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Les caméras ANPR placées le long des autoroutes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 213 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 15/02/2022
    • de KELLETER Anne
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Après les attentats de Bruxelles et Paris, des dizaines de caméras ANPR, qui peuvent lire des plaques d'immatriculation et les lier à une base de données, ont été installées le long d'autoroutes. Le système a coûté environ 40 millions d'euros et devait alerter si un véhicule recherché ou signalé passait devant une caméra, de sorte que la police puisse intercepter celui-ci.

    Le Comité P montre à quel point les caméras ANPR sont inefficaces sur les autoroutes et analyse les raisons qui mènent à cette situation.

    Le Comité P, qui contrôle le fonctionnement des services de police, émet des critiques sévères à l'encontre de ces caméras. Ce Comité a analysé ce qu'il se passe lorsqu'une caméra détecte un véhicule signalé comme volé. Dans bien des cas, aucune suite n'est donnée. La réponse par les forces de police varie énormément : « Dans le pire des cas, les chances d'intercepter le véhicule sont de zéro », observe le Comité.

    Le rapport pointe de nombreuses raisons menant à une telle situation : dans 80 % des cas, les caméras donnent des fausses alarmes. En outre, la pénurie de personnel est en cause, tant au niveau des salles de contrôle de la police provinciale qu'au niveau des équipes sur le terrain. La police a rarement la capacité de prendre en charge une voiture suspecte.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cet avis du Comité P ?

    La Région a installé beaucoup de caméras de ce type le long des autoroutes. Au vu de leur inefficacité pointée par le Comité P, n'y aurait-il pas lieu de revoir la stratégie ?

    Quelle position défend-elle à cet égard ?

    Quelles alternatives aux caméras ANPR sont envisagées ou à l'étude ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de DE BUE Valérie
    Le Ministre de l'Intérieur de l'époque, Jan Jambon, et son administration ont lancé le projet de déploiement de caméras ANPR. Ce faisant, ils ont également défini le projet, ses objectifs et la stratégie établie.

    À ma connaissance, il y avait eu une opération pilote dans les environs de Gand qui avait pu préparer et ajuster le projet. Une série d'éléments repris dans le rapport du Comité P avait donc pu être évaluée à l'époque. Le projet de déploiement des caméras ANPR du Ministre Jan JAMBON a déjà eu quelques péripéties : retard, pièces manquantes, etc. En janvier 2019, la presse avait déjà relaté plusieurs polémiques entre Pieter DE CREM et son prédécesseur Jan JAMBON sur la responsabilité des retards, le manque de connecteurs reliant les caméras au réseau de télécommunication, les limitations du marché passé.

    Il ne me revient pas de juger de l'opportunité du projet et de sa réalisation qui relève actuellement de la compétence de la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden.

    La Région wallonne n'a pas placé de caméras ANPR le long des autoroutes dans le cadre des fonctionnalités définies par le projet de Jan Jambon.

    Pour notre part, nous installons des radars tronçons pour le contrôle des vitesses pratiquées. Ils s'inscrivent dans un objectif de changement du comportement des usagers en vue de réduire le nombre d'accidents et d'améliorations de la sécurité routière. Il se fait que les radars tronçons utilisent des caméras ANPR. Même si leur installation prend pas mal de temps, les radars tronçons prévus sont installés et fonctionnent tout à fait correctement selon nos attentes.

    Je ne dois pas rappeler à l’honorable membre les avantages indéniables des radars-tronçons.

    Sur les sections de routes contrôlées par les radars tronçons, les accidents corporels diminuent en moyenne de 30 % et les accidents avec tué ou blessé grave de plus de 50 %. Plusieurs études montrent aussi que les radars tronçons induisent des diminutions d’accidents au-delà des zones où la vitesse est contrôlée.

    Toutefois, les radars, même tronçons, ne sont pas un objectif en soi. Ils sont un outil amenant à un changement de comportement des usagers pour une route mieux partagée et pour améliorer la sécurité routière.

    Ces différents équipements de contrôles routiers viennent utilement compléter les actions de sensibilisation et de prévention menées notamment par l'Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR). La sensibilisation et les contrôles routiers se renforcent mutuellement.