Le développement du Réseau Autonome des Voies Lentes (RAVeL) en Wallonie et l'exemple de Walhain-Gembloux
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 519 (2021-2022) 1
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Question écrite du 07/03/2022
- de ANTOINE André
- à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
Une proposition de Plan RAVeL 2020-2024 a été établie en collaboration avec le SPW Mobilité et Infrastructures, sur base d'une mise à jour du Plan RAVeL 2019-2024 validée par le Gouvernement wallon précédent.
Cela permettra d'une part de répondre à l'objectif climatique de 55 % de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030. Et, d'autre part, la part modale de la marche sera augmentée au minimum de 3 à 5 % et celle du vélo de 1 à 5 %.
Ainsi, dans ma région, la Commune de Walhain a présenté un second plan cyclable mi-février. Le montant maximal du subside pourra s'élever à 300 000 euros si le plan est approuvé par la Région wallonne.
3 nouvelles liaisons, à la fois cyclistes et piétonnes, sont prévues :
- le prolongement du RAVeL afin qu'il rejoigne le centre de Walhain ;
- la Ville de Gembloux a inscrit dans son plan cyclable un kilomètre supplémentaire. De cette manière, les deux communes seront complètement reliées ;
- la troisième liaison concerne l'ancienne ligne de tram, qui relie la rue du Warichet à la N4.
L'autre volet relève de la sécurité. Sont ainsi prévus des aménagements à l'entrée du RAVeL, où le carrefour est dangereux, ainsi qu'à la place Saint-Vincent.
Quelle est la position de Monsieur le Ministre quant à ce plan intercommunal ?
Sera-t-il validé prochainement ? Le cas échéant, quel sera le montant accordé ?
Quel sera le calendrier de ces travaux ?
Plus globalement, à mi-parcours du Plan RAVeL 2020-2024, quelle en est son évaluation ?
Ce diagnostic le conduira-t-il à la révision de certains objectifs ?
Va-t-il renforcer les moyens financiers dévolus au développement du RAVeL conformément aux engagements de la DPR 2019-2024 ?
Pour 2022, quels sont les travaux retenus ? Certains maillons du RAVeL sont en retard d'exécution, pour quelles raisons ?
Réponse du 14/04/2022
- de HENRY Philippe
Concernant le Plan RAVeL, une promesse de la Déclaration de politique régionale était de soutenir significativement la mobilité douce et active et le développement d’une infrastructure adaptée. Dans cette optique, le Gouvernement wallon a adopté en juillet 2020 le « Plan Infrastructures et Mobilité pour tous 2020-2026 », dont le Plan RAVeL 2020-2024 fait partie intégrante.
Ce plan RAVeL 2020-2024 ambitieux portait à 25 millions par an les investissements destinés à rénover et aménager les anciennes voies de chemin de fer (20 millions) et les chemins de halage (5 millions), soit une multiplication par 3 du budget qui avait été prévu à l’ordinaire sous la précédente législature.
La mise en œuvre de ce plan repose sur deux grands axes de priorisation des investissements, visant à assurer la continuité et l’extension du réseau, tout en améliorant qualitativement l’infrastructure existante. Et si le RAVeL a souvent été perçu comme une infrastructure dédiée aux loisirs et au tourisme, j’aimerais rappeler qu’il s’agit avant tout d’une infrastructure utilisée au quotidien par de nombreux usagers pour rejoindre les commerces, les écoles, les services, les zones d’emploi et les gares au cœur de nos villes et villages.
En termes de bilan d’investissements, 40 projets de RAVeL ont été engagés pour 18,7 M € en 2020 et 15,75 M € en 2021. De nombreuses études ont également été lancées. Certes, au vu de leur complexité technique dans un cadre environnemental parfois sensible ou de la durée des procédures administratives (expropriations, obtention de permis d’urbanisme), certains projets ont pris un peu de retard et ont dû être postposés par rapport à la planification initiale, mais plusieurs aménagements sont déjà terminés ou vont l’être prochainement.
