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La mobilité autonome routière en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 513 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 07/03/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Après le lancement de projets pilotes en 2014 relatifs aux véhicules motorisés automatisés, un groupe de travail avait été mis sur pied afin de lever les obstacles en matière de réglementation routière. Dernièrement, en commission du Parlement fédéral, une proposition de résolution a été adoptée à l'unanimité.

    Celle-ci vise notamment à mener l'évaluation des infrastructures routières et autoroutières.

    Bien que le cadre législatif soit adopté au Fédéral, un important travail doit être réalisé au niveau des Régions afin de pouvoir développer au maximum le potentiel de cette nouvelle technologie et de faire de la Wallonie une pionnière en la matière.

    Au sein de la Stratégie régionale de mobilité, la Wallonie veut en particulier agir en priorité sur l'automatisation des transports publics, car le trajet réalisé est préétabli, répétitif et parfois en partie en site propre. Des expériences de transport public autonomes sont ainsi encouragées dans le cadre de cette stratégie.

    Monsieur le Ministre compte-t-il lancer prochainement des appels à projets d'automatisation de transports publics ?

    Un plan d'action, sur base de la Stratégie régionale de mobilité, a-t-il été établi par ses soins ?

    A-t-il déjà pris des dispositions concernant l'évaluation des infrastructures routières et autoroutières du territoire ? Le cas échéant, lesquelles ?

    A-t-il déjà intégré la dimension des véhicules autonomes dans le PIMPT ?

    Comment le Gouvernement s'assure-t-il de la compatibilité de nos routes avec les véhicules autonomes ?
  • Réponse du 19/05/2022
    • de HENRY Philippe
    Le SRM approuvé en 2019 par le précédent Gouvernement développe en effet l’idée, au point 26, que « (…) on peut ainsi imaginer que des véhicules peu nocifs et quasi silencieux, circulant ‘en continu’ puissent se substituer à bon nombre de véhicules thermiques actuels. »

    Avec le soutien de la Wallonie (Programme Digital Wallonia et soutien complémentaire du Ministre de la Mobilité), le TEC s’est investi auprès de la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve dans un double projet de mobilité innovante en 2021, dont un service de navette autonome entre la gare de Louvain-la-Neuve et le Parc d’activités scientifiques Einstein. L’expérience d’une navette autonome en milieu ouvert a permis à la Ville et au TEC de tirer de nombreux enseignements, à commencer par ceux concernant la technologie même de la navette, qui requiert davantage de développements afin d’envisager de proposer un service de mobilité fiable et abordable dans un contexte courant. Il est également apparu qu’il était nécessaire, dans le cadre du déploiement d’un tel service, d’avoir une collaboration étroite entre différents acteurs, parmi lesquels les communes et la Région (gestion des voiries et de l’environnement), la Police (respect du Code de la route, sécurité routière) et le TEC (mise en œuvre et exploitation du service).

    Le TEC, ainsi que différents acteurs réunis autour du projet-pilote NAVAJO, peuvent maintenant conseiller et alimenter les autorités fédérales et régionales à travers un partage d'expériences, tant sur ces deux solutions de mobilité que sur la réalisation de nouvelles expériences pilotes apportant une réelle plus-value par rapport aux projets déjà menés en Belgique ou ailleurs.

    À ce titre notamment, l’évaluation complète du projet NAVAJO est disponible depuis mi-février sur le site www.projetNAVAJO.BE

    Sur le plan des infrastructures routières, au travers des projets comme le plan lumière 4.0, le projet pilote européen (C-ROADS) ou la digitalisation des feux tricolores, la Wallonie s’arme pleinement pour permettre la future communication avec les véhicules connectés ou autonomes. En effet, au sein de ces projets, l’infrastructure routière s’équipe progressivement d’UBR (unité bord de route) qui permettent le dialogue avec les véhicules au travers du protocole V2X (Véhicule to X).

    Par ailleurs, participant, au sein d’institutions internationales, à des projets d’étude comme la « Classification des Routes Intelligentes » ou les « Routes Intelligentes Sécurisantes », l’administration des routes – le SPW Mobilité et Infrastructures - reste pleinement attentive aux évolutions dans le domaine en manifestant sa volonté de standardiser les procédés à l’échelle du continent.

    Il est toutefois utile de rappeler que ce sont surtout les véhicules autonomes qui doivent s’adapter aux infrastructures plutôt que l’inverse, même si tout est fait pour accompagner cette évolution.

    Enfin, le Ministre Gilkinet a récemment recueilli les expériences et attentes d’une série d’acteurs belges impliqués dans la question des véhicules autonomes, afin de mieux identifier les enjeux de la définition du développement d’une stratégie fédérale en la matière.