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Le développement des écoducs

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 440 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de ANTOINE André
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les écoducs ou écoponts, sont des ouvrages construits ou «  réservés  » dans un milieu aménagé et qui permet aux espèces, aussi bien animales que végétales, de se jouer des obstacles posés dans leur environnement par l'être humain tels que les autoroutes ou les voies ferrées notamment. L'objectif est donc de maintenir ou de rétablir ainsi une continuité écologique pour la faune locale mise en péril par l'Homme.

    Pour encourager la faune à emprunter ces écoducs, c'est tout le génie écologique qui est mobilisé. Le positionnement doit par exemple respecter les habitats voire les couloirs naturels de migration. Ils sont habituellement végétalisés et parfois agrémentés de zones humides. Et ils s'accompagnent d'aménagements tels des murs de guidage ou des treillis écologiques afin d'en améliorer l'efficacité et l'attractivité.

    En Europe, ce genre de structures est en plein développement, notamment chez nos voisins directs, la France avec pas moins de 1 500 structures, l'Allemagne et les Pays-Bas qui sont en tête dans ce domaine de préservation.

    Combien d'ouvrages de ce genre disposons-nous en Région wallonne ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il, en collaboration avec sa collègue, la Ministre Céline Tellier, développer des écoducs ?

    La DPR avait souscrit des objectifs ambitieux en la matière. Il est désormais de sa responsabilité de passer de l'intention à l'acte.

    Des projets sont-ils prévus ou en cours d'élaboration ?

    Quels sont les moyens financiers qu’il a dégagés à cet effet ?

    De nombreuses associations impliquées dans la gestion de nos ressources naturelles attendent des engagements formels de sa part face à la nécessité de développer un réseau de corridors biologiques.
  • Réponse du 17/03/2022
    • de HENRY Philippe
    Lors de tout projet de modernisation importante ou de création de nouveaux axes de mobilité, les équipes du SPW Mobilité et infrastructures travaillent en collaboration avec les équipes du SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement pour favoriser la mobilité de la faune.

    Au niveau des corridors écologiques tant en ce qui concerne la trame verte que la trame bleue, la Wallonie possède un réseau écologique bien développé sur lequel des suivis spécifiques sont menés. Au niveau de la trame verte, en collaboration avec l’université de Lille et le Professeur DELBAER, un projet de recherche sur l’évolution de la biodiversité le long des infrastructures linéaires est mené dans l’espace LIKOTO (Lille Courtrai Tournai).

    Lors de la réparation et/ou l’adaptation des pertuis, des travaux d’aménagement spécifiques pour la faune sont généralement menés, mais ne font pas partie d’un rapportage spécifique.

    Actuellement il y a 49 passages à faune recensés avec cette fonction principale.

    Un bon exemple de ce type d’aménagement concerne le contournement de Couvin, puisque 2 écoducs « aériens » y ont été construits pour permettre le passage des plus gros animaux et que plusieurs autres accès sous la voirie ont en outre été aménagés pour permettre le déplacement des plus petits mammifères ou des batraciens, selon le type d’aménagement réalisé.

    Par ailleurs, il convient de souligner que ces écoducs représentent aussi un coût parfois non négligeable compte tenu principalement de la grande largeur nécessaire (pour les passages supérieurs) pour garantir le bien-être de la faune lors de son passage.

    Les deux écoducs « aériens » construits dans le cadre du contournement de Couvin s’élèvent à 4 466 471 euros pour le passage à gibier de la Platinerie et 3 359 791 euros pour celui de l’Ermitage.

    À plus petite échelle, pour 2022, mon administration travaille aussi sur différents projets. Par exemple, elle est chargée d’étudier les aménagements qui pourraient être réalisés en vue de rétablir une continuité écologique pour la faune sur le tronçon de la N89 entre Champlon et Saint-Hubert et plus précisément entre l’entrée de l’aéroport civil au sud et le lieu-dit au nord de la Rouge Croix.