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Le constat de la présence de trop nombreux labels dans le secteur touristique wallon

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 199 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de BELLOT François
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Comme moi, je sais que Madame la Ministre a constaté que la présence de trop nombreux labels nuit à la compréhension du secteur touristique wallon.

    Au milieu des « épis », des « feuilles de chêne s», des « clés », des « soleils », des « étoiles », il devient compliqué de distinguer si cela concerne des gîtes, des meublés de vacances, des villages de vacances, des campings, des hôtels ou encore des attractions.

    Par ailleurs, ces références se floutent encore davantage quand on les met en perspective avec leurs échelles d'appréciation que l'on imagine aussi aisément différentes pour chaque label.

    La multitude de labels émanant du CGT, ceux développés par le privé et des autorisations délivrées par le CGT ainsi que l'ensemble des éléments d'appréciation qui gravitent autour de ceux-ci créent une incompréhension du secteur pour l'ensemble des touristes, même étrangers. C'est donc le tourisme wallon à grande échelle qui est impacté.

    L'objectif premier et louable des labels qui est d'informer quant à la qualité n'est ainsi pas complété.

    En début d'année, Madame la Ministre déclarait que « trop de labels tuent le label ». Cette abondance était déjà constatée en septembre 2020. Cette réalité est donc loin d'être récente.

    Analyse-t-elle l'origine de ce statu quo et des éventuelles difficultés à agir sur un constat pourtant clairement admis ?

    Trop de labels peut aussi rimer avec désintérêt pour la reconnaissance par le secteur touristique lui-même. N'a-t-elle pas cette crainte ?

    A-t-elle déjà remarqué que cette situation crée une dévaluation des différents labels chez les acteurs du secteur comme pour les touristes ?

    En l'état, les labels ne deviennent-ils pas simplement une porte ouverte à l'obtention de subsides du CGT ?

    Le travail de rationalisation des appellations qui se trouvait déjà être d'actualité en 2020 a-t-il évolué ?

    Concernant les initiatives de lancements de labels issus du privé, comment les canaliser définitivement ?

    Quel jugement porte-t-elle sur la labellisation privée ?
  • Réponse du 08/03/2022
    • de DE BUE Valérie
    Il convient de rappeler la différence entre :
    - la procédure de classement des Attractions touristiques et des hébergements touristiques prévue par le Code wallon du Tourisme qui est directement liée à l’autorisation des opérateurs touristiques ;
    - et la labellisation octroyée par le Commissariat général au Tourisme (Bienvenue vélo) ainsi que par d’autres comme organes comme Inter-Environnement Wallonie (Clé verte) qui atteste d’une offre de service ou d’infrastructure spécifique et clairement définie.

    Il est important de se rappeler pourquoi la Région a voulu mettre en place le classement des hébergements touristiques. L’objectif était d’informer clairement les touristes sur le niveau des services et des infrastructures pour répondre au mieux à ses attentes.

    Force est de constater aujourd’hui que les classements ne semblent plus rencontrer cet objectif.

    Ainsi, si un touriste pourra estimer – en faisant le parallèle avec le classement en étoiles des hôtels qui est bien connu – qu’il y a une différenciation entre un gîte 1 ou 5 épis, il n’a pas pour autant l’information sur ce que cela représente.

    Je constate également tout comme l’honorable membre que ces classements ne sont pas ou peu connus des touristes. On parle ici des Epis, mais il y a aussi les Clés (meublés de vacances), les Feuilles de chêne (VdV) et les étoiles des campings qui diffèrent de celles des hôtels.

    Ces remarques peuvent aussi s’appliquer au classement en soleils des attractions.

    La logique de la classification des hébergements est restrictive : un hébergement qui cocherait toutes les cases pour être 5 épis, mais qui ne rencontre pas un critère pour être 2 épis, comme la largeur du lit ou la place des toilettes par exemple, sera classé 1 épi ;

    La grille d’évaluation modifiée en 2017 ne tient pas compte de plusieurs aspects ou de la qualité des services et n’est plus à jour par rapport aux attentes des clients qui évoluent constamment.

    Du côté des propriétaires, ceux des gîtes autorisés perçoivent de plus en plus ce classement comme une sanction. On parle ici des hébergements reconnus qui contestent leur classement, mais aussi des propriétaires qui refusent de se faire reconnaître, car ils seraient classés 3 ou 4 épis alors qu’ils estiment être 5 épis et craignent que ce classement ait un impact négatif sur la commercialisation de leur bien. C’est donc un frein à la reconnaissance.

    Dans ce contexte, le CGT est vu comme un sanctionnateur alors que sa mission est d’accompagner et de conseiller. Les grilles de classement des hébergements touristiques posent donc effectivement questions.

    Les travaux de la Stratégie 2030 et de la Stratégie digitale l’ont encore rappelé : le partage d’expérience est un élément clé aujourd’hui dans l’information à destination des touristes et dans ses choix.

    Je confirme donc que le classement des hébergements et des attractions est un point d’attention important de la réforme du Code et que, par ailleurs, il ne semble plus être pertinent dans les missions d’un service public.

    En lien avec la Stratégie 2030, une réflexion sur le soutien et le développement de labels comme Bienvenue vélo et le label Clé verte qui permettent un vrai positionnement des opérateurs et qui répond à des attentes croissantes des touristes sera menée.