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Les inquiétudes sur l'approvisionnement en engrais en raison du conflit en Ukraine

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 405 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/03/2022
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le conflit en cours en Ukraine et les sanctions économiques annoncées de part et d'autre ont de nombreuses répercussions notamment sur le secteur agricole. En raison de l'augmentation des prix de l'énergie, les cours de l'ammonitrate, des engrais de fond ou de la solution azotée atteignent des niveaux records.

    La disponibilité même des engrais risque de se poser en raison de la place occupée par la Russie et l'Ukraine dans ce secteur. Ainsi la Russie représente 20 % des exportations mondiales de potasse, 17 % des engrais phosphatés, 40 % de celles de nitrate d'ammonium et 24 % de celles d'ammoniac.

    Déjà plusieurs pays, comme le Brésil, tentent de se positionner afin de garantir l'approvisionnement de leurs producteurs.

    Monsieur le Ministre peut-il nous présenter l'exposition de notre secteur agricole aux exportations en provenance de Russie ?

    Va-t-il rapidement porter ce point au niveau du Conseil agricole ?

    Va-t-il plaider pour la mise en place de mesure de soutien afin de soutenir nos producteurs ?

    À plus long terme, des actions sont-elles envisagées afin de renforcer notre indépendance envers les importations d'engrais extraeuropéennes ?
  • Réponse du 21/03/2022
    • de BORSUS Willy
    Concernant les engrais et les matières premières qui les composent, les principaux engrais, à savoir les engrais azotés, sont produits à partir de l’azote de l’air. Il n’y a pas de crainte à avoir à propos de l’approvisionnement en ces éléments. Par contre, la synthèse de ces engrais en elle-même est très demandeuse d’énergie et par conséquent est très chère et sujette aux prix mondiaux.

    Pour les engrais potassiques, s’il est vrai que les principaux producteurs sont la Russie et la Biélorussie, il faut rappeler que le Canada et l’Allemagne en produisent également.

    Quant aux engrais phosphorés, les principaux gisements sédimentaires sont situés aux États-Unis et au Maroc. En roches ignées, on trouve les gisements phosphorés en Finlande et en Afrique du Sud.

    En résumé, si des craintes sont légitimes quant au prix des engrais, il ne devrait pas en être de même pour la sécurité de l’approvisionnement.

    Une visioconférence informelle des ministres de l’Agriculture de l’UE a eu lieu ce 2 mars, où nous avons plaidé pour la mise en place de mesures de soutien pour les producteurs les plus touchés par la crise. Lors du Conseil des ministres européen de l’Agriculture du 21 mars, la Commission proposera un train des mesures de soutien en faveur du secteur agricole.

    Selon les premiers éléments communiqués en groupe de travail technique, le Commissaire à l’Agriculture devrait annoncer notamment l’ouverture du stockage privé pour la viande porcine, l’activation d’articles de l’OCM avec les moyens de la réserve de crise(+/- 450 M d’euros), l’avance des paiements PAC aux agriculteurs, la constitution d’un groupe à haut niveau qui planchera sur les dépendances européennes en termes d’intrants, mais également d’exportation, de la flexibilité pour les terres en jachère, et aussi l’adaptation des plans stratégiques par rapport aux objectifs des stratégies « biodiversité » et « F2F ».

    En parallèle des travaux au Conseil, la Commission prépare une communication globale sur la sécurité alimentaire le 23 mars 2022.