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La conservation des excès hivernaux d'eau pour lutter contre la sécheresse

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 345 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/02/2022
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    On le voit actuellement, si l'hiver est clément au niveau des températures, il est plutôt humide. On en prend pour preuve le fait que les sols sont saturés d'eau. C'est effectivement une bonne chose pour les nappes phréatiques, mais certaines idées germent pour aller plus loin.

    En effet, certains avancent l'idée qu'il conviendrait de conserver ou stocker ces excès hivernaux d'eau, du moins les masses d'eau qui ne parviennent pas à percoler dans le sol pour constituer une réserve pour l'été. Cela nécessiterait de mettre en place des espaces de rétention d'eau naturels comme des zones humides, des mares, des étangs, et cetera. Ces aménagements semblent d'autant plus pertinents qu'ils peuvent également permettre de stocker temporairement les ruissellements destructeurs tels que ceux que nous avons connus au cours de l'été.

    Quelles sont les initiatives que Madame la Ministre a prises dans ce domaine ? En outre, quels sont les soutiens qu’elle peut apporter et, le cas échéant, sous quelle forme ?
  • Réponse du 16/03/2022
    • de TELLIER Céline
    Il est effectivement très utile de pouvoir garder les eaux de pluie hivernales dans le paysage rural que ce soit sous forme de mares, d’aménagements naturels ou bassins de retenue d’eau. Ces solutions qui permettent non seulement d’augmenter la résilience de l’espace rural et naturel en période de sécheresse sont aussi efficaces pour prévenir et contenir les effets de pluies trop abondantes, que ce soit pour éviter des submersions par débordement de cours d’eau ou par ruissellement.

    L’aménagement et la préservation de mares en milieu agricole est une mesure qui existe déjà depuis plus de 20 ans et bénéficie d’une aide régionale dans le cadre de la mise en œuvre des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC), et demain dans le cadre de l’écorégime maillage écologique. La création de bassins de retenue d’eau se fait dans le cadre de l’aménagement foncier rural qui peut être décliné en tenant compte de solutions basées sur la nature favorisant le développement d’une biodiversité liée à ces milieux humides. Ces mesures et d’autres comme la préservation et la restauration de zones humides sont reprises au sein de la stratégie intégrale sécheresse adoptée par le Gouvernement wallon le 14 juillet 2021. Cette adoption était accompagnée de décisions de mise en œuvre de projets dans le cadre du plan de relance dont l’un d’eux, porté par la Direction de l’Aménagement foncier rural prévoit des structures de stockage d’eau à des fins agricoles. Ce projet répertorié sous le n° 104 au PRW permet des investissements jusqu’à 2024 et disposera d’un budget de 3,2 millions d'euros au total. Il va être opérationnalisé dans sa première phase par un marché public de services ayant pour objectifs de :
    - mettre en place une stratégie intégrée de gestion agricole de la pénurie d’eau à l’échelle d’un territoire pilote dans l’optique d’accroître sa résilience au changement climatique ;
    - opérationnaliser cette stratégie notamment par la mise en place d’un schéma d’aménagement à l’échelle du territoire pilote ;
    - mettre en place des aménagements multifonctionnels (solutions fondées sur la nature et/ou le génie rural y compris structures de stockage d’eau et d’irrigation via l’aménagement foncier) s’inscrivant dans une logique de gestion intégrée de l’eau et de préservation de la biodiversité ;
    - capitaliser les méthodologies et outils employés ainsi que les retours d’expérience liés au projet.

    Un comité de pilotage incluant un maximum d’acteurs du secteur accompagnera le projet. L’accent sera également mis sur la mise en place de solutions fondées sur la nature. Une des idées est d’utiliser les périmètres d’aménagement foncier de Wallonie picarde comme zones d’expérimentation pour déboucher sur une stratégie locale dont la mise en œuvre d’aménagements est un des aspects.