/

La production et la consommation de viande en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 364 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 25/02/2022
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    L'office allemand de statistiques, Destatis, a publié récemment son rapport 2021. Nous apprenons dans celui-ci que la production de viande en Allemagne a diminué, en 2021, pour la cinquième année consécutive. Concrètement, 56,2 millions de porcs, moutons, chèvres, chevaux et autre bétail, ainsi que 605,8 millions de poules, dindes et canards ont été tués dans des abattoirs allemands, précise l'office de statistiques.

    La production de viande décline depuis 2017 en Allemagne. Au total, 7,6 millions de tonnes de viande sont sorties l'an dernier des abattoirs professionnels allemands, soit une baisse de 2,4 % par rapport à 2020.

    Ce sont ici les chiffres de nos voisins allemands. Qu'en est-il pour la Belgique et plus spécifiquement la Région wallonne ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de statistiques à ce sujet ?

    Dispose-t-il aussi de chiffres concernant la consommation de viande dans notre région ?
  • Réponse du 21/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Bien qu’il soit intéressant de distinguer les différentes régions au niveau de la production et de la consommation de viande, cela reste un exercice périlleux. Si la situation a évolué ces dernières années en Wallonie, notre région reste une terre tournée plutôt vers l’élevage, production fortement liée au sol, alors que la Flandre est plutôt tournée vers l’engraissement. Scinder les deux régions alors qu’elles sont dépendantes l’une de l’autre est donc déconseillé.

    Au niveau de la production, c’est la production indigène brute [PIB] qui reflète le mieux la réalité. En effet, elle représente la quantité de viande produite à partir du bétail élevé sur un territoire donné, quel que soit l’endroit où il a été engraissé et abattu. La PIB belge est donc égale aux abattages augmentés des exportations et diminués des importations d’animaux vivants. Depuis 2017, on observe une diminution de la PIB de 11 % pour les bovins alors que la PIB des porcs et des volailles reste stable.

    Sur l'ensemble de l'année 2021, 1 845 000 tonnes d’« équivalent- carcasse », sorties des abattoirs, toutes espèces confondues, ont été produites en Belgique, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2017. Cependant, les évolutions diffèrent selon les espèces animales.

    Pour les bovins, on constate effectivement une diminution de 12% par rapport à 2017. En 2021, cela représente 247 100 tonnes d’« équivalent-carcasse » de bovin.

    À l’inverse, pour le porc, la quantité abattue a progressé de 9 % sur la même période conduisant la quantité de carcasses de porcs abattus à 1,4 million de tonnes en 2021.

    En ce qui concerne la consommation, faute de données précises pour la Belgique, c’est la consommation apparente qui est utilisée pour évaluer la situation. Cette consommation apparente correspond à la quantité de viande disponible sur le marché, rapportée au nombre d’habitants. Cette notion n’exprime pas la consommation réelle de viande par habitant, mais son évolution permet d’avoir une image du marché de la consommation.

    L’année 2020 ayant été très particulière vu la situation sanitaire, elle n’est donc pas représentative de l’évolution globale de la consommation. En 10 ans, la consommation belge de viande a diminué de 9 %. Par ailleurs, les espèces consommées sont différentes avec une diminution du poids de la viande bovine qui a perdu 3 % des parts de marché au profit de la viande de porc. Aujourd’hui, plus de la moitié de la consommation de viande en Belgique vient du porc.

    Les habitants de l’Union européenne consomment, en moyenne, moins de viande (187,3 g/jour) que nos compatriotes. Un groupe d’experts de la Commission européenne prévoit que les Européens mangeront moins de viande dans les années à venir. La consommation diminuerait en moyenne de 1 kg par personne d’ici 2030. Selon ce même groupe d’experts, les tendances sociétales, telles que les préoccupations concernant l’impact sur la santé et l’environnement, ainsi que les considérations éthiques et sociales, jouent un rôle crucial à cet égard.