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La reprise de l'aide internationale au Burundi

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 95 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/02/2022
    • de GROVONIUS Gwenaëlle
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Ce mardi 8 février, l'Union européenne annonçait la reprise des aides au Burundi. Trois jours plus tard, les États-Unis lui emboîtaient le pas. Ces aides reprennent après avoir été interrompues depuis 2016. À l'époque, le Président avait en effet décidé d'outrepasser la Constitution en briguant un troisième mandat présidentiel en n'hésitant pas à réprimer violemment toutes formes de contestation. Meurtres, violences sexuelles, arrestations arbitraires en particulier de journalistes ou autres militants des droits humains... avaient amené la communauté internationale à prendre des mesures économiques et diplomatiques fortes vis-à-vis des autorités burundaises.

    Aujourd'hui, les diplomates européens justifient cette reprise de l'aide et des échanges diplomatiques par la limite des effets des sanctions, mais aussi par les progrès accomplis depuis les élections de 2020 en matière de bonne gouvernance, d'État de droit et de droits humains.

    Cette décision et ses motivations sont aux antipodes de ce que constatent les ONG présentes sur place. Ainsi, Human Right Watch a rédigé un rapport de la situation il y a quelques jours, lequel constate que la répression n'a jamais cessé au Burundi : intimidation, répression, détention et torture des opposants politiques du Président Ndayishimiye. Les justifications de l'Union européenne ne tiennent pas face à la réalité du terrain.

    Cette réalité politique a également un énorme impact sur la situation économique et sociale du pays, qui fait aujourd'hui face à une crise économique et à une fuite des capitaux, alors qu'il reste classé 185 sur 195 pays selon l'indice de développement humain des Nations-Unies. La situation politique a également entraîné l'apparition de groupes armés opposés au pouvoir. L'insécurité croissante à tous les niveaux a ainsi poussé plus de 400 000 Burundais à l'exil.

    Cette reprise de l'aide européenne apparaît extrêmement malvenue dans le contexte actuel. Quelle est la position de Monsieur le Ministre-Président sur le sujet ?

    Des rencontres et auditions des responsables d'ONG sont-elles prévues à ce sujet aux niveaux belge et européen ?