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Le suivi du baromètre "cancer" en Wallonie concernant les facteurs environnementaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 333 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le nouveau baromètre belge du cancer, réalisé entre octobre 2020 et février 2021, vient d'être publié : « le cancer pourrait devenir la première cause de décès en 2030 ».

    En Belgique, plus de 70 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année et une augmentation de plus de 13 000 nouveaux cas est attendue d'ici 2030.

    Selon le baromètre, les facteurs environnementaux jouent un rôle causal dans le développement du cancer. Cela comprend notamment la pollution environnementale, les substances nocives présentes dans l'alimentation ou encore les radiations naturelles. L'OMS estime que les facteurs environnementaux seraient tout de même responsables de 19 % de la totalité des cancers.

    Suite à la publication de ce baromètre, en concertation avec ses collègues en charge de la Santé, quelles actions Madame la Ministre compte-t-elle entreprendre concernant principalement les facteurs environnementaux, afin de lutter contre l'augmentation prévue de cas de cancers en Belgique ?

    Des études menées par la Commission européenne montrent qu'en Belgique, chaque année, près de 13 000 décès seraient le résultat de l'exposition aux particules fines. Le rapport annuel 2019 de la Cellule interrégionale de l'Environnement rapporte que, malgré des améliorations, la population belge est toujours exposée à une trop forte pollution atmosphérique. Quel est son plan d'action pour lutter contre ce phénomène ? Quelles sont les évolutions suite au lancement du Plan Air-Climat-Energie à l'horizon 2030 ?

    Un plan d'action national contre les perturbateurs endocriniens est en cours de réalisation. Le baromètre révèle que peu de citoyens interrogés connaissent les conséquences de ces perturbateurs endocriniens sur leur santé. Quel est l'état de la question en Wallonie ? A-t-elle confié à l'ISSeP le soin d'enquêter sur ces questions, si non, pourquoi ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de TELLIER Céline
    Le nouveau baromètre belge du cancer a été publié le 2 février 2022. Il fait en effet constat que le nombre de cas de cancer détectés en Belgique, comme partout dans le monde, ne cesse d’augmenter chaque année, à cause notamment du vieillissement de la population. Car plus on vieillit, plus le risque de cancer est important.

    Le cancer est une maladie qui présente différents visages et qui peut toucher de manière variable toutes les parties du corps humain. De plus, elle se développe en plusieurs étapes et prend souvent des années avant de développer des symptômes.

    Les facteurs responsables du développement de ce type de pathologie sont également très divers. On peut bien évidemment citer les facteurs environnementaux tels que la pollution environnementale, les substances nocives présentes dans l’alimentation ou encore les radiations naturelles. Mais il y a aussi quelques facteurs personnels, comme le tabagisme les habitudes alimentaires, l’alcool, l’exposition excessive au soleil et aux bancs solaires et le manque d’hygiène de vie ou professionnels (en particulier sur les travailleurs des industries chimique et nucléaire). À cela s’ajoutent également des facteurs individuels liés à d’autres maladies (par exemple : les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et les maladies respiratoires qui peuvent augmenter le risque de développement d’un cancer).

    La prévention joue un rôle important dans la lutte contre le cancer et c’est sur l’ensemble des facteurs de risque cités qu’il est primordial d’agir.

    Au niveau environnemental, c’est sans doute sur la pollution atmosphérique que l’attention prioritaire doit être portée.

    En 2016, le nombre de morts prématurées lié à l’exposition de la pollution belge aux PM 2,5 était de +/- 7 600 personnes d’après l’agence européenne de l’environnement. Ce chiffre est en constante amélioration depuis de nombreuses années, et cela sans même prendre en compte l’année 2020 qui a connu des réductions très importantes de polluants atmosphériques en raison des mesures de restriction de circulation prises au début de la pandémie.

    Reste que la situation doit encore nettement s’améliorer pour respecter les lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’air ambiant qui ont été substantiellement révisées l’année passée.

    Le plan d’action de la Wallonie dans cette matière se situe dans la mise à jour du Plan Air-Climat-Energie (PACE) à l’horizon 2030. Les travaux sont actuellement en cours pour réajuster ce plan au regard de nos nouveaux objectifs climatiques. Des nouvelles mesures concerneront également la qualité de l’air. Il faut noter que des synergies sont également possibles entre les mesures pour lutter contre le changement climatique et les mesures pour améliorer la qualité de l’air. Le projet de PACE 2030 sera disponible dans la seconde partie de l’année 2022.

    Par ailleurs, différents projets d’étude sur la qualité de l’air sont en cours en Wallonie comme :
    - le projet « Réseau microcapteurs » et sa suite « Microcapteurs 2 », menés par l’ISSeP et qui ont pour objectif de mettre en place un réseau complémentaire d’évaluation de la qualité de l’air basé sur des microcapteurs ;
    - le projet « EDIT » (suite du projet « 2ZBE »), mené également par l’ISSeP et qui étudie l’impact environnemental de zones de basses émissions.

    En ce qui concerne les perturbateurs endocriniens (PE), ces substances chimiques représentent un enjeu majeur de santé publique. Elles sont présentes partout, que ce soit dans l’environnement (eau, sol, air) ou dans nos produits de consommation quotidiens (alimentation, jouets, matériaux de construction, cosmétiques, textiles, appareils électroniques, et cetera). Or, une exposition aux PE peut avoir des répercussions graves sur la santé et l’environnement, en affectant le système hormonal de notre organisme et celui des espèces animales.

    Le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement organise actuellement (du 17 décembre 2021 au 14 février 2022) une consultation publique sur le projet de plan d’action national sur les perturbateurs endocriniens (NAPED). Ce premier plan d’action national sur les PE débutera en 2022 et prendra fin en décembre 2026. Mon administration est impliquée dans l’évaluation et le suivi de ce plan.

    Par ailleurs, les perturbateurs endocriniens font l’objet de différents projets d’études et de surveillance en Wallonie, notamment au niveau de l’ISSeP. En effet, différentes substances classées comme PE sont analysées en routine par les réseaux de surveillance de l’air et des eaux. Ces substances ont également été étudiées dans plusieurs projets menés par l’ISSeP tels que « Porpulppp », « Biomonitoring wallon », « SIGEnSa » ou « PPB-Wal ». De plus, l’ISSeP va lancer en 2022 un programme de surveillance des produits phytopharmaceutiques dans l’air.

    Enfin, diverses initiatives visant à informer la population wallonne sur les PE et leurs effets sur la santé sont en cours comme par exemple :
    - le projet « KIT-ES », mené par l’ASBL Espace Environnement, dont l’objectif principal est l’élaboration et la diffusion d’un kit d’outils d’animation sur les perturbateurs endocriniens. Ce projet devrait être finalisé pour le printemps prochain ;
    - le projet « AHIMSA », en cours d’élaboration avec la Régie Hainaut Analyse, qui vise à mettre en œuvre un programme d’aide à la prise en compte au niveau hospitalier et dans le secteur médical des enjeux de santé environnement. Il est notamment question de limiter l’exposition des populations vulnérables, à commencer par la période des 1 000 premiers jours de la vie aux polluants environnementaux, dont les perturbateurs endocriniens.