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La population de chevreuils en Région wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 370 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 01/03/2022
    • de DURENNE Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Récemment, il m'a été rapporté qu'une forte croissance des populations de chevreuils, voire une surpopulation, était observée dans le tournaisis.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu vent d'un tel constat ?

    Quel est l'avis du Département de la Nature et des Forets (DNF) à ce propos ?

    Partage-t-il ces observations ?

    Quelle est la tendance à l'échelle de la Wallonie ?

    Quelles sont les statistiques et leur évolution sur les cinq dernières années ?

    Enfin, quand cela s'avère nécessaire, quelles sont les méthodes de régulation utilisées en Wallonie en ce qui concerne les populations de chevreuils ?
  • Réponse du 21/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Je n’ai pas eu vent d’une augmentation récente de la population de chevreuils dans le Tournaisis et encore moins d’éventuels problèmes que celle-ci susciterait.

    D’après le Département de la nature et des forêts, le constat est le suivant. Si l’on s’en réfère aux chiffres des prélèvements de chevreuils fournis chaque année par le conseil cynégétique Tournai-Frontière, il apparaît que ceux-ci ont globalement doublé depuis 2010 et que le nombre de territoires sur lesquels des chevreuils sont tirés est également en augmentation. Toutefois, si on prend en compte les 5 dernières années, la tendance est plutôt à la stabilisation de ces prélèvements. Le taux de prélèvement aux 100 hectares de bois de 2017 à 2021 évolue en effet comme suit : 8,2 – 7,6 – 9,9 – 9,5 – 9,7. Il était de 4,7 en 2010. Compte tenu du fait que le chevreuil n’est pas soumis à un plan de tir et que l’on estime que la pression cynégétique exercée par les chasseurs est relativement constante d’une année à l’autre, l’évolution des prélèvements traduit correctement celle de la population.

    D’une façon générale, on peut indiquer que le chevreuil a conquis au fil du temps de nouveaux territoires et qu’il est aujourd’hui pratiquement présent partout en Wallonie. Le chevreuil est un animal qui apprécie plus particulièrement les lisières et les milieux de transition. Mais il a su aussi coloniser la plaine où les cultures actuelles peuvent lui offrir le gîte et la tranquillité, ainsi que, dans une large mesure, le couvert. Globalement à l’échelle de la Wallonie, sa population est stable. Là où il subit une forte concurrence du cerf et du sanglier, sa population peut parfois être en diminution, mais celle-ci est compensée par le développement de la population dans les milieux où la plaine est majoritaire. Bon an mal an, on prélève de l’ordre de 20 000 chevreuils chaque année.

    La population de chevreuils est régulée par les chasseurs suivant les modes de chasse autorisés et habituels en Wallonie, à savoir essentiellement la battue, ainsi que l’approche et l’affût. Il est à noter que la chasse n’est pas le seul facteur de régulation des populations de chevreuils : les travaux agricoles, la circulation routière, une certaine prédation naturelle exercée sur les jeunes faons, les conditions climatiques, ainsi que les maladies peuvent également jouer un rôle non négligeable à ce niveau. Concernant les maladies, il y a lieu de faire observer qu’en présence de surdensités de chevreuils, les maladies deviennent plus fréquentes et peuvent parfois provoquer des hécatombes. Le conseil cynégétique de Tournai-Frontière ne relève pas un tel phénomène.