/

L'installation de la fibre optique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 354 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/02/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Nous avons pu voir récemment que la fibre optique a été installée dans une rue à Seraing. Des habitants ont pu ainsi, pour la première fois, utiliser les connexions de la fibre qui sont souvent 10 fois plus rapides que les connexions en cuivre. Au-delà des habitants, c'est bien entendu aussi des entreprises qui jouissent maintenant d'une connexion nettement meilleure.

    En effet, la numérisation des entreprises est actuellement un défi pour la Wallonie et la politique en la matière passe notamment par l'installation de la fibre dans les parcs d'activité économique (PAE). Comme le remarque l'Union wallonne des Entreprises, 11 % des sociétés sont situées dans ces PAE ce qui signifie qu'au moins 88 % d'entre elles sont installées ailleurs.

    On peut consulter les sites web des opérateurs pour se rendre compte que, hormis l'ultra centre des grandes villes et bientôt les PAE, quasiment aucun autre lieu n'est pour l'instant doté de la fibre.

    Seulement, un bon nombre de ces petites et moyennes entreprises pourraient bénéficier largement d'une amélioration de la vitesse de connexion.

    Pour des multi-usages sans bug ni latence, certaines entreprises peuvent consommer jusqu'à 400 MBPS, vitesse que fournit aisément la fibre, mais qui est difficile à obtenir dans le réseau câblé cuivré classique.

    Existe-t-il une volonté, un plan pour apporter la fibre aux entreprises hors zoning industriel ?

    Qu'en est-il aujourd'hui ?

    Comment Monsieur le Ministre est-il en contact avec la SOFICO et la Direction de la Télécommunication du Service public de Wallonie sur ce sujet ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de BORSUS Willy
    S’il est vrai que la volonté du Gouvernement wallon est d’offrir une connectivité fibre optique « ouverte » (ou « fibre noire ») par au moins un opérateur sur chacun des quelque 292 parcs d’activité économique publics wallons, notre objectif n’est certes pas de se limiter aux entreprises sur ces parcs.

    Le CoDT autorise le déploiement de la fibre optique en aérien afin d’accélérer les déploiements de ces réseaux, entre autres vers les entreprises. Proximus a par ailleurs annoncé récemment un accord avec le gestionnaire de réseau de distribution ORES pour permettre le passage des câbles optiques sur ses poteaux à travers toute la Wallonie.

    Concernant le « FttH » (Fiber to the Home) et « FttB » (Fiber to the Building), Proximus et Eurofiber annonçaient le 29 juillet 202 la création de Unifiber, une co-entreprise dont l’objectif est de déployer un réseau de fibre optique en Wallonie, autant à usage domestique que professionnel. Ce réseau ouvert à tous les opérateurs de services de télécommunications donnera accès à un Internet très haut débit pour au moins 500 000 foyers et PME d’ici 2028, comme l’indique leur site Internet.

    Lors de la conférence de presse de Proximus et Unifiber au Pavillon de Namur le 20 octobre 2021 à laquelle j’ai participé, Proximus s’est par ailleurs engagé à fournir la fibre optique à 70 % des usagers d’ici à 2028, et 100 % en 2030, suivant l’objectif européen du Digital Kompass.

    Ceci s’inscrit bien entendu dans le cadre de la stratégie régionale Giga Region Digital Wallonia du Gouvernement wallon, opérationnalisée par l’Agence du Numérique. Cette stratégie comprend une série d’actions destinées à parfaire la connectivité fixe et mobile de notre territoire, afin d’en garantir l’attractivité et la compétitivité. Une de ces actions, mise en place depuis septembre 2018, est la plateforme régionale de signalement des problèmes de connectivité, Digital Wallonia Connect, qui compte à ce jour 95 communes inscrites. Celle-ci a vocation à être un véritable tableau de bord de la connectivité régionale, en complément des outils mis en place par l’IBPT.

    Rappelons que l’AdN a lancé fin 2021 un marché « Connectivité avancée » destiné à tester des solutions innovantes sur notre territoire, afin de valider de nouvelles solutions pour le « Last mile » dans des zones à déficit et les zones blanches et grises fixes sur notre territoire, où le déploiement des réseaux de fibres optiques s’avère difficile et peu rentable pour les opérateurs.

    Les déploiements de réseaux fibres optiques sont sans aucun doute l’avenir des déploiements dans les réseaux fixes, la fibre optique offrant une technologie sûre et évolutive pour les décennies à venir, mais aussi des économies d’énergie substantielles par rapport aux réseaux cuivre. Ces derniers ne sont toutefois pas oubliés et il reste une marge importante d’exploitation de ces derniers, en particulier pour le « last mile ». En effet, grâce aux nouvelles technologies disponibles sur ces réseaux (DOCSIS 3 et 4), les débits peuvent atteindre plusieurs centaines de mégabits par seconde et s’approcher des débits fournis via la fibre optique. VOO a d’ailleurs annoncé plusieurs projets en ce sens récemment.

    À cet égard, le récent rachat de VOO par ORANGE Belgique présente très vraisemblablement de nouvelles opportunités potentielles que le nouveau propriétaire devrait annoncer – nous l’espérons - pour le réseau de VOO dans les mois/années à venir.

    L’AdN travaille en étroite collaboration avec la SOFICO, elle-même étant en lien constant avec la Direction de la Télécommunication du Service public de Wallonie, entre autres dans le cadre de l’extension de son réseau structurant le long des infrastructures routières, mais aussi des voies navigables en Wallonie.