/

Les craintes des banques alimentaires d'une pénurie de nourriture

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 276 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/02/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le nombre de bénéficiaires de dons alimentaires a augmenté. Le chiffre atteint 2 000 bénéficiaires en plus par mois. Une situation alarmante et inquiétante pour la Fédération belge des banques alimentaires.

    En cause, le confinement, le chômage temporaire et la disparition de certains emplois comme les jobs d'étudiants et depuis plusieurs semaines, la hausse du coût des denrées alimentaires et celle fulgurante de l'énergie.

    Ces facteurs font craindre un printemps difficile pour de nombreux ménages avec potentiellement des drames sociaux et une hausse de la demande de produits alimentaires.

    En 2021, l'industrie alimentaire a donné moins d'excédents aux banques alimentaires. Cette baisse a été compensée par des aides du Fédéral, des Régions et des citoyens. Qu'en est-il de 2022 ? La Fédération est à la recherche de nouveaux moyens et de nouvelles aides pour éviter une pénurie imminente.

    Madame la Ministre a-t-elle été interpellée par la Fédération belge des banques alimentaires afin de leur accorder des moyens complémentaires et y donnera-t-elle suite comme pendant les premières vagues de la crise sanitaire ?

    Que met-elle en place pour réduire le nombre croissant de demandeurs ?

    Quels sont ses retours du terrain quant à cette augmentation et à l'apparition de nouveaux profils comme les travailleurs de secteurs touchés par la crise, l'augmentation des familles monoparentales et les personnes touchées par la hausse des factures d'énergie ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de MORREALE Christie
    La démarche des banques alimentaires s'inscrit dans une volonté de promouvoir une solidarité active et responsable dans le respect des origines, tendances, langues, philosophies ou ethnies. Leur fonctionnement est assuré par des dons de matériel pour l'équipement, la prise en charge des frais d'exploitation par des tiers et la participation d’associations.

    En ma qualité de Ministre de l’Action sociale, mon champ de compétences concerne l’agrément et le subventionnement des épiceries et restaurants sociaux. Je continue d’ailleurs de soutenir le développement de ce dispositif en Wallonie.

    Je subsidie également la Fédération des Services sociaux (FDSS) qui est agréée en tant qu’Organisme de Concertation de l’Aide Alimentaire. Cet organisme fédère et représente des services sociaux associatifs en Wallonie et à Bruxelles. La FDSS développe des projets, des formations et une expertise, en particulier dans le domaine du droit à l’alimentation.

    Depuis plus de 10 ans, la Fédération, fait le lien entre les acteurs qui traitent de la logistique, comme les Banques alimentaires, Soli-food, la Bourse aux dons, les plateformes de collectes et de distribution et les acteurs qui assurent la distribution de denrées alimentaires et produits de première nécessité dont les épiceries sociales, les restaurants sociaux et les structures confectionnant des colis alimentaires.

    La Concertation Aide Alimentaire travaille avec les acteurs de terrain au développement de projets dont l’objectif premier est de renforcer l’accès aux droits des personnes qui vivent en situation de précarité. Différentes thématiques sont abordées lors réunions de concertation et permettent notamment, via la mobilisation de différents acteurs, d’améliorer la visibilité de l’offre relative à l’aide alimentaire.

    La question des approvisionnements fait régulièrement partie des préoccupations et des échanges. À l’initiative de la Fédération, un groupe de travail rassemblant tous les acteurs concernés se réunit le 30 mars prochain, afin de faire le point sur la situation et d’envisager les actions qui pourraient être menées collectivement pour garantir des approvisionnements de qualité.

    Ce groupe de travail traitera dès lors de toutes les questions en matière d’approvisionnement qui préoccupent les acteurs de terrain : l’avenir du Fond européen d’aide aux plus démunis (FEAD), la gestion des invendus, la réduction des quantités d’invendus, le travail avec des producteurs locaux, le glanage solidaire, etc.

    Je reste bien entendu extrêmement attentive au bilan de ces travaux et aux pistes d’actions qui en ressortiront.

    Enfin, un des appels à projets aide alimentaire lancé en 2020, sous mon impulsion, dans le cadre de la crise sanitaire, s’adressait aux plateformes de distribution et de stockage. Il a donc permis de soutenir les banques alimentaires dans l’achat de denrées. La période d’utilisation de ce soutien a été prolongée jusqu’au 30 juin 2022.