon la législation, l’usage du casque est un choix personnel. Mais il est, bien sûr, souhaitable de sensibiliser certains publics à son utilisation : enfants, personnes âgées, cyclistes sportifs.

    Notons que plusieurs pays qui ont imposé le port du casque (comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande) ont décidé de revenir en arrière. Ils ont, en effet, constaté une diminution du nombre de cyclistes ou, au mieux, une stagnation. Ceci est regrettable car il est également prouvé que les conditions de sécurité pour les cyclistes s’améliorent avec l’augmentation du nombre de cyclistes (Jacobsen, 2003).

    Les primes vélos qui ont été mises en place sous cette législature n’ont pas prévu d’intervention spécifique pour les casques (ou tout autre équipement), mais constituent cependant une aide substantielle à acquérir le matériel adéquat.