/

La pénurie de personnel dans le secteur pharmaceutique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 297 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/02/2022
    • de DODRIMONT Philippe
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La crise sanitaire a permis de voir le secteur de l'e-commerce exploser. Que l'on soit pour ou contre, cela pose problème en matière d'emplois dans certains secteurs et plus particulièrement le pharmaceutique.

    La vente de médicaments en ligne est en pleine croissance, mais fait face à un défi majeur : la pénurie de personnel.

    Pour preuve, une société liégeoise témoigne en révélant sa difficulté à recruter alors qu'elle se situe dans la province où le taux de chômage reste l'un des plus élevés de Belgique, en particulier chez les jeunes.

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle ce constat ? Des offres d'emplois pleuvent et qui n'exigent pas de diplôme ou de qualifications spécifiques puisque la société entend rapidement former ces nouveaux opérateurs. Pour quelles raisons ce secteur peine-t-il à recruter ?

    Quelle est la situation du marché de la logistique ?

    L'information sur les opportunités de formations dans ce secteur ne doit-elle pas être spécifiquement communiquée aux demandeurs d'emploi ?

    Ne doit-on pas aller vers une obligation de formation des demandeurs d'emploi pour combler les pénuries relevées dans certains secteurs comme celui du secteur pharmaceutique ?
  • Réponse du 06/07/2022
    • de MORREALE Christie
    La crise sanitaire a généré une hausse des achats en ligne (e-commerce) qui s’est traduite par un surplus d’activité dans le secteur logistique notamment dans les activités de postes et de livraison.

    Le développement de l’e-commerce influence également fortement le secteur de la logistique qui se voit dans la nécessité de répondre à ces nouveaux enjeux tant du point de vue du transport (petits colis/hyperfragmentation, livraison à domicile ou dans des points relais …), qu’au niveau de la logistique (picking de détail, colis personnalisés …).

    Le développement de l’e-commerce s’accompagne d’une élévation du niveau d’exigence des clients, de plus en plus soucieux de la traçabilité de leur achat et de plus en plus pressés de recevoir leur commande.

    Si la vente en ligne de médicament est en pleine croissance, on peut supposer que ce sont les métiers de la logistique, de la vente et de la production de médicaments qui seraient les plus concernés.

    Le secteur de la logistique en Wallonie au quatrième trimestre 2020 comptait 398 établissements et 12 868 travailleurs (entreposage et services auxiliaires des transports). Bien qu’ayant connu une légère baisse au second semestre 2020, l’emploi est reparti à la hausse au quatrième trimestre 2020 et pourrait dépasser son niveau d’avant crise.

    Depuis le début de l’année 2022, le FOREm a diffusé 2 800 offres d’emploi pour le secteur de la logistique.

    Les métiers de responsable de site logistique, déclarant en douane, magasinier, responsable logistique et chef magasinier sont des métiers en pénurie ou des fonctions critiques sur le marché du travail.

    D’une part, les difficultés de recrutement seraient liées à un manque de candidats dont le profil correspond aux attentes des employeurs en termes, notamment, de compétences techniques, linguistiques et numériques. Les compétences concernent la supervision des activités d’un entrepôt à l’aide d’outils numériques (par exemple : la saisie de données permettant une gestion de stock en temps réel) nécessaires pour certains emplois.

    Une expérience professionnelle utile semble souvent recherchée par les employeurs alors que celle-ci serait trop souvent absente dans le chef des candidats. Par ailleurs, l’environnement de travail et les horaires semblent souvent contraignants pour les candidats (pause, entrepôt à température dirigée …).

    En matière d’opportunités de formation, trois Centres de compétence sont plus particulièrement positionnés sur les métiers directement en lien avec l’e-commerce. Il s’agit des Centres de compétence FOREm Logistique Liège, FOREm Logistique Hainaut et FOREm Business.

    Les deux premiers proposent une offre diversifiée de services en phase avec les activités stratégiques du transport et de la logistique. Le troisième voit notamment une partie de son offre consacrée au e-business et à la gestion de la qualité.

    Ensemble, ces trois Centres de compétence présentent une offre consolidée de services, notamment de formations et de certifications, en phase avec les défis et particularités de l’e-commerce, quels que soient les produits faisant l’objet de transactions, et permettant ainsi d’apporter une réponse circonstanciée et systémique aux besoins en talents et compétences identifiés.

    Les Centres de compétence dédiés, leurs antennes et leurs partenariats spécifiques, ont permis de former, en 2021, tous métiers confondus, près de 3 500 personnes en situation de demande d’emploi. Le taux d’insertion moyen, pour l’ensemble de ces métiers, et mesuré 12 mois après la sortie de formation, est de l’ordre de 76 %.

    Parallèlement, la plateforme « Wallonie Compétences d’Avenir » reste particulièrement attentive à mettre à disposition sa méthodologie de travail au bénéfice de secteurs qui exprimeraient des besoins en talents significatifs et avérés.

    En matière logistique, c’est sur base de cette méthodologie qu’a été mis en place un partenariat structurel entre le Centre de compétence et les partenaires de l’enseignement (de promotion sociale) en vue de faire émerger des parcours de formation à distance diplômants ; l’un visant le titre de technicien en transport et logistique, l’autre visant le titre de bachelier en management de la logistique. Cette pratique formative distancielle renforce l’accessibilité aux programmes de formation et d’enseignement, et permet ainsi de former davantage de personnes, en ce comprises des personnes en souhait de reconversion professionnelle.

    Les possibilités ainsi offertes d’apprentissage tout au long de la vie permettent d’envisager le développement des compétences en tant que processus continu et dynamique, facilité par la dynamique de passerelles et transitions, notamment entre certifications ponctuant des parcours de formation professionnelle et diplômes, mais aussi en reconnaissant les acquis issus de l’expérience professionnelle. Cela permet également à chaque citoyen/usager, de manière simultanée, le cas échéant complémentaire, de saisir l’opportunité d’un projet professionnel au sein d’une organisation et d’envisager un parcours de formation/enseignement à toutes fins utiles de développement de ses compétences.