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L'avenir de l'extraction cimentière dans le Tournaisis.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 82 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 12/07/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi et du Commerce extérieur

    La Wallonie ne dispose pas, ou plus, de matière première exploitable et rentable si ce n'est le cas notamment de la pierre calcaire. Ainsi, depuis de très nombreux siècles, le banc calcaire du Tournaisis est exploité par l'industrie cimentière. Si, au début du XXème siècle, on dénombrait plusieurs dizaines d'exploitations en activité, ces entreprises ne sont plus aujourd'hui qu'au nombre de trois à exploiter la pierre calcaire dans la région de Tournai et d'Antoing.

    Les sites actuellement en exploitation sont proches de l'épuisement. Les carrières de Gaurain pour CCB et du Milieu pour CBR seront bientôt taries. La carrière de Barry n'étant pas encore prête, la Compagnie des ciments belges (CCB) a dû conclure un accord avec CBR pour l'exploitation de sites appartenant à cette dernière. Quant à la CBR, elle aura un besoin impératif d'ouvrir et d'exploiter de nouveaux gisements, notamment sur la rive gauche de l'Escaut, à Bruyelle-Calonne.

    Dans une interview récemment accordée à la presse locale, plusieurs responsables de ces cimenteries ont clairement remis en cause l'attitude actuelle de l'administration de la Région wallonne concernant l'avenir du secteur cimentier. En effet, ceux-ci estiment que la Région wallonne ne fait rien pour faciliter les demandes des cimentiers et que l'administration serait très, voire trop lente dans le cadre de ses prises de décision. La Société Holcim envisagerait même, dans l'absolu, de fermer ses sites d'Obourg et d'Antoing en cas de décision trop tardive de la Région wallonne concernant les multiples demandes de pouvoir exploiter la rive gauche de l'Escaut.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà eu des contacts concernant l'avenir du secteur cimentier en Région wallonne en vue de pérenniser les activités en Tournaisis ? Quelles sont les mesures qui ont été prises par la Région wallonne en vue de permettre le maintien de cet outil ancré depuis de nombreux siècles dans le Pays blanc ?

    A ce sujet, je rappelle à Monsieur le Ministre que les cimenteries ont consenti de très importants investissements et de très gros efforts en vue notamment de réduire les nuisances qui pourraient être causées aux riverains dans le cadre de ces exploitations.



  • Réponse du 28/07/2006
    • de MARCOURT Jean-Claude

    A titre liminaire, il paraît important de préciser que le fond de la question, en particulier les points relatifs aux procédures de révision de plans de secteur et à leur initiation, relève de la compétence du Ministre André Antoine, en charge du développement territorial. Les dossiers confiés à la nouvelle cellule de développement territorial dont l'effectivité est désormais acquise par le Gouvernement, devront résulter d'une décision en Gouvernement. A cet égard, les demandes de révision visant la relance et le maintien de l'activité économique en Région wallonne dont l'extraction est une composante importante doivent constituent des priorités.

    Le dossier relatif à l'inscription d'une zone d'extraction et d'un périmètre d'extension de zone d'extraction pour une superficie d'environ 850 ha sur les communes d'Harmignies (Mons), de Vellereille (Estinnes) et de Givry (Quévy) est bien connu des protagonistes, une première demande ayant été introduite dès 1995 suite aux travaux liés à la réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV). Un dossier de demande actualisé en fonction des évolutions décrétales a d'ailleurs été déposé en juin 2005 auprès de la DGATLP et des cabinets ministériels concernés. Ces derniers se sont largement consacrés depuis cette date à la recherche de mesures de compensations planologiques et alternatives devant faire l'objet au même titre que la demande de révision de l'évaluation des incidences sur l'environnement requise par l'Union européenne.

    En tout état de cause et au regard de son contenu, le Gouvernement ne peut ignorer l'enjeu qu'il contient tant en termes de pérennisation de l'activité cimentière pour la Région et des emplois induits qu'en termes de délais de concrétisation. En effet, pour pouvoir assurer une transition réussie entre l'exploitation actuelle des craies d'Obourg et le futur approvisionnement de la cimenterie en provenance de Vellereille, une période de transition de 10 ans d'exploitation simultanée sera nécessaire.

    Comme la craie devrait être épuisée à Obourg vers 2025, c'est donc en 2015 qu'il faudrait entamer l'exploitation du nouveau site d'extraction pour assurer l'activité cimentière à Obourg.

    En fonction de ce qui précède, il y a lieu de confirmer le souci de voir aboutir ce dossier important avant la fin de la législature, en veillant bien évidemment à garantir le cadre de vie des populations concernées et à assurer la gestion parcimonieuse de nos richesses du sous-sol pour les générations actuelles et futures.

    En ce qui concerne les autres dossiers évoqués dans la question, il s'indique de solliciter de plus amples informations auprès du Ministre en charge de cette matière.