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Les nouveaux enjeux de l'agriculture sur de petites surfaces

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 342 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le client néglige aujourd'hui le circuit court alors qu'il s'y était intéressé lors des confinements. Il ne reste que les consommateurs avertis par la production maraîchère sur petites surfaces.

    Les petites exploitations peinent à survivre entre hausse du prix de l'énergie, météo capricieuse et clientèle volage. Elles tentent de répondre au mieux aux attentes du client dont le souhait est l'accessibilité, une offre stable et diversifiée. Le métier demande une certaine polyvalence.

    Les maraîchers tentent de s'adapter et produisent des variétés avec les difficultés que ce travail entraîne sur la main-d'œuvre, la gestion de la distribution et de la commercialisation.

    Les travailleurs de la terre peinent à gagner leur vie dans ces conditions. Ils doivent aussi faire face à la concurrence déloyale des grandes surfaces qui récupèrent le message des circuits courts pour capter la clientèle partie dans ce créneau.

    La valeur du travail et la qualité des produits ne sont pas rétribuées à leur hauteur. La reconnaissance n'est pas non plus toujours au rendez-vous. Le métier se veut difficile et rude. Tous ne souhaitent pas s'attacher à une coopérative même si le collectif et les associations permettent de tenir.

    Comment Monsieur le Ministre compte-t-il soutenir le maraîchage sur petite surface pour faire face à ses nouveaux enjeux ?

    Comment compte-t-il les aider à sensibiliser le consommateur à faire confiance au développement de ce modèle ?

    Une campagne spécifique en collaboration avec le secteur HORECA se mettra-t-elle en place pour promouvoir ce mode de production et la qualité des produits ?
  • Réponse du 08/03/2022
    • de BORSUS Willy
    De nombreux indépendants connaissent effectivement aujourd’hui des difficultés, en raison de la crise sanitaire tout d’abord, mais aussi de la hausse des prix de l’énergie. Parmi eux, figurent évidemment aussi de nombreux producteurs agricoles et horticoles, qui subissent tant la volatilité des consommateurs que le caractère très concurrentiel des marchés alimentaires. Ces producteurs et plus largement ces travailleurs indépendants méritent toute notre attention et tous nos efforts de soutien.

    Je me permets néanmoins un accent d’optimisme à l’égard de celles et ceux qui, pour reprendre l’intitulé de l’honorable membre, pratiquent l’agriculture sur de petites surfaces. Nous avons en effet des raisons d’être positifs. En effet, l’intérêt pour les circuits courts et pour les points de vente de proximité est de plus en plus évident, même s’il reste sans surprise influencé par le pouvoir d’achat des ménages. Les valeurs de la consommation locale ont en tous cas du sens pour une majorité de consommateurs. C’est ce que montrent les données récoltées par l’APAQ-W dans le cadre des premiers travaux de l’observatoire de la consommation alimentaire.

    Reste évidemment à faire passer le consommateur de l’intention aux actes d’achat. C’est le sens notamment de la stratégie que mène l’APAQ-W à destination du secteur HORECA. Dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, l’APAQ-W est porteuse d’un projet intitulé « Soutenir la relance de proximité et promouvoir la création de valeur et le développement endogène de la filière agricole ». L’Agence vient ainsi de relancer le réseau « Table de Terroir », dans le but de valoriser les restaurants qui, conformément à une charte, mettent à l’honneur dans leur menu des produits locaux. À ce stade, alors que nous n’en sommes qu’au début, 21 restaurants sont déjà labellisés et un prochain comité de labellisation devrait à court terme reconnaître de nouveaux établissements. Les ambitions que je nourris par rapport à ce projet sont évidemment à la hauteur des enjeux, à savoir encourager nos restaurants à privilégier les produits locaux sur leur carte. Le réseau « excellence de terroir », concernant les établissements « haut de gamme », est quant à lui en cours de lancement, toujours dans le cadre du plan de relance.

    Je me permets aussi de mettre en évidence le label « en direct de la ferme » de l’APAQ-W qui, à la faveur d’une reconnaissance officielle du Conseil national du Travail, permet depuis le début de cette année l’utilisation des écochèques dans les points de vente à la ferme.

    Enfin, en marge de ces projets concrets, je rappelle que la charte « jecuisinelocal.be » poursuit sa percée parmi les consommateurs, en les sensibilisant aux raisons individuelles et collectives de consommer des produits locaux.