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Les chiffres inquiétants relatifs aux violences faites aux femmes dans les très jeunes couples

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 335 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 09/03/2022
    • de BELLOT François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les récents chiffres concernant les violences faites aux femmes dans le couple sont inquiétants.

    Je souhaite ici placer en exergue ces violences et tout particulièrement celles constatées sur les très jeunes femmes.

    Selon une étude de l'OMS fondée sur 300 enquêtes réalisées dans 161 pays portant sur 2 millions de femmes, 27 % des femmes du monde de +15 ans ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire. Ceci correspond, pour 2018, à des violences portées sur 492 millions de femmes.

    Pour le groupe de femmes ayant entre 15 et 19 ans, très concerné par les conclusions des études, le taux est de 24 %. Un quart des jeunes femmes sont donc violentées dans leur couple avant même leur majorité.

    Il s'agit pourtant d'une période de la vie permettant à tous de se forger les bases des contacts sains. Dans ces conditions de violences qui ont des conséquences durables sur la santé, cela paraît compromis. 

    L'enquête conclut que les gouvernements n'agissent pas correctement pour atteindre l'objectif des Nations unies, à savoir mettre un terme aux violences envers les femmes d'ici 2030.

    Les chiffres prouvent l'urgente nécessité d'intervenir afin d'enrayer ces comportements dangereux et mortels dès le plus jeune âge. 

    Comment Madame la Ministre juge-t-elle son action quant à la réalisation du but de l'ONU ?

    Il est primordial d'agir sur les profils d'auteurs de violences très tôt puisqu'il apparait qu'ils sévissent de plus en plus jeune.

    A-t-elle travaillé à cibler la raison pour laquelle les jeunes femmes semblent davantage exposées aux violences ?

    Travaille-t-elle à identifier des profils d'auteurs en Région wallonne ?

    La publicité de lutte contre les violences conjugales, bien qu'utile pour lever les tabous et ouvrir les débats, n'a malheureusement sans doute jamais eu d'impact direct sur un homme violent.

    Quelles mesures plus concrètes et sérieuses, supplémentaires à celles communément connues, compte-t-elle mettre en place très rapidement ?
  • Réponse du 17/03/2022
    • de MORREALE Christie
    Comme le révèle notamment l’étude de l’OMS de 2018 évoquée, la violence entre partenaires touche aussi les jeunes et il est primordial d’agir dès le plus jeune âge pour prévenir ces comportements violents. C’est pourquoi, dans le cadre du Plan intrafrancophone 2020-2024 de lutte contre les violences faites aux femmes, sur les 65 mesures adoptées, 8 portent sur la généralisation des animations à l’éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle (EVRAS) dans les écoles et l’extrascolaire. Pour ce faire, 3 690 000 euros seront dégagés à partir de 2022 et d’ici à 2024 dans le cadre du Plan de relance pour renforcer les plannings familiaux dans leur mission EVRAS qui vise à sensibiliser les jeunes, dès le plus jeune âge, au respect de chacun et à l’égalité des genres.

    Je suis également consciente de l’importance d’adresser des campagnes de sensibilisation aux hommes et jeunes garçons en tant que potentiels auteurs de violences, mais aussi en tant que témoin. Comme prévu par la mesure 17 du plan intrafrancophone, la campagne conjointe francophone de cette année ciblera ce public. Elle visera notamment un changement des valeurs et des attitudes qui sous-tendent les violences basées sur le genre. Elle encouragera également les auteurs à faire appel à la ligne d’écoute violences conjugales, également à disposition des auteurs, ce qui est sans doute moins connu.

    Dans le courant de l’année 2020, j’ai octroyé à l’ASBL Praxis deux agréments en tant que service d’accompagnement d’auteurs de violences, en Province de Liège et de Hainaut. Par ailleurs, l’ASBL bénéficie toujours d’une subvention facultative pour le travail d’accompagnement réalisé dans les trois autres provinces wallonnes. Le montant de leur subvention est passée de 184 153 euros en 2019 à plus de 226 000 euros en 2021.

    En ce qui concerne la prise en charge des auteurs d’infraction à caractère sexuel (AICS), celle-ci est réalisée par 11 services de santé mentale spécialisés agréés et subventionnés par la Wallonie. Je viens également de renforcer le soutien à l’Unité de Psychopathologie Légale (UPPL) d’un montant de 105 000 euros supplémentaires, portant le montant total à 280 000 euros, afin de prendre spécifiquement en charge les adolescents, mais aussi remédier à l’augmentation des demandes.