Parmi les aménagements finalisés, citons notamment :
- la réhabilitation de plusieurs tronçons du RAVeL de Sambre entre Erquelinnes, Merbes-le-Château et Landelies, composante de l’itinéraire cyclable régional de longue distance n°6 et de l’itinéraire cyclable international EuroVelo 3 ;
- le tronçon des Lignes 38 et 39 entre Aubel, Plombières et Gemmenich, composante de l’itinéraire régional n°2 et de l’EuroVelo 3, et dernier chaînon manquant d’un itinéraire de mobilité douce de 55 km complètement sécurisés reliant les villes de Liège et d’Aix-la-Chapelle ;
- l’aménagement de la Ligne 141 entre Genappe et la gare de Court-Saint-Étienne ;
Pour ce qui concerne la signalisation directionnelle, environ 300 km d’itinéraires cyclables ont été équipés en 2020 et 2021.
En 2022, de nombreux autres aménagements vont être mis en service. Parmi ceux-ci, citons notamment :
- le tronçon du RAVeL de la Ligne 109A entre Cuesmes et Spiennes ;
- le dernier tronçon de la Ligne 138 entre Bouffioulx et Châtelet, avec connexion au RAVeL de Sambre, permettant aux habitants de Gerpinnes, Acoz et Bouffioulx de rejoindre la gare de Châtelet en toute sécurité ;
- la rénovation de deux sections du RAVeL de Meuse entre l'amont de Rouillon et l'aval du Pont d'Yvoir et entre l'écluse de Houx et Bouvignes, composante de l’itinéraire régional n°5 et des EuroVelo 5 et 19 ;
- l’aménagement du chaînon manquant du RAVeL de la Ligne 45 assurant la liaison au centre et à la gare de Trois-Ponts.
L’ensemble de ces aménagements répondent parfaitement aux critères de priorisation visant à augmenter la part des déplacements utilitaires à pied et à vélo en vue d’atteindre les objectifs de la vision FAST 2030 du Gouvernement wallon, tout en renforçant l’offre de loisirs et de tourisme. Ils confortent le choix des critères qui ont primé dans la sélection des projets retenus au plan RAVeL 2020-2024, ciblant notamment les zones densément peuplées, où la fréquentation attendue de déplacements utilitaires est logiquement plus importante. Un réajustement de la planification du plan RAVeL 2020-2024 est en cours et sera soumis au Gouvernement wallon dans les prochaines semaines, sans modification des critères de priorisation initiaux.
Au cours de l’année 2021, il a été demandé à l’ASBL Chemins du Rail de mener des opérations ponctuelles de comptages quantitatifs et qualitatifs en une vingtaine de lieux sur le RAVeL.
Par rapport à des comptages réalisés antérieurement, la tendance générale va vers une légère augmentation de la fréquentation.
Il ressort des enquêtes qualitatives que le RAVeL est très apprécié par ses usagers en tant qu’outil de déplacements, notamment pour sa sécurité vis-à-vis du trafic motorisé et la qualité de son revêtement.
Les usagers sont en attente de plus d’équipements de confort comme des aires de repos, des bancs et des panneaux d’information, notamment à vocation touristique. Ils relèvent également un manque d’entretien localisé de la végétation ou de propreté. Pour ces aspects, les Communes ont certainement un grand rôle à jouer. La plupart des autorités communales sont aujourd’hui très attentives au RAVeL qui traversent leur territoire. Ainsi, de nombreuses communes se sont équipées en matériel et leurs agents assurent un entretien ordinaire très régulier du RAVeL.
En concertation avec mon Administration et grâce à l’octroi de subsides par d’autres administrations, d’autres communes y installent du mobilier urbain, des abris couverts, du stationnement vélo, de l’éclairage, y plantent des arbres et des haies, rénovent du patrimoine ferroviaire, y placent des œuvres d’art temporaires ou pérennes, tout cela en vue de faire du RAVeL une infrastructure de déplacements et un lieu de vie attractifs. Les différentes administrations régionales et locales s’efforcent de collaborer au mieux pour répondre à ces objectifs.