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La végétalisation des cimetières et le label "cimetière nature"

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 319 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/02/2022
    • de ROBERTY Sabine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Depuis le 1er juin 2014, l'interdiction d'utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les espaces publics est entrée en vigueur, en ce compris dans les cimetières.

    Une période transitoire de 5 ans était prévue afin de permettre à chaque gestionnaire communal de modifier ses pratiques pour atteindre le zéro phyto au 1er juin 2019.

    Aujourd'hui, force est de constater que dans le chef des responsables communaux, le changement s'est opéré et on ne peut que s'en réjouir.

    Souvent ce changement est passé par une végétalisation des cimetières, plutôt qu'un désherbage intensif.

    Mais créer des espaces favorables au recueillement sans utiliser de produits phytosanitaires reste un défi au quotidien pour les ouvriers communaux et pour les échevins en charge de la gestion des cimetières.

    Un défi technique, mais aussi un défi de communication avec les citoyens, car les mentalités doivent encore évoluer. En effet, les citoyens ne se rendent pas compte de la difficulté de gérer l'entretien de ces nouveaux espaces verts supplémentaires.

    Quels sont les leviers du Gouvernement pour aider les villes et les communes qui sont dans cette démarche de végétalisation volontaire ?

    Madame la Ministre compte-t-elle faire des campagnes de communication spécifiques ?
    Compte-t-elle lancer des appels à projets pour soutenir cette ambition de végétaliser nos cimetières ?

    Dans ce contexte, en 2015, un appel à candidatures avait été lancé afin de permettre aux villes et communes de gérer de manière plus verte leurs cimetières en intégrant la dimension zéro phyto et gestion innovante de la biodiversité.

    Dix communes pilotes avaient été retenues. Un label « Cimetière nature » a été mis sur pied et en 2019, 82 communes et 212 cimetières qui ont été labellisés.
    Force est de constater que peu de communes demandent cette labellisation.

    Peut-elle faire le point sur le nombre de cimetières qui ont été labellisés depuis cette date ?

    A-t-elle pu identifier des freins à la mise en place de cette labellisation ? Si oui de quelles natures sont-ils ?

    Madame la Ministre peut-elle rappeler les aides, les outils et les subsides qui existent pour soutenir les communes dans l'obtention de ce label ?

    Compte-t-elle lancer de nouveaux appels à projets afin de sensibiliser et d'aider les communes à franchir le pas pour l'obtention du label ?
  • Réponse du 15/03/2022
    • de TELLIER Céline
    La problématique de la gestion de la végétation dans les cimetières a déjà été abordée à plusieurs reprises au sein du Parlement. La dernière interpellation à ce sujet date du 21 décembre dernier ; l’honorable membre trouvera ci-dessous quelques éléments tirés de la réponse qui avait été apportée à une question orale intitulée « Les recommandations du Gouvernement wallon aux communes pour l’entretien des cimetières » :

    « La première chose que je peux recommander, si vous le permettez, c’est de bannir définitivement de notre vocabulaire les termes « mauvaise herbe ». Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise herbe. Il peut y avoir, à certains endroits et dans certaines circonstances, des plantes jugées, à ce moment-là, indésirables. Tout est une question de perception et de culture. Il faut avant tout sensibiliser les citoyens et citoyennes à une plus grande tolérance vis-à-vis de la végétation spontanée.

    Concernant les cimetières, les solutions alternatives à l’emploi généralisé d’herbicides existent et ont démontré leurs preuves dans de nombreuses communes. […]

    Comme je l’ai déjà rappelé, les techniques alternatives sont nombreuses et adaptées aux différentes situations rencontrées par les services communaux. Depuis 2014, les conseillers techniques des ASBL Adalia 2.0 et Ecowal, soutenues par la Région wallonne, accompagnent les communes et les gestionnaires d’espaces publics ou d’espaces fréquentés par les publics vulnérables pour leur permettre de mettre en œuvre la technique la plus adaptée à chaque espace à entretenir.

    J’invite vivement les communes qui peinent à gérer leurs cimetières à regarder ce qui se fait dans les communes voisines […] et, si besoin, à prendre contact avec Adalia 2.0 ou Ecowal pour avoir des solutions sur mesure.

    Avec la subvention BiodiverCité, que nous avons lancée, qui comprend à présent le volet « Cimetière Nature », les communes peuvent bénéficier d’un soutien financier pour de nombreuses actions en faveur de la végétalisation de leurs cimetières. Dès l’année prochaine, des fiches pratiques seront communiquées pour inspirer les communes dans leurs aménagements.

    Comme vous pouvez le constater, je souhaite donc que les communes qui éprouvent des difficultés à évoluer vers une gestion durable de leurs cimetières puissent être aidées et accompagnées, et que nous retrouvions des cimetières pleins de cette beauté de ces herbes, peut-être un peu différentes, mais néanmoins heureuses. »

    Je précise donc que la subvention BioviderCité et la labellisation qui en découlera rassemblent les anciennes subventions et labellisation Semaine de l’Arbre, Plan Maya, PCDN et Cimetière Nature. Les matières et thématiques qui y sont liées sont toujours subventionnables et les communes peuvent toujours bénéficier d’un accompagnement sous la bannière unique « BiodiverCité ». Le label Cimetière Nature n’existe dons plus. A titre informatif, depuis le lancement de l’opération en 2015 avec 13 communes pilotes, 114 communes étaient labellisées « Cimetière Nature » en 2020 ; on peut donc dire que près de la moitié des communes wallonnes sont déjà engagées dans une gestion différenciée de leurs cimetières.

    Le vade-mecum relatif à la subvention BiodiverCité est accessible à l’adresse suivante : https://www.wallonie.be/fr/demarches/demander-un-subside-pour-soutenir-des-projets-en-faveur-de-la-biodiversite-biodivercite

    J’ai par ailleurs demandé à l’Union des Villes et des Communes de transmettre un résumé des recommandations et des aides à disposition des communes pour gérer la végétation dans leurs cimetières dans leur prochaine communication vers leurs membres.