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L'impact de l'agression de l'Ukraine par la Russie sur les aéroports wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 60 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/03/2022
    • de COLLIN René
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Ce 27 février, en réaction à l'agression russe sur la République d'Ukraine, les autorités belges et européennes ont décidé de fermer l'ensemble de leur espace aérien aux avions russes. En rétorsion de cette mesure, les autorités russes ont également annoncé des restrictions de vols pour les compagnies européennes au-dessus de leur territoire.

    Ces décisions impactent l'ensemble du secteur aérien et les aéroports, dont BSCA et Liege Airport

    Pour ce qui concerne BSCA, l'impact de ces décisions semble de moindre ampleur, car il n'existe pas de liaisons directes avec l'Ukraine ou la Russie. Cependant, une liaison existe avec la Biélorussie, état complice de l'agression russe, et plusieurs liaisons relient des pays riverains de l'Ukraine, notamment la Pologne et la Roumanie.

    La liaison avec Minsk pourrait-elle être suspendue ? Des liaisons avec des États voisins de l'Ukraine pourraient-elles être impactées ? En collaboration avec les instances fédérales, un dispositif est-il prévu pour accueillir des réfugiés qui emprunteraient ces voies aériennes afin de rejoindre notre pays ?

    Pour Liege Airport, l'impact sur le transport de fret est plus important en raison des liaisons aériennes vers l'Asie, en particulier la Chine.

    Les parcours utilisés jusqu'à présent survolent la Russie, les compagnies vont donc devoir trouver des itinéraires alternatifs, avec un impact sur le coût du transport. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l'impact de ces nouvelles dispositions pour les compagnies de transport de fret ?

    Si ces mesures devaient perdurer dans le temps pourraient-elles avoir un impact sur l'arrivée de nouveaux investisseurs asiatiques à Liege Airport, je pense notamment à la société Alibaba ?
  • Réponse du 27/04/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    J’ai eu l’occasion de répondre à une question orale similaire lors de la Commission du 21 mars dernier. Je reprendrai donc ici un grand nombre d’éléments déjà exposés.

    La décision de fermer l’espace aérien aux compagnies aériennes russes a été prise au niveau européen et est entrée en vigueur le 28 février 2022 à minuit.

    Cette décision, soutenue par la Belgique, était nécessaire et cohérente afin d’assurer l’effectivité des sanctions économiques décidées par l’Union européenne envers la Russie, et ce, malgré les impacts négatifs sur notre économie en général et nos aéroports en particulier.

    À l’aéroport de Liège, la mise en œuvre opérationnelle de cette interdiction n’a posé aucun problème et le dernier vol d’une compagnie russe, à savoir Air Bridge Cargo, a décollé de l’aéroport le dimanche 27 février dans l’après-midi.

    En 2021, les compagnies russes représentaient 951 rotations et 94 000 tonnes de fret transporté, soit 6,6 % du volume de l’aéroport de Liège.

    Depuis le début du conflit, Liege Airport a constaté une diminution du volume de fret transporté de 3 350 tonnes par rapport à 2021, mais aucun impact sur le nombre de vols.

    Les premières estimations en termes d’impact direct pour Liege Airport font état d’une perte de marge nette d’environ 11.000 € par jour. Néanmoins, il pourrait ne pas y avoir d’impact significatif suite à l’arrêt des vols des compagnies russes. Le créneau de ces vols pourrait en effet être opéré par d’autres compagnies aériennes.

    Il est toutefois trop tôt pour établir des conclusions définitives. Il faut laisser le temps au marché de se réorganiser.

    Comme l’honorable membre le souligne dans sa question, la fermeture de l’espace aérien russe aux vols à destination ou en provenance d’Asie a pour conséquence que tous les vols vers la Chine doivent contourner la Russie avec un impact négatif sur les coûts pour les compagnies aériennes concernées.

    Les temps de trajet allongé d’environ 10 % nécessitent plus de kérosène.

    Au niveau de l’impact potentiel sur l’emploi, ce sont 12 travailleurs de la compagnie de fret Air Bridge Cargo et 100 à 120 travailleurs qui sont occupés par la société WFS. Cette société assure les services d’assistance en escale pour compte d’Air Bridge Cargo sur le site de Liege Airport.

    Je ne dispose pas d’informations sur les intentions de WFS, mais je sais que plus de 80 % de son volume d’activités est lié à Air Bridge Cargo.

    À Charleroi, 12 vols par semaine, soit environ 51 vols par mois, opérés par Wizzair et Ryanair, desservent 4 destinations ukrainiennes.

    Pour BSCA, la suspension de ces vols génèrerait une perte de 116 000 passagers au total, cela représenterait un impact relativement limité pour l’aéroport.

    Enfin, pour rappel, les vols vers la Biélorussie sont suspendus depuis l’acte de détournement de l’avion de Ryanair en mai 2021 par les autorités biélorusses.

    Les vols vers Chisinau sont également interrompus en raison de la fermeture de l’espace aérien en Moldavie.