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L'interdiction de certaines races de chiens

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 417 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 09/03/2022
    • de MATHIEUX Françoise
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Il paraissait dans la presse de ce 22 février 2022 qu'un tribunal en Norvège a prononcé l'interdiction d'élevage de deux espèces de chiens pour lesquels le tribunal était d'avis que leurs caractéristiques physiques leur causaient trop de souffrance.

    Les races visées sont le Cavalier King Charles et le bulldog anglais qui sont des chiens que l'on voit très régulièrement chez nous.

    Selon le tribunal et des militants, ces races présentent des maladies héréditaires qui leur provoquent des problèmes respiratoires et des maux de tête graves.

    D'aucuns critiquent cependant cette décision en indiquant que certains élevages professionnels pourraient surmonter ces problèmes et qu'interdire l'élevage dans le pays n'est pas suffisant au vu du fait que l'importation de chiens de l'étranger dans lesquels les conditions d'élevages sont encore moins claires et moins contrôlées n'est pas une solution.

    Quelle est la position de Madame la Ministre sur cette décision ?

    Les deux races susmentionnées devraient-elles être croisées avec d'autres races afin de gommer leurs faiblesses génétiques ?
  • Réponse du 25/04/2022
    • de TELLIER Céline
    Les animaux ne sont pas des objets destinés à être sculptés sans limites pour répondre aux besoins ou attentes des humains. Certes, tout au long de la domestication, les animaux ont été sélectionnés pour reproduire et accentuer des critères jugés pertinents. Mais lorsque l’amplification de caractéristiques particulières entraine des souffrances, elle doit évidemment être arrêtée.

    À l’heure actuelle, la législation qui encadre l’élevage des chiens et chats est trop faible. Il n’existe pas d’âge minimum ou maximum pour les portées des femelles reproductrices. Les normes de détention sont insuffisantes, et aucune législation n’encadre les hypertypes liés aux races.

    Dans un premier temps, mon objectif prioritaire est d’améliorer les conditions de vie des chats et chiens en élevage. Je viens de recevoir l’avis du Conseil wallon du Bien-être des Animaux, concernant le projet d’arrêté relatif aux conditions d’agrément de ces élevages, adopté en première lecture par le Gouvernement wallon. Le texte est en cours d’adaptation par mon administration, en vue d’une deuxième lecture.

    Dans un second temps, je souhaite proposer une législation pour cadrer les hypertypes. En ce qui concerne les chats, le Conseil wallon du Bien-être des Animaux a déjà remis un avis. Je l’ai donc interrogé sur la question des chiens, et le Conseil a donc constitué un groupe de travail chargé d’analyser et de donner un avis sur la problématique des hypertypes et des maladies génétiques liés aux races de chiens. Ce groupe se réunit régulièrement depuis février 2021. Je prendrai donc connaissance de cet avis avec un grand intérêt.

    En conclusion, je rappelle une évidence ; les animaux sont des êtres sensibles. Nous devons non seulement les protéger de toute souffrance évitable, mais aussi respecter leur intégrité. Sculpter les animaux à l’infini aux dépens de leur bien-être est une pratique d’un autre âge et je souhaite y mettre fin.