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Le centre équestre des lacs de l'Eau d'Heure

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 253 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/03/2022
    • de CLERSY Christophe
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    En 2014, le centre équestre des lacs de l'Eau d'Heure sortait de terre à Boussu-lez-Walcourt. Ce grand complexe de 15 hectares avait pour ambition d'accueillir à la fois des activités touristiques et des compétitions sportives.

    Pourtant subventionné à hauteur de près de 2 millions d'euros (1 million de la Région wallonne, 400 000 euros de fonds européen FEDER, 650 000 euros d'expropriation du fermier), le chantier n'est toujours pas terminé et souffre de son inutilisation.

    Le toit fuit, la végétation envahit les lieux, la cafétéria n'est pas finalisée, une partie du chauffage est à refaire, et caetera. Il faudrait donc injecter plusieurs millions pour terminer et réhabiliter ce chantier.

    Un concessionnaire avait été désigné en 2012, mais a fini par se retirer pour ensuite se tourner vers la justice en avril 2016. Cette affaire a ralenti la reprise du site jusqu'en juin 2018, où le tribunal de commerce a rendu son jugement. Depuis, deux appels d'offres ont été lancés, dont le dernier s'est clôturé fin 2021, mais sans succès. Dans la plupart des cas, les projets réclameraient une intervention publique trop importante.

    Entre-temps, l'ASBL a décidé d'entreposer, à l'arrière de l'espace, une partie de ses déchets sur le site du centre équestre.

    Comment la Wallonie a-t-elle agi afin que ce site soit pleinement opérationnel ?

    Il semble que la Région wallonne ait mandaté le Centre d'Ingénierie Touristique de Wallonie afin de réaliser une étude complémentaire sur l'avenir du centre équestre. Madame la Ministre peut-elle nous donner des précisions sur son calendrier de travail en lien avec cette étude ?

    Comment le conseil d'administration des lacs de l'Eau d'Heure est-il associé à l'avenir de ce centre équestre ?

    Comment le Gouvernement explique-t-il que le chantier ne soit toujours pas terminé ?
  • Réponse du 28/03/2022
    • de DE BUE Valérie
    La gestion du site des lacs de l’Eau d’Heure est sous la responsabilité de l’ASBL « Les lacs de l’Eau d’Heure » conformément à ses statuts qui déterminent ses missions dont : « le développement du potentiel touristique et attractif du site des lacs de l’Eau d’Heure ». Dans ce cadre, l’association accomplit toutes les opérations immobilières ou mobilières se rapportant directement ou indirectement à son objectif.

    C’est donc le Conseil d’administration qui est pouvoir adjudicateur pour tous les travaux sur le site. Il est aussi à l’initiative et responsable de la désignation du futur concessionnaire du centre équestre comme pour toute autre décision sur le site. Ce n’est donc pas le Gouvernement wallon qui est compétent sur ce point.

    Le dossier du Centre équestre sur le site des lacs de l’Eau d’Heure s’inscrit effectivement dans le cadre de la programmation FEDER 2007-2013. Ce dossier, approuvé le 4 septembre 2008 sur proposition du Ministre-Président en charge du Tourisme, Monsieur Robert Collignon, a fait l’objet de plusieurs financements publics :
    * un montant final de 980 731,47 euros dans le cadre de la précédente programmation 2007-2013 cofinancée par le Fonds européen de développement régional. Ce projet européen s’est clôturé en 2015 ;
    * une subvention complémentaire sur le budget 2015 du CGT pour un montant de 963 000 euros. Ce montant a pour objectif de compléter et finaliser le programme de construction du centre équestre. Une partie de ce montant est toujours disponible. Il sera affecté en fonction du projet du concessionnaire retenu par l’ASBL.

    Je tiens également à préciser qu’il n’y a pas eu d’expropriation comme l’indique l'honorable membre, mais une acquisition de terrain.

    Concernant les déchets mis en dépôt que mentionne l'honorable membre, ceux-ci étaient placés à cet endroit de manière tout à fait temporaire. Il s’agissait des anciens toboggans de l’aquacentre. Ils ont été enlevés depuis via des containers.

    Depuis 2021, l’ASBL recherche un concessionnaire. Ainsi que le mentionne l'honorable membre, il y a eu trois procédures successives qui n’ont pas pu aboutir, dont la dernière en 2021, ce qui montre la volonté de l’ASBL de trouver une solution. L’ASBL doit maintenir un équilibre entre les exigences touristiques et assurer un retour financier. Il faut donc que le futur exploitant puisse également investir et accompagner le développement du site. L’ASBL souhaite donc relancer une nouvelle fois l’appel à concessionnaire en se donnant les meilleures chances d’aboutir.

    Je soutiens la demande de l’ASBL de se faire accompagner par Igretec et le CITW afin d’analyser les possibilités de développement du site et d’adapter le projet de centre équestre à la réalité budgétaire. L’ASBL ayant la gestion du site, elle introduira sous peu la demande d’analyse via son agence de développement territorial.

    Le Gouvernement a réaffirmé l’importance du site des lacs de l’eau d’heure pour le tourisme wallon dans sa DPR. Cette volonté est réaffirmée dans le cadre du plan de relance qui prévoit des moyens pour le redéploiement du site.

    Depuis son arrivée en tant que Président du Conseil d’administration, Monsieur Omar Marhraoui a développé avec l’équipe de l’ASBL et le bureau exécutif un plan stratégique pluriannuel de développement pour le site sur base notamment du Master plan réalisé par IDETA group. La crise sanitaire et des départs en interne ont freiné le développement de ces projets.

    En parallèle, j’ai décidé d’adopter un nouveau contrat de gestion entre l’ASBL et la RW afin de repréciser les objectifs, missions et obligations de chacun qui sera présenté prochainement au Gouvernement.

    Il y a donc une vraie volonté de soutien et d’actions afin :
    - de doter l’ASBL d’un cadre clair et actualisé dans ses actions/missions ;
    - de doter la structure de moyens permettant de réaliser son potentiel ;

    On hérite du passé et d’une situation complexe. Le cas du centre équestre est symptomatique des décisions des précédents Gouvernements : un investissement massif d’argent public pour développer le site et ses équipements sans toujours viser le retour et l’intérêt pour la région.

    Si personne ne nie le potentiel du tourisme équin et de la filière équestre en Wallonie, il faut une vraie réflexion sur la bonne utilisation des investissements publics, d’où cette étude à réaliser avec le CITW.

    La situation actuelle est tout à fait regrettable. Il convient aujourd’hui d’analyser la meilleure solution pour le développement du Centre équestre dans l’intérêt du site et de la Région.