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Les investissements étrangers dans les start-up wallonnes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 361 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 16/02/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le mois de janvier a battu un record en matière d'investissements étrangers dans les start-up belges. Près de 300 millions d'euros ont été injectés en un mois dans des sociétés de croissance. À titre de comparaison, on avait atteint 280 millions au premier trimestre 2021, soit en 3 mois à l'époque.

    À l'analyse, on observe que les medtechs ont le vent en poupe alors que les biotechs sont absentes. On sait aussi que le secteur du jeu vidéo est en pleine croissance chez nous. Il semblerait que les investisseurs étrangers connaissent de mieux en mieux les entreprises technologiques et les entrepreneurs belges.

    Monsieur le Ministre aurait-il des chiffres régionaux en sa possession ? Quels secteurs tirent leur épingle du jeu ? En voyant certains noms cités dans la presse, la Flandre n'aurait-elle pas pris la part du lion dans ces investissements ?

    La Wallonie accompagne-t-elle suffisamment ses start-up à l'échelon international ? Hormis l'AWEx, existe-t-il des organismes en mesure d'attirer les investisseurs étrangers sur notre territoire par le biais des start-up ou, du moins, à les aider à se vendre à l'international ?

    Pouvons-nous espérer compter bientôt des licornes technologiques en Wallonie ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Le mois de janvier a battu un record en matière d'investissements étrangers dans les start-up belges. Près de 300 millions d'euros ont été injectés en un mois dans des sociétés de croissance. À titre de comparaison, on avait atteint 280 millions au premier trimestre 2021, soit en 3 mois à l'époque. À l'analyse, on observe que les medtechs ont le vent en poupe alors que les biotechs sont dans ces périodes absentes. On sait aussi que le secteur du jeu vidéo est en pleine croissance chez nous. Il semblerait que les investisseurs étrangers connaissent de mieux en mieux les entreprises technologiques et les entrepreneurs belges.

    À ce stade, il n’existe pas encore de chiffres officiels régionaux, en tous les cas au niveau de l’AWEx qui permettent de mesurer avec précision les montants investis par des capitaux étrangers dans les start-up en Wallonie. En général, ce sont des études ultérieures qui mettent en évidence ce type de données et les méthodologies sont parfois controversées sur l’assiette de sociétés prises en considération. La mise en place prochaine au sein de l’AWEX, suite aux états généraux, d’un service de veille ainsi qu’une collaboration régionale avec l’IWEPS et/ou l’une de nos universités pourrait permettre de mieux appréhender le phénomène. La Wallonie n’est pas étrangère à ce mouvement de capitaux étrangers même si l’absence chez nous de grands groupes étrangers actifs dans le venture capital (ils sont néanmoins présents dans les pays limitrophes) oblige nos porteurs de projet à se confronter rapidement à l’international.

    Le soutien aux PME innovantes, qu’elles soient d’origine étrangère pour leur implantation en Wallonie ou pour leur extension à l’étranger lorsqu’elles sont wallonnes remonte à la création de l’AWEx. La croissance, sous toutes ses formes, de ces entreprises à l’international a toujours été un enjeu crucial. Depuis ses origines, l’Agence dispose pour ce faire d’un réseau important de conseillers économiques et commerciaux susceptibles d’identifier les leviers de croissance dans les marchés que ces PME innovantes doivent conquérir. L’AWEx, avec ses partenaires que sont la Sowalfin et la SRIW, est à l’origine de la création de la Sofinex qui a permis au fil du temps de soutenir financièrement cette expansion internationale. Outre son réseau international et la Sofinex, l’AWEx a mis en place des incitants financiers spécifiques pour soutenir cette croissance. Elle pourra d’ailleurs mieux mener à bien cette tâche par différentes mesures du plan de relance qui lui ont été confiées.

    Plus récemment, l’AWEx, outre le développement d’une expertise auprès des organismes de financement internationaux, assure la coordination du réseau EEN qui renforce encore cette approche sur le marché intérieur européen.

    Pour étendre cette stratégie et la mettre en place de manière transversale, l’AWEx, à travers ses états généraux, a créé un département sectoriel où elle associe étroitement innovation et expertise sectorielle à l’international. L’objectif est de mieux appréhender encore la spécialisation intelligente de la Région à l’international et l’encadrement d’entreprises innovantes dans une vision à 360 degrés de leurs besoins (venture capital, marché, ressources humaines, protection de la propriété intellectuelle, développement de nouveaux produits, partenariats technologiques, etc., pour n’en citer que quelques-uns). Tout ceci est fait également pour mieux soutenir encore à l’international nos entreprises technologiques qui émergent dans différents secteurs, surtout à la convergence de différentes disciplines. Les dispositifs médicaux en sont un bon exemple comme le développement de nouvelles molécules au service de la santé et de l’alimentation.

    L’organisation très régulière de missions à caractère technologique est une tendance de fond à l’AWEx au vu du degré de maturité toujours plus avancé des pays partenaires avec lesquels nous travaillons et pour lesquels la digitalisation a permis un accès plus aisé à des innovations technologiques et commerciales majeures. Ces missions rencontrent de plus en plus de succès auprès des entreprises. Le succès récent du CES à Las Vegas ou d’Arab Health à Dubai ou encore de ceux en préparation comme le Mobile World Congress à Barcelone en témoigne. Dans une semaine, une mission technologique se rendra au Texas (action entreprise pour la première fois en 2009 et sans discontinuer depuis) avec une dizaine d’entreprises innovantes wallonnes dont les deux tiers sont porteurs de technologie de rupture.

    Le caractère innovant de la Région passe également par l’accueil de start-up étrangères en particulier qui répondent à des chaînons manquants ou à des préoccupations régionales de la S3. L’AWEx a récemment conclu un partenariat de soft landing avec WSL, l’accélérateur des sciences de l’ingénieur en Région wallonne et parmi les meilleurs au monde dans sa discipline. Le succès est au rendez-vous puisque plusieurs dossiers ont été conclus et que plusieurs sont conjointement à l’étude de manière pro-active. Ces initiatives de partenariat avec d’autres acteurs locaux en Wallonie dans les mois et les années qui viennent devraient permettre de répondre aussi aux préoccupations soulevées dans la question.

    Pour voir émerger des licornes, il est important d’associer très tôt l’international à la démarche y compris de « scaling up » confiée aux pôles de compétitivité, à la Sowalfin et à WSL.