/

Les bénéfices de Belfius et la suppression de distributeurs

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 273 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/03/2022
    • de DUPONT Jori
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Récemment la presse se faisait l'écho des derniers chiffres comptables de la banque Belfius et nous apprenait que celle-ci avait réalisé quasiment un milliard de bénéfices l'année dernière. Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec le recul des services qu'offrent des banques comme Belfius. Financité estime que la banque publique ne remplit pas son rôle auprès des Belges avec une "fermeture massive" des agences et distributeurs. Ainsi, lors de son dernier rapport sur l'inclusion financière, l'association met en avant la disparition d'appareils permettant d'effectuer des virements et de consulter son compte dans les espaces de selfbanking (-39,68% entre 2020 et 2018) ainsi que des distributeurs de billets (6 433 en 2020 contre 7 165 en 2019).

    Des projets comme Batopin, dont fait partie Belfius, vont encore réduire ce nombre de distributeurs dans les prochaines années si rien n'est fait pour les en empêcher. De plus,on sait pertinemment que ces projets vont frapper plus fort les petites communes rurales, retirant aux habitants le peu de services qui leur étaient proposés.

    Notre Parlement a voté une résolution demandant d'interpeller le niveau fédéral sur la question, pourquoi le CODECO n'a pas encore été saisi sur la question de la suppression des distributeurs de billets ?

    Pourquoi Monsieur le Ministre n'a-t-il pas encore demandé au Fédéral qu'il se prononce pour un moratoire afin de mettre fin au Plan Batopin et pour une suspension de toutes les fermetures en cours des distributeurs de billets ?
  • Réponse du 10/03/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    L’honorable membre souligne effectivement une évidence : la suppression des distributeurs de billets est, aujourd’hui, une réalité sur le terrain. Nous sommes, tous conscients des enjeux, de l’urgence et nous partageons les préoccupations identifiées lors des auditions organisées ici même, l’an dernier.

    Il est clair qu’il faut viser une répartition équilibrée des distributeurs sur le territoire, pour que chaque citoyen y ait accès à proximité de son domicile, de son travail ou de ses commerces.

    Comme je l’ai rappelé, le 15 février dernier, à l’occasion d’une question orale portant sur le même objet, il faut, dans ce dossier, tenir compte de deux éléments essentiels.

    Le premier est la compétence : la matière est fédérale !

    Le deuxième est la responsabilité : il n’appartient pas aux communes de participer au financement du maintien des distributeurs sur leur territoire, pour pallier un désinvestissement anormal des services bancaires.

    Sur le suivi de la résolution, j’ai pris les contacts bilatéraux qui, dans l’immédiat, me paraissaient plus efficaces qu’une saisine du Comité de concertation. Comme chacun sait, celle-ci doit être décidée par le Gouvernement.

    C’est ainsi qu’une première rencontre a été organisée avec l’IWEPS. Sur cette base, un plan de travail devrait être établi rapidement sur la manière la plus efficace d’atteindre l’objectif d’identification des zones prioritaires.

    Mon cabinet s’est aussi entretenu avec celui du ministre fédéral de l’économie, qui connaît bien la problématique et les besoins du terrain. Je peux ainsi lui dire que le groupe de travail réunissant notamment le secteur et les cabinets des Ministres de l’Économie, des Finances et de la Protection des consommateurs a repris ses travaux. L’objectif de la négociation est d’aboutir à un protocole en deux volets : l’un portant sur les distributeurs automatiques, l’autre relatif aux services bancaires de proximité. Il semble par ailleurs que si la négociation n’aboutit pas, le Gouvernement fédéral agirait par la voie législative. C’est cependant ce niveau qu’il convient d’interroger.

    Pour le reste, il est évident que je partage et que j’adhère à la résolution adoptée. Les intérêts des pouvoirs locaux doivent être préservés et je m’y emploie quotidiennement, dans le cadre de mes compétences.