/

Le relèvement des plafonds d'aide aux investissements économiseurs d'énergie dans le cadre du Plan de rénovation des logements publics

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 211 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/02/2022
    • de DESQUESNES François
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    En ce début d'année 2022, la Confédération Construction wallonne a effectué une nouvelle enquête conjoncturelle relative à l'augmentation des prix des matériaux dans le secteur de la construction.

    Alors que le secteur pensait que la fin de l'année 2021 marquerait la fin de la période la plus grave d'augmentation des prix, force est de constater que les prix ne cessent d'augmenter encore à l'heure actuelle.

    Les matériaux isolants sont particulièrement impactés par cette augmentation, alors même que le renforcement de la salubrité et l'amélioration énergétique des logements (comprenant les travaux d'isolation des bâtiments) sont au centre du plan de rénovation des logements publics.

    Sur interpellations d'un de mes collègues du Parlement, en avril 2021, Monsieur le Ministre nous a « rassurés » sur le fait que l'étalement du plan de rénovation sur les six à sept années à venir, combiné avec la relance de la production mondiale, permettraient de maintenir les objectifs fixés.

    Craint-il que l'augmentation des prix des matériaux n'ait, in fine, un impact sur les objectifs fixés dans le plan de rénovation des logements publics ?

    Que compte-t-il mettre en œuvre afin de limiter, voire éviter, cet impact ?

    A-t-il l'intention d'injecter des moyens publics supplémentaires afin que les objectifs puissent être maintenus ?

    Qu'a-t-il pu mettre en œuvre en vue d'une relocalisation de la production des matériaux en Wallonie afin d'assurer un approvisionnement en circuit court et indépendant des marchés internationaux ?
  • Réponse du 24/03/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Les effets de la pandémie — dont l’augmentation du coût des matériaux — et de la guerre en Ukraine — avec ses conséquences sur le prix des énergies — se font évidemment sentir sur les investissements tant publics que privés. Cela étant, si le secteur privé peut répercuter ces hausses sur les clients finaux, le secteur du logement public se doit de préserver le plus possible ses bénéficiaires, tout en maintenant des objectifs ambitieux en termes d’extension du parc.

    Dans ce contexte, la question de l’Honorable Membre porte en elle sa réponse : les tendances inflationnistes actuelles auront un impact sur le coût des chantiers du Plan de rénovation 2020-2024, ne fût-ce que par le biais du mécanisme légal de révision des prix. Vu l’importance des moyens engagés par la Région, une compensation pure et simple des conséquences des surcoûts n’est juste pas possible. Il conviendra donc d’agir au mieux pour tendre vers nos objectifs initiaux, avec réalisme et en conservant l’ambition de départ. Ainsi, j’ai demandé à la SWL de réaliser une analyse approfondie de l’effet de l’augmentation des prix, afin de pouvoir présenter des pistes de réponse au Gouvernement.

    Pour ce qui est des mesures en faveur de la relocalisation de la production de matériaux, j’invite l’honorable membre à interroger directement le Ministre de l’Économie. Je souligne néanmoins que, pour ce qui concerne la filière émergente spécifique des matériaux biosourcés, différentes initiatives ont déjà été prises :
    ‒ via la reconnaissance et le soutien au cluster « éco‑construction » ;
    ‒ à travers l’obligation d’inclure dans les marchés de services d’auteur de projet passés dans le cadre du plan de rénovation, une étude technico-financière des possibilités de mise en œuvre durables, que ce soit par l’emploi de matériaux biosourcés, d’assemblages mécaniques ou de mises en œuvre sèches ;
    ‒ à travers l’utilisation de critères de sélection des projets liés à ces matériaux, dans les appels à projets de construction de logements ;
    ‒ ou encore par un incitant financier à l’utilisation de ces matériaux dans les arrêtés de financement modifiés fin de l’année dernière pour ce qui concerne la création de logements publics.

    Par ailleurs, la SWL s’entend actuellement avec l’IFAPME pour développer une formation en écoconstruction, qui permettra de sensibiliser les acteurs de la construction à ces techniques.

    Cela dit, on ne peut ignorer la réalité. Les filières wallonnes — dont nous entendons soutenir résolument le développement — ne se substitueront jamais totalement à l’approvisionnement « extérieur » des chantiers. Nous ne serons jamais indépendants des soubresauts et des évolutions du contexte international. C’est précisément en étant conscients de cela que nous pouvons chercher à nous positionner au mieux dans ce rapport permanent avec notre environnement.