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Les incitants à la formation aux métiers en pénurie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 347 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le défi de la reconstruction de notre Région et le pari de réussir la transition écologique en rénovant le bâti wallon se heurtent à une importante pénurie de main-d'œuvre dans les secteurs de la construction, de l'électronique et du bois. La Confédération annonce avoir besoin d'engager pas moins de 5 000 nouveaux travailleurs qualifiés pour concrétiser le Plan de relance wallon.

    Face à cette pénurie, le Gouvernement a mis en œuvre une série de mesures destinées à rendre ces métiers plus attractifs, notamment en renforçant considérablement les incitants à la formation dans ces filières, principalement portées par l'IFAPME, qui propose une quarantaine d'offres d'apprentissage dans ces secteurs.

    Remboursement de minerval, coaching intensifié, nouveaux parcours et modules de formation sont autant d'incitants déjà mis en œuvre depuis la rentrée de septembre pour attirer les candidats. Récemment, le Gouvernement wallon a décidé de renforcer une nouvelle fois son soutien à la formation aux métiers en pénurie en octroyant une prime de 2 000 euros fractionnée sur les 3 années du parcours et un Passeport Drive aux apprenants qui termineront la formation.

    Monsieur le Ministre peut-il nous expliquer ce qui garantit que ces nouvelles aides soient suffisantes pour rejoindre ses objectifs ?

    En fonction des chiffres dont il dispose, les incitants débloqués par le Gouvernement lors de la rentrée de septembre ont-ils conduit à renforcer le nombre d'inscriptions dans les filières évoquées ?

    Quelle enveloppe totale va-t-il allouer à ce dispositif de soutien ? Les moyens ont-ils été concertés avec les secteurs concernés ?

    Les candidats en cours de formation pourront-ils y prétendre ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Le secteur de la construction souffre d’une pénurie de main-d’œuvre importante depuis plusieurs années et les inondations qu’a connues la Wallonie en juillet 2021 ont rendu ce besoin de personnel qualifié encore plus urgent.

    Dès le mois de septembre, le Gouvernement wallon a adopté plusieurs mesures pour rendre plus attractives les formations dans les métiers en pénurie dans le secteur de la construction, de l’électrotechnique et du bois organisées par l’IFAPME et le FOREm, en ce compris les Centres de compétence.

    Les deux mesures principales concernent l’octroi d’une prime pilote à la formation « Plan de reconstruction » et d’un chèque permis de conduire. Ces deux mesures sont mises en œuvre depuis janvier 2022 sur la base du décret budgétaire voté en décembre 2021.

    En outre, une large campagne de communication, soutenue par le Gouvernement wallon, va être lancée en partenariat avec le secteur de la construction, le FOREm et l’IFAPME. Le but de cette campagne est de communiquer sur les métiers en pénurie, leur image et leur évolution, les possibilités de formation et d’emploi qui s’y rattachent de manière à attirer de nouveaux apprenants vers ces métiers présentant une gamme de compétences et de débouchés très diversifiés et de les inviter à contribuer ainsi au plan de reconstruction.

    En outre, l’IFAPME a déjà initié les actions de communication avec la rentrée de septembre 2021 pour visibiliser les formations en alternance organisées dans ces secteurs. Dans ce cadre, des facilités ont été accordées aux apprenants, le minerval a été remboursé pour les formations d’adultes concernées et les frais scolaires des jeunes en apprentissage ont été pris en charge.

    À ce jour, il est trop tôt pour donner des indications sur l’impact positif de ces mesures sur les inscriptions en formation.

    Toutefois, les actions de communication lancées dès le mois de septembre, même si les deux mesures du Gouvernement n’étaient pas encore finalisées, semblent avoir déjà eu un effet positif.

    Elles ont conduit, lors de la rentrée de septembre 2021-2022, à une augmentation du nombre d'inscriptions dans les filières ciblées, surtout en formation d’adultes, où l’Institut a constaté une augmentation de +/- 7 % par rapport à l’année 2020-2021. En apprentissage, c’est dans les métiers de l’électricité que l’augmentation est visible avec 12,8 % d’inscriptions en plus par rapport à l’année 2020-2021.

    L’IFAPME a estimé le coût des deux mesures portées par le Gouvernement wallon à 3 526 660 euros en 2022, dont 2 280 000 euros pour la prime pilote à la formation et 1 200 000 euros pour le chèque permis de conduire.

    Le coût total de ces deux mesures pour l’IFAPME sur les années 2022, 2023 et 2024 a été estimé à 9 139 900 euros.

    Par ailleurs, le remboursement du minerval en formation d’adultes pour la rentrée 2021 a été estimé à 465 000 euros et la prise en charge des frais scolaires en apprentissage à 94 800 euros.

    Les mesures portées par le Gouvernement wallon ont été concertées avec le secteur et des balises ont été définies pour l’octroi de celles-ci afin d’en maximiser les effets sur les inscriptions, le parcours de formation et l’insertion professionnelle.

    Un phasage de l’octroi de la prime pilote à la formation a été défini et l’ensemble des apprenants pourra en bénéficier :
    - pour les primo-entrants, la prime est versée en trois tranches : une première tranche de 700 euros, une deuxième tranche de 600 euros pour les apprenants en deuxième année et une troisième tranche de 700 euros en cas de réussite de la troisième année ;
    - pour les apprenants inscrits en deuxième année, deux tranches de 700 euros sont versées ;
    - pour les apprenants en troisième année, une tranche de 700 euros est versée en cas de réussite de la formation ;
    - en cas de réussite de la formation, la dernière tranche est liquidée dès la conclusion du contrat de travail ou d’une convention de stage ;
    - l’apprenant doit introduire la demande pour bénéficier de la prime.
    - la prime formation est exonérée d’impôts des personnes physiques à concurrence de 700 euros par an.

    Ces mesures sont instaurées à titre de mesure pilote et feront bien sûr l’objet d’un monitoring et d’une évaluation de leurs effets dans le cadre de la relance et de la reconstruction.