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La présence d'amiante dans des conduites d'eau potable

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 322 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/02/2022
    • de MAUEL Christine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Un reportage récent de la RTBF dans l'émission « #Investigation » n'a laissé personne indifférent. On y apprend notamment qu'une grande partie de nos canalisations d'eau potable sont, encore aujourd'hui, constituées d'un mélange de ciment et d'amiante.

    Ces canalisations ont été posées après la deuxième guerre mondiale suite à la participation de la société Eternit, qui dans les années 60-70 était un des leaders mondiaux en production d'amiante-ciment, à la reconstruction des voiries endommagées.

    En Wallonie, il resterait encore 3 100 km de conduites d'eau en amiante-ciment.

    Madame la Ministre possède-t-elle les chiffres par province, ou arrondissement, de ces canalisations problématiques ?

    Un plan d'action entre la Région wallonne et la SWDE a-t-il été mis en place ?

    Quel serait le potentiel coût d'un tel remplacement de canalisations ?
  • Réponse du 15/03/2022
    • de TELLIER Céline
    Comme précisé, l’actualité récente a rappelé la présence de canalisations en asbeste-ciment dans les réseaux d’eau potable à raison de quelques 3 100 kilomètres sur l’ensemble du territoire wallon.

    J’ai souhaité disposer d’informations plus précises sur la localisation de ces canalisations et j’ai, à ce sujet, questionné l’ensemble des distributeurs pour obtenir un inventaire sur la base de leurs zones de distribution (portions de réseaux dans lesquelles une même qualité d’eau est distribuée). Les réponses sont attendues dans les prochaines semaines.

    Sans attendre, la SWDE, la CILE, l’InBW et l’INASEP ont déjà fourni ce recensement, commune par commune.

    Dans un second temps, suivant les données obtenues, je fixerai un programme adapté de contrôle de la qualité d’eau, démarche dans laquelle ces mêmes distributeurs se sont d’ores et déjà engagés.

    Au vu de l’état des connaissances scientifiques et des contraintes opérationnelles (ouvertures de voirie, capacité d’étude et de réalisation des travaux des entrepreneurs, surcoûts liés aux nouvelles réglementations, etc.), il n’y a pas lieu, à ce stade, de remplacer en urgence les canalisations en amiante-ciment. Par contre, comme je l’ai indiqué encore ces 2 et 15 février, la stratégie de remplacement des conduites doit intégrer le paramètre « amiante ». C’est déjà le cas à la SWDE qui utilise un outil multicritères pour définir les priorités de renouvellement, en prenant en compte entre autres la nature des conduites et leur âge.

    Afin d’assurer un fonctionnement optimal des réseaux, les distributeurs doivent continuer à investir dans le renouvellement des canalisations de distribution d’eau et pas seulement celles en amiante-ciment. À titre d’illustration, la SWDE investit 100 millions d’euros chaque année dans le renouvellement de ses infrastructures, dont plus de 60 millions d’euros pour les canalisations. Le coût moyen actuel du renouvellement d’un mètre de conduite de distribution se situe entre 300 et 400 euros en fonction, notamment, de l’environnement dans lequel sont posées les canalisations (urbain, rural…), de la nature et de l’ampleur des revêtements à rétablir, du matériau des nouvelles canalisations et des impositions des gestionnaires de voiries et du résultat des marchés publics. Le coût de renouvellement des seules canalisations en amiante-ciment serait ainsi en première approximation de l’ordre de 1 milliard à 1,2 milliard d’euros à l’échelle de la Wallonie.