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La coordination autour de la production d'hydrogène vert

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 384 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/03/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Grâce à un procédé de plasmolyse breveté par le centre de recherche Materia Nova, dont l'UMons et d'autres centres de recherches et de compétences sont notamment partenaires, il est possible de produire de l'hydrogène vert, sans émissions de CO2. L'exploitation d'anciens sites miniers, particulièrement l'utilisation du grisou, serait la clé de ce procédé. Un projet d'usine pilote dans le Hainaut a été déposé dans ce sens par un consortium d'entreprises wallonnes, poids lourds dans ce secteur industriel. Dans l'actualité récente, nous apprenions aussi que John Cockerill et Besix construiront une usine d'hydrogène vert à Zeebrugge.

    Dans un secteur où une société américaine a déjà levé près d'un milliard de dollars pour le développement d'une usine, la Wallonie ambitionne de se positionner en qualité de leader avec des prévisions d'investissements de l'ordre de 100 millions d'euros.

    Il n'existe pas encore de cartographie exhaustive de l'état et du contenu des mines en Wallonie. La Société Gazonor, exploitant le grisou d'une ancienne mine d'Anderlues, s'associera prochainement à l'UMons pour réaliser ce mapping.

    La Wallonie fait donc face à un ambitieux défi qui pourrait faire intervenir de manière directe et indirecte nombre de ses talents économiques, de ses forces vives et des poids lourds industriels dans une volonté de transition énergétique et de décarbonation.

    Au travers du projet 47 de son Plan de relance, le Gouvernement wallon a affiché ses ambitions générales en la matière. Monsieur le Ministre est-il dès à présent en mesure de nous indiquer si la Wallonie compte dans cette perspective aussi sur la mobilisation de soutiens privés ou, le cas échéant, sur une concertation au travers de ses projets ?

    Comment prévoit-il un rôle de coordination des différents structures et organismes mobilisés vers le développement de la filière ?
  • Réponse du 17/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Le projet 47 du Plan de relance Wallon a pour objectif de soutenir le déploiement d'une filière wallonne « hydrogène » et est doté d’une enveloppe budgétaire de 102,2 Mio€. Il est destiné à financer un ensemble de sous-projets cohérents qui couvrent l’ensemble de la filière de production d’hydrogène vert ainsi que des applications multiples de l’hydrogène comme vecteur énergétique sous forme de e-methane, e-méthanol, e-kérosène ainsi que l’adaptation de dispositifs (moteurs, réservoirs à hydrogène, piles à combustibles, entre autres) pour permettre son utilisation et sa valorisation, et cela via le financement de projets soumis dans le cadre des appels à projets IPCEI Hydrogène. Deux projets ont été sélectionnés dans le cadre de l’appel lancé par la Commission européenne en 2020 : KeroLhyme et Colombus. Ces deux projets ont donc dû remplir les critères liés à l’appel à projets européen lancé.

    Je précise à ce stade qu’il a été décidé, avec l’accord du consortium de reporter la soumission du projet KéroLhyme à un IPCEI ultérieur et de mettre un processus d’accompagnement en place par le SPW EER et d’autres acteurs de l’écosystème pertinents.

    Dans le cadre des initiatives mentionnées ci-dessus, c’est bien le tissu industriel wallon qui mettra en place, au travers des différents projets de recherche et développement qui seront sélectionnés dans l’appel à projet et des activités de valorisation et d’exploitation attendues le cas échéant, une nouvelle chaine de valeur industrielle liée à la production et à l’exploitation de l’hydrogène vert.

    Que cela soit dans les projets soutenus au travers des IPCEI ou ceux de l’appel à projets des Pôles de compétitivité financés au travers du PNRR, les entreprises participantes ne sont pas financées à 100 % et investissent une part privée non négligeable de capital dans le financement des activités concernées.

    Les projets du portefeuille HECO2, dont PLASMALYSE HYBRIDE fait partie, qui pourraient être sélectionnés et financés au travers du PNRR, mettront en place une structure de gouvernance impliquant les partenaires des projets et les Pôles de Compétitivité Greenwin et MecaTech, afin d’assurer la cohérence des développements et des cibles de chaque projet avec les objectifs globaux de réduction de CO2 du portefeuille initialement envisagés.

    Le SPW EER, en charge de la gestion des projets financés au travers du PNRR et des IPCEI, assurera le suivi des projets et des interactions potentielles entre ceux-ci afin de maximiser les perspectives de retombées économiques pour la Région wallonne.

    Quant à la coordination des différentes structures et organismes mobilisés -et mobilisables- dans la mise en place et le développement de la filière de l’hydrogène en Wallonie, ce sera l’objet du projet 46 du Plan de relance de la Wallonie (PRW) sous la tutelle de mon Collègue Philippe Henry : « Mettre en place une stratégie et un cadre incitant au déploiement de l'hydrogène vert en RW ». Ce plan stratégique sera élaboré courant 2022 notamment avec des représentants de l’ensemble de la société wallonne et sera présenté à l’approbation du Gouvernement début 2023. Une première présentation des seuls objectifs stratégiques non détaillés sera toutefois soumise à l’approbation du Gouvernement courant du premier semestre 2022.

    Par ailleurs, les services des diverses entités du SPW impliqués dans le développement de la filière de l’hydrogène échangent au moins mensuellement des informations sur leurs dossiers en cours afin de coordonner leurs actions et d’identifier des synergies.