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Les aménagements nécessaires suite aux accidents impliquant les cyclistes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 432 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/02/2022
    • de DODRIMONT Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Dans le cadre de son nouveau Plan européen de mobilité urbaine prévoyant que toutes les grandes villes européennes mettent sur pied un plan de mobilité urbaine durable d'ici 2025, la Commission européenne a analysé les causes de mortalité des usagers de la route en ville.

    En 2019, pas moins de 8 842 personnes ont perdu la vie dans une zone urbaine de l'Union européenne. Selon les chiffres de Vias, 35 cyclistes ont perdu la vie dans les 9 premiers mois de l'année 2021. Un peu plus de la moitié des victimes sont des piétons ou des cyclistes, contre 19 % pour les deux-roues motorisés et 25 % pour des conducteurs ou passagers de voitures.

    D'où l'importance de créer des cheminements sécurisés pour la mobilité douce notamment pour les cyclistes. Un accident mortel sur quatre n'implique que le deux-roues en lui-même. En cause : des comportements parfois, l'absence de protections adéquates comme le casque, des infrastructures pas toujours adaptées à la circulation des deux-roues (pavés, rails de trams, pistes cyclables en mauvais…).

    Afin de répondre à la demande européenne, quel est l'état d'avancement des plans de mobilité de nos grandes villes wallonnes ?

    Quels aménagements spécifiques leur sont prévus cette année ?

    À quelle fréquence sont entretenues les pistes cyclables ?

    Combien d'entre elles sont aujourd'hui dans un état qui nécessite des réparations d'urgence ?
  • Réponse du 17/03/2022
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre l’a signalé dans ses questions, développer l’usage des modes actifs dont le vélo, ou encore diminuer le nombre d’accidents impliquant les cyclistes, doit se faire via une approche globale, qui ne peut se limiter à l’investissement dans de l’infrastructure, de la sensibilisation ou des services. Les actions doivent être menées à l’égard des premiers concernés, à savoir les piétons et cyclistes, mais également à l’égard des autres utilisateurs de l’espace public.

    C’est pour cela qu’un plan d’actions Wallonie cyclable est en cours d’élaboration. Ce plan est réalisé en concertation avec l’ensemble des administrations wallonnes ainsi que diverses UAP dont l’AWSR.

    Ce plan se structure en quatre volets qui précise les angles d’attaque pour promouvoir le vélo en Wallonie et offrir les meilleures conditions à la pratique du vélo :
    - assurer la gouvernance. Dans ce volet, il est notamment question de proposer des adaptations du Code de la route pour mieux prendre en compte les besoins des cyclistes : continuer à faire participer la Wallonie aux révisions du Code de la route (compétence fédérale). Celui-ci offrant une série de possibilités d’améliorer significativement la qualité du réseau cyclable. Ce volet vise également à améliorer le monitoring de la politique cyclable et notamment de mieux connaître l’état de la voirie régionale. Un test est actuellement mené par les districts territoriaux afin d’inventorier l’état des voiries régionales. Ce travail étant en cours, je ne peux donc répondre à sa dernière question ;
    - rouler et stationner à vélo. Ce volet concerne notamment le développement d’infrastructures de qualité, tant sur voirie régionale que sur voirie communale, à l’image du prochain Plan d’Investissement Mobilité Active et Intermodalité (PIMACI). Il s’agit là d’un axe stratégique dans lequel la Wallonie investit énormément actuellement et qui doit permettre d’offrir les conditions idéales à la pratique du vélo. Citons notamment :
    o le Plan d’investissement Wallonie Cyclable (PIWaCy) qui représente une enveloppe de 64 millions répartis sur 119 communes. Celles-ci sont tant des communes dites urbaines que rurales. A l’heure actuelle, 84 communes ont introduit les propositions de plans d’investissements ;
    o le futur Plan d’investissement Mobilité Active et Intermodalité (PIMACI) à travers un droit de tirage de 210 millions qui s’étalera sur trois ans. Ce droit de tirage concerne toutes les communes wallonnes ;
    o l’enveloppe Modes actifs du Plan d’Investissement Mobilité Pour Tous (PIMPT) ainsi que le plan RAVeL qui permettent également une amélioration de réseau de voiries, sur l’ensemble du territoire ;
    - offrir des services. Il s’agit de renforcer les formations de « Mise en selle » afin (ré)apprendre à rouler et à se déplacer à vélo en ville en toute sécurité ;
    - communiquer et sensibiliser. Cette partie se consacre à l’information et la sensibilisation du public aux bons comportements via différentes campagnes ;
    - dans ce volet, il est notamment question de mieux informer et sensibiliser le public aux bons comportements via différentes campagnes. Ce volet se réalise via différents canaux :
    o le soutien à des ASBL comme le GRACQ, ProVélo, Tous à Pied, Chemins du Rail…qui mènent des actions de sensibilisation à l’égard des cyclistes. La thématique de la cohabitation, de l’agressivité entre les usagers est actuellement fortement mise en avant ;
    o des actions de sensibilisation de la part de mon administration via les outils de la Région comme le portail de la Mobilité ou les divers réseaux sociaux. Ceci sera renforcé dans les années à venir avec le renforcement de l’opération Tous vélos actifs qui aura pour objectif d’être la porte d’entrée de la politique cyclable en Wallonie et de mieux faire connaître les projets mis en place ou soutenus par la Région.

    Pour en revenir au Plan européen de mobilité urbaine, les grandes villes de Wallonie ont toutes fait l’objet d’un premier Plan communal de Mobilité (PCM) étudié entre 1998 et 2004.
    Cette approche était nouvelle, et un premier bilan montre des résultats contrastés liés à une prise de conscience variable des enjeux, notamment de la mobilité active, et de la nécessité de coordonner les actions. Toutes ces villes ont depuis actualisé leur plan, ou sont en train de le faire, avec une meilleure prise en compte de la mobilité active. Dans le cadre du Plan urbain de Mobilité (PUM) de l’agglomération de Liège, les modes actifs sont bien pris en compte avec l’identification de plusieurs itinéraires cyclables structurants dont plusieurs sont financés dans le cadre de l’enveloppe additionnelle mode actif du PIMPT et du Plan de Relance Wallon. L’étude du PUM de « Charleroi Métropole », dont le cahier de charge est au conforme aux prescriptions du Plan européen de mobilité urbaine durable de l’agglomération de Charleroi, qui vient de débuter analysera également en détail le volet cyclable.