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Le piégeage des rats musqués

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 399 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 07/03/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Très envahissant et sans prédateur naturel significatif, le rat musqué est à l'origine de dégâts tels que des ruptures de digues et des déstabilisations de rives, ce qui nuit dangereusement à notre environnement.

    La lutte contre la prolifération des rats musqués est bien engagée en Wallonie. Une législation existe en la matière et le Service public de Wallonie dispose d'un service de piégeage de rats musqués.

    Reste que les missions du SPW pourraient être altérées.

    Un courrier a été adressé aux piégeurs pour imposer l'arrêt immédiat de l'utilisation de poison pour limiter la population de rats musqués suite à l'absence d'agrément du produit et un souci de « phytolicence ». L'arrêt du service de piégeage est également évoqué, ce qui inquiète les experts du secteur.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de ce courrier ? Quelle est sa position sur ce dossier ? Compte-t-elle mettre fin au service de piégeage ? Quelles techniques de lutte alternative préconise-t-elle face à cette problématique ?

    Dans les endroits inaccessibles, comment peut-on limiter la prolifération des rats musqués sans utilisation de produits chimiques ?

    Prévoit-elle de mener des études sur la question ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de TELLIER Céline
    La lutte contre les espèces exotiques envahissantes est une obligation européenne et une priorité dans le cadre de la politique de préservation et de restauration de la biodiversité que je mène.

    Le rat musqué, originaire d’Amérique, est présent depuis plus d’un demi-siècle en Wallonie, ce qui a justifié la mise en place d’un service de piégeage dédié au départ spécifiquement à la lutte contre cette espèce.

    Même si la mission principale du service est restée la lutte contre le rat musqué, le service de piégeage a également mis ses compétences au service de la lutte contre d’autres espèces exotiques envahissantes comme le ragondin ou le raton laveur. Ce service de piégeage est donc essentiel, et je peux rassurer l’honorable membre sur le fait qu’il n’est pas prévu d’y mettre fin.

    Une réflexion est en cours au sein de l’administration pour mieux organiser les différents services chargés de la lutte contre les invasives. Elle est peut-être à l’origine de la rumeur sur la fin du service de piégeage qu’elle cite.

    L’arrêt de l’utilisation de biocide dans la lutte contre cette espèce fait suite à une modification législative belge et européenne. Un courrier a donc été envoyé par l’administration aux piégeurs leur interdisant l’usage du poison afin de se conformer immédiatement aux règles en vigueur. Les substances habituellement utilisées ne bénéficient plus des agréments requis pour le type d’usage qui en est fait. Par ailleurs, j’avais déjà sollicité mon administration pour planifier l’abandon prochain des biocides, comme l’ont par ailleurs déjà fait les régions voisines, au regard notamment de leur impact néfaste sur la qualité de l’eau et la faune aquatique.

    L’arrêt de l’usage de biocides peut certes entraîner des difficultés opérationnelles pour les piégeurs qui doivent se concentrer sur le piégeage physique, mais je compte sur mon administration pour intégrer cette évolution dans la réflexion en cours pour améliorer l’organisation de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.

    Je peux donc la rassurer quant à mon intention de poursuivre et d’améliorer la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, toujours dans le respect de nos obligations européennes, du respect du bien-être animal, et des objectifs que je poursuis en matière de biodiversité.