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Le dragage des cours d'eau navigables

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 436 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 10/02/2022
    • de COURARD Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les précipitations abondantes courant du mois de janvier ont à nouveau provoqué de vives craintes de revivre les évènements de juillet que nous connaissons.

    Dans ce cadre, je suis interpellé par des riverains de zones sinistrées concernant la manière de gérer la prochaine montée des eaux.

    Naturellement, diverses autorités sont conscientes du problème et s'activent pour travailler jour après jour pour tenter d'éviter tout problème semblable dans le futur.

    Dans ce cadre, le dragage peut être une piste de solution, même si j'en conviens cela comporte des risques pour la biodiversité. Quelle est la position de Monsieur le Ministre sur cette méthode ?

    Envisage-t-il d'y avoir recours pour éviter les risques liés à de potentielles futures inondations ?
    Si oui, à quelle fréquence ces dragages pourraient avoir lieu et avec quel calendrier ?
  • Réponse du 29/03/2022
    • de HENRY Philippe
    La gestion de la lutte contre les inondations doit effectivement aussi veiller à éviter la dégradation excessive du milieu.

    Les solutions au problème des inondations sont multiples telles que la création de murs de protection et le reprofilage par dragage, mais d’autres types d’actions sont essentielles telles que l’aménagement du bassin hydrographique pour limiter le ruissellement, l’établissement de zones d’immersion temporaire et l’interdiction de construire dans la plaine inondable.

    Les dragages d’entretien hydraulique visent à retirer du lit mineur du cours d’eau des dépôts de sédiments accumulés naturellement lors des crues et qui sont considérés comme des freins à l’écoulement et donc comme des facteurs de risque d’inondation. Néanmoins l’effet des bancs de gravier sur la hauteur d’inondation et dès lors du dragage raisonnable sur l’écoulement de rivières de faible profondeur est relativement limité. Elle dépend de la configuration de la rivière en chaque partie de son tracé. Ils ont un effet presque insignifiant lors de très fortes crues.

    Les dragages d’entretien, sans recalibrage excessif du cours d’eau, ne constituent pas systématiquement une perte écologique grave et durable pour le milieu aquatique et spécialement pour les poissons.

    Des dragages d’entretien ont déjà été entrepris suite à la crue de juillet 2021 pour réduire le risque de freinage de l’écoulement. Dans les rivières de faible profondeur, le dragage consiste principalement en l’écrêtage des atterrissements. Cette opération a été menée dans l’urgence sur l’Ourthe. L’élimination de la partie la plus problématique des dépôts de gravier résultant de cette crue va se poursuivre de manière parcimonieuse et ponctuelle notamment à proximité des ponts lorsque les conditions notamment de débits le permettront.

    Chaque dragage doit également s’analyser eu égard à la modification de la ligne d’eau. Un dragage ne va pas nécessairement s’accompagner d'un risque moindre pour les riverains d’autant plus si le banc de graviers se reconstitue rapidement.

    L’effet limité des seuls dragages des rivières de faible profondeur sur l’inondation lors de crues très importantes et les risques écologiques que ces opérations induisent, incitent à concentrer le changement de politique sur l’aménagement du territoire afin de limiter la présence de la population dans les zones d’aléa d’inondation élevé et permettre la création de zones d’immersion temporaires.