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Les éoliennes implantées sur la plaine de Boneffe

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 326 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de MAROY Olivier
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Après 14 ans de rebondissements, sept demandes de permis et de multiples recours devant le Conseil d'État, les neuf éoliennes d'Eneco sont finalement en cours de montage sur la plaine de Boneffe ! Les neuf éoliennes commenceront normalement à produire de l'électricité dès le mois de mai.

    Pour rappel, cette plaine, avec un potentiel venteux important, est située à cheval sur les communes d'Orp-Jauche, la mienne, d'Éghezée et de Ramillies.

    Il y a un an, lorsque j’interrogeais Madame la Ministre sur le sujet, le dossier était toujours englué dans plusieurs recours introduits par des riverains devant le Conseil d'État. Je relayais notamment leurs préoccupations et inquiétudes en ce qui concerne la protection de la faune et flore sur la plaine.

    Le Département de la nature et des forêts avait alors rendu un avis positif, rassuré sur la situation de la biodiversité. Par ailleurs, il a été décidé qu'Eneco financera des mesures de compensation de la perte de biodiversité. Pour compenser l'impact potentiel des éoliennes sur l'avifaune, le Groupe Eneco finance entre autres la transformation de 30 hectares d'agriculture intensive en terres nourricières et tournières enherbées sur la commune d'Éghezée.

    Madame la Ministre est-elle satisfaite du dénouement dans ce dossier qui n'en finissait pas, notamment en ce qui concerne l'environnement ?

    Ne pourrait-elle pas tirer des enseignements de cette saga ?

    Des mesures de compensation en ce qui concerne la protection de la biodiversité sont-elles la norme dans ce type de dossiers ?

    Comment le secteur agricole est-il associé à la démarche ?
  • Réponse du 07/03/2022
    • de TELLIER Céline
    Je confirme effectivement que les requêtes en suspension introduites auprès du Conseil d’État en février et mars 2021 ont toutes été rejetées de sorte que l’insécurité juridique a disparu pour le promoteur et que les éoliennes sont en cours de montage.
    L’expérience montre que de nombreux permis concernant la construction de parc éolien font face à des recours multiples à différents niveaux, dont le Conseil d’État, mais l’exemple de Boneffe, assez emblématique dans sa longueur, reste exceptionnel.
    Je suis évidemment satisfaite du dénouement de ce dossier vieux de plus de 14 ans.

    Je ne peux qu’encourager la concertation par les promoteurs le plus en amont possible dans les projets éoliens.
    Dans ce type de dossier, la mise en place de mesures de compensation, entre 1 ha et 3 ha par éolienne, est presque systématiquement proposée, en relation avec l’impact identifié sur l’avifaune. Les mesures de compensations proposées dans le cadre du parc de Boneffe sont bien dans cette norme. Pour rappel, la plaine de Boneffe est considérée comme fortement attractive pour certaines espèces d’oiseaux. Les effectifs parfois importants observés pour certaines de ces espèces (Vanneau huppé, Pluvier doré ou guignard, Bruant proyer…) et la régularité des cas de nidification de certaines espèces rares (Busards, Râle des genêts…) soulignent l’enjeu important de la plaine agricole de Boneffe dans l’amélioration du statut de conservation régional de plusieurs espèces des milieux agricoles.

    Les mesures proposées répondent au cahier des charges des mesures compensatoires tel que communiqué par mon administration (DEMNA/DNF). Le réseau de parcelles de 30 ha dévoué désormais en terres nourricières et tournière enherbées a été installé après la moisson 2019. Elles sont suivies dans le temps pour évaluer leur efficacité. Un suivi spécifique de 3 ans minimum va être mis en place pour les espèces suivantes : Vanneaux, Pluviers, Bruants et Busards. Pour l’instant le promoteur éolien en charge de ce permis s’est toujours montré responsable dans la mise en œuvre des mesures de compensation et est en réflexion constante avec le DEMNA et le DNF au sujet des mesures compensatoires et du protocole de suivi des populations. On ne peut donc qu’espérer que le réseau de mesures mis en place compense réellement l’impact occasionné. Les premiers résultats sont d’ailleurs très encourageants.

    Pour le parc de Boneffe, on peut aussi rappeler que toutes les machines sont prévues à proximité immédiate de voiries existantes, ce qui permet de ne pas mettre en péril la « quiétude » de la plaine agricole profonde.

    Beaucoup de travail est réalisé en amont par le bureau d’étude pour trouver les agriculteurs qui sont d’accord de participer à la mise en œuvre des mesures de compensation, dans les zones les plus adéquates pour les espèces impactées. Une fois que les mesures sont installées chez eux, ils les gèrent exactement suivant le cahier des charges demandé. La participation d’un tiers comme l’ASBL « Faune et Biotopes » permet un meilleur accompagnement et un contrôle qui est une garantie de résultats.