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Les réalisations de la stratégie régionale de mobilité dans les zones rurales

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 516 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 07/03/2022
    • de DOUETTE Manu
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La mobilité en zones rurales est un enjeu crucial pour l'atteinte des objectifs climatiques wallons. Le transport en commun dans les zones rurales ne peut appliquer les mêmes stratégies que dans les centres urbains.

    Le Gouvernement a adopté une stratégie régionale de mobilité (SRM) en septembre 2019 dont il est notamment question de la mobilité en zone rurale.

    La SRM estime que le transport collectif n'est pertinent du point de vue économique et environnemental que lorsque le potentiel de fréquentation atteint le seuil de 11 personnes en continu.

    Dans cette stratégie, quelles actions Monsieur le Ministre a-t-il pu réaliser afin de fournir une offre de transport en commun adaptée à la réalité des zones rurales ?

    Le TEC est contraint d'externaliser une partie importante des lignes hors centres urbains. La multimodalité doit se développer en Wallonie. Quelles perspectives relatives au développement des mobipôles a-t-il pu donner ?

    Bien que la SRM parle d'uniformité du concept, il est important que les communes occupent une place importante en raison de leurs connaissances du terrain.

    Quelles indications donne-t-il sur la place à donner aux communes dans le développement de la multimodalité et de ces futurs mobipôles ?

    En fonction de leur potentiel, il est indiqué que le transport public à la demande est une solution pour les zones rurales. Cela fait-il toujours partie de ses priorités en vue de connecter les territoires ruraux au réseau intégré ? Dans la positive, des projets-pilotes sont-ils à l'étude ?

    Sont-ils envisagés sur les lignes structurantes ?
  • Réponse du 11/05/2022
    • de HENRY Philippe
    Comme l’honorable membre le souligne dans l’introduction de sa question, la Stratégie régionale de mobilité fixe les balises afin d’organiser une meilleure accessibilité à l’ensemble du territoire wallon d’ici 2030.

    Pour les zones à plus faible densité de population, en complément du réseau ferroviaire et des 10 lignes Express existantes en 2019, j’ai soutenu la création de 15 nouvelles lignes Express qui relient des pôles de mobilité et, au passage, connectent efficacement des communes rurales vers ces pôles. C’est l’exemple de la ligne Express Marche-En-Famenne – Liège qui permet aux habitants de communes condruziennes traversées par cette ligne (Somme-Leuze, Havelange, Clavier, Tinlot, Nandrin et Neupré) de rejoindre rapidement le pôle marchois et l’agglomération liégeoise.

    En complément du réseau Express et pour répondre à des flux de déplacement plus faibles, j’ai également soutenu la création de lignes principales, comme Libramont-Vaux/Sûre-Bastogne, Gesves-Namur ou encore Honnelles-Dour-St-Ghislain.

    L’ensemble de ces développements d’offre de services réguliers impliquent fortement les Communes au sein des différents Organes de Consultation des Bassins de Mobilité et ils représentent une compensation additionnelle de 16 MEUR annuels versée à l’Opérateur de Transport de Wallonie.

    Pour les zones d’habitat les moins denses et en complément de lignes scolaires permettant aux élèves de rejoindre les pôles d’enseignement secondaire, je souhaite le développement structurel d’offres de mobilité plus flexibles et mieux adaptées à ces territoires ruraux. Pour ce faire, je compte mobiliser trois acteurs :
    - l’Opérateur de transport de Wallonie pour étendre ses offres de mobilité locale ;
    - le SPW pour développer les offres de mobilité partagée (voiture, vélo ou autres) notamment aux arrêts ferroviaires et Express, en capitalisant sur le projet eHubs ;
    - les Centrales locales de mobilité pour mieux soutenir les offres de mobilité à destination des personnes les plus vulnérables.

    Je souhaite élaborer cette année un cadre réglementaire et financier visant le développement significatif et adéquat de ces offres de services de mobilité locale à travers l’ensemble du territoire wallon, en priorité au sein des zones redéployées et en adéquation avec les besoins locaux.

    Enfin, je souhaite que ces développements d’offres de mobilité s’articulent étroitement autour de points d’intermodalité « mobipôle » qui seront les lieux physiques où convergent également les infrastructures de mobilité active. Pour mettre en place ces mobipôles, le droit de tirage PIMACI (dans son volet intermodalité) permet aux communes de développer, prioritairement aux arrêts du réseau de transport en commun structurant, des infrastructures d’accueil (parking vélos, bancs, jeux pour enfants, et cetera) ainsi que des cheminements cyclo-piétons pour y accéder de façon sécurisée depuis différents villages.

    Afin de développer des projets de qualité, je souhaite que les communes soient accompagnées dans leur projet : outre une liste déjà disponible de fonctionnalités, une démarche supracommunale et un dialogue étroit avec le SPW Mobilité & Infrastructure sont souhaitables.

    Je demande d’ailleurs à mon Administration de se montrer disponible et à l’écoute des acteurs locaux afin de réussir ensemble le défi d’une mobilité décarbonée et plus inclusive.