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La stratégie wallonne du développement territorial d'éoliennes et les objectifs de production d'énergies renouvelables

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 390 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/03/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Alors que le collègue de Monsieur le Ministre, le Ministre Henry, a relancé une nouvelle « pax eolienica », en instituant une « task force » chargée d'adapter la première initiative qui a pour but de favoriser la transition énergétique en soutenant le développement de la filière éolienne, plusieurs régions dont le Brabant wallon rencontre des difficultés majeures dans l'installation d'éoliennes.

    Ainsi, dans notre province, Engie renonce à son projet éolien à Rebecq et le permis d'éoliennes à Chastre est annulé au Conseil d'État.

    Quelles sont les différentes raisons mises en avant afin de justifier ces multiples refus ? D'autres projets sont-ils à l'étude au sein du BW ? Aspiravi compte-t-il proposer une autre solution pour Chastre ?

    Quelle vision globale Monsieur le Ministre a-t-il en termes d'aménagement du territoire et d'occupation des espaces ruraux en ce qui concerne l'implantation d'éoliennes ? De quelle manière cette réflexion est-elle intégrée au regard des objectifs d'énergie renouvelable sur l'ensemble du territoire wallon ? Va-t-il relancer le projet de cartes du potentiel éolien développé en 2014 ?

    Comment va-t-il organiser le développement d'éoliennes pour apporter des garanties suffisantes aux riverains et aux différentes associations qui défendent notre environnement ?

    Estime-t-il que la Wallonie arrive au bout de ses capacités d'accueil ? Quelles sont les dernières zones susceptibles d'accueillir de nouveaux moulins à vent ?

    Où en est le Gouvernement dans la révision annoncée dans la DPR et de la « pax eolienica » ?

    De quelle manière travaille-t-il sur cette révision en lien avec ses collègues wallons en charge de l'Environnement et de l'Énergie ?

    Une « task force » a-t-elle été mise sur pied pour assurer une complémentarité de la démarche entre les différentes responsabilités ministérielles ?
  • Réponse du 21/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Le permis afférent au projet de Chastre que l’honorable membre évoque a été annulé principalement en raison d’un vice de procédure. Il semble que cette décision soit motivée par un problème dans la procédure en matière de voiries. En effet aucune ouverture de voirie n’aurait été préalablement acceptée par le conseil communal.

    Le projet de Rebecq ne comportant que 2 éoliennes, sans réelle extension possible, n’était pas conforme au cadre de référence. De plus le projet présentait des incidences environnementales relativement conséquentes et le ratio bénéfice/incidences était peu favorable. Outre le morcellement du paysage, il entraînerait aussi le morcellement du productible si l’on tient compte de l’impact de ce projet dans les effets potentiels d’encerclement.

    Actuellement, le Brabant Wallon compte 33 éoliennes en fonctionnement, 2 sont en cours d’instruction en première instance, et des permis sont délivrés pour 15 éoliennes. De plus 24 éoliennes sont actuellement en projet au stade de l’étude d’incidences.

    En matière d’aménagement du territoire, je suis les orientations du cadre de référence et de la DPR, à savoir favoriser le développement éolien en veillant toutefois à la qualité de vie des riverains et à l’intégration paysagère.

    Dans le cadre du travail en cours de révision de la « pax eolienica » une large consultation des acteurs est menée et devrait aboutir au courant de ce mois ; sur la base de cette consultation une réflexion sera menée et concertée avec mes collègues en charge de l’Environnement et de l’Énergie pour établir les actions à mener pour soutenir le déploiement concerté des éoliennes sur terre, à l’échelle régionale, en impliquant les pouvoirs locaux et les riverains, en particulier au travers de la participation citoyenne dans les projets, en veillant à la qualité de vie des riverains, en améliorant la sécurité juridique, en accélérant les procédures, en utilisant les technologies les plus performantes, en préservant la biodiversité et en veillant à l’intégration paysagère.

    Aucun projet de carte de potentiel éolien n’est en cours pour le moment. Cette approche, qui n’a pas été menée à bien par mes prédécesseurs, semble désormais complètement dépassée.

    Concernant la capacité d’accueil de la Wallonie, les implantations peuvent devenir plus complexes en raison de contraintes locales plus importantes pour les prochains projets, mais aussi de l’opposition de plus en plus importante des populations impactées ainsi que des pouvoirs locaux. Il ne faut pas non plus négliger les possibilités d’extension de parcs existants et de « repowering » permettant d’améliorer la production éolienne sans trop impacter le cadre local.