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Le manque de femmes dans le secteur du numérique en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 412 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/03/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Des débuts de l'informatique jusque dans les années 70, l'informatique était un secteur privilégié par les femmes. De nombreux pionniers du domaine sont, d'ailleurs, des pionnières. Fin des années 70 et durant les années 80, avec le boom du secteur, les femmes ont progressivement disparu.

    Le dernier baromètre du secteur du numérique de l'Agence du Numérique montre que seulement 19% des patrons du numérique souhaitent attirer activement des femmes au sein de leurs effectifs.

    Les femmes représentent 25% des personnes diplômées en STEM (Science, Technology, Engineering et Mathematics). Sur ces 25%, 35% d'entre elles quitteront le monde du numérique après seulement 5 ans.

    Le politique a un grand rôle à jouer pour transformer le secteur du numérique en un milieu inclusif.

    Avec la signature de la Déclaration « Commitment on Women in Digital » en 2019, la Belgique s'est engagée à définir une stratégie nationale ciblée et intersectorielle. Monsieur le Ministre peut-il me dire si cette stratégie est en discussion au niveau fédéral ? Qu'en est-il de la stratégie STEM de la Wallonie ?

    L'éducation a évidemment un grand rôle à jouer afin de déconstruire les stéréotypes et faire naitre des vocations parmi les jeunes filles et jeunes femmes. Des collaborations avec les Ministres Désir et Glatigny sont-elles à l'œuvre ?

    Du 1er novembre au 31 décembre s'est tenue l'action « Gender 2021 » en Wallonie. L'initiative visait à promouvoir les métiers du numérique dans une approche zéro sexisme. Monsieur le Ministre peut-il me faire bilan de cette action ? Les différents volets ont-ils été mis en œuvre ? Je pense notamment à une deuxième campagne Wallonie Wonder Women ou à l'organisation d'un évènement « Femmes et numérique ». Le cas échéant, quel impact ont eu ces différents évènements ?

  • Réponse du 31/03/2022
    • de BORSUS Willy
    La Belgique a signé le 9 avril 2019 la Déclaration « Commitment on Women in Digital » marquant ainsi son intérêt à défendre la promotion des femmes à tous les niveaux de l’économie numérique et s’engageant à définir une stratégie nationale ciblée et intersectorielle à propos des Women in Digital. Suite à la signature de cette déclaration un groupe de travail a été mis en œuvre par le SPF Economie afin de mettre en œuvre les principes de la charte à tous les niveaux de pouvoir.

    Le groupe de travail « Women In Digital » est actuellement en train de finaliser son site internet qui répertorie entre autres, les différentes initiatives régionales pour promouvoir les STEM et la place des femmes dans les métiers technologiques. L’Agence du Numérique dont l’une des principales missions est la mise en œuvre de la stratégie digitale wallonne (Digitale Wallonia) est un membre actif de ce groupe de travail. Un membre actif à plus d’un titre puisque l’Agence diffuse également les campagnes Wallonia Wonder Women et gère le projet Gender.

    La campagne Wallonia Wonder Women 1 a été un succès. En effet, la campagne radio a touché 350 000 auditeurs par jour, on a totalisé 630 000 impressions sur les sites de Tarmac et NRJ. Enfin, les vidéos sur Facebook ont été visionnées plus de 16 000 fois. Dans ces cibles atteintes, on estime que 100 000 étaient de jeunes filles de 15 à 18 ans (cœur de cible).

    Cela explique qu’une seconde campagne Wallonia Wonder Women avec de nouveaux témoignages soit prévue en fin d’année scolaire 2022 avec un rebond à la rentrée pour aider les jeunes filles à faire des choix d’études en faveur des STEM. Cette période correspond également à la publication de l’étude Gender qui a pour but d’analyser des trajectoires de femmes dans le numérique, tant sur le plan professionnel que scolaire, le tout en parallèle de cas d’études d’entreprises belges quant à la gestion de la diversité en leur sein. La publication de l’étude fera l’objet du premier événement « Femmes et numérique wallon ».

    Les objectifs généraux de l’étude sont de :
    1. Comprendre les causes de la sous-représentation des femmes dans les métiers numériques ;
    2. Identifier les pratiques des entreprises et des organisations en regard de ces métiers et identifier de bonnes pratiques, à partir d’études de cas belges, mais aussi d’expériences menées à l’étranger ;
    3. Proposer un outil, un guide pour aider les entreprises à se positionner sur ces questions d’égalité F/H dans le numérique ;
    4. Remettre des propositions d’action pour les pouvoirs publics.

    Le projet Gender livrera quant à lui, à terme, un rapport de recherche, mais aussi un guide d’autopositionnement destiné aux chefs d’entreprises et aux responsables du personnel pour situer leurs pratiques de gestion de la diversité au sein d’un modèle mis au point dans le cadre de l’étude. À partir de ce diagnostic, ils bénéficieront de conseils et d’exemples de bonnes pratiques pour mettre en œuvre une gestion plus inclusive des fonctions à caractère technologique au sein de leur entreprise. La diffusion de ce type d’outils et la sensibilisation des entreprises est importante, car malgré les efforts déployés depuis 10 ans en matière de promotion des STEM, la proportion de femmes dans les métiers numériques reste bloquée aux alentours de 25 % et seulement 18 % d’experts numériques selon les chiffres 2020 d’Agoria.

    À cet égard, le Plan de Relance de la Wallonie prévoit la mise en œuvre d’un plan coordonné de promotion des métiers/filières/compétences porteurs d’emploi et de sensibilisation aux STEAM et au numérique.

    Avec ma collègue en charge de l’Emploi et de la Formation, Madame Christie Morreale, nous en avons confié le pilotage au SPW Emploi Formation et au SPW Recherche.

    Toute en menant des actions très concrètes, un plan coordonné d’actions sera élaboré en Wallonie en s’appuyant sur une analyse des besoins et des actions existantes, la mise en réseau des acteurs de la sensibilisation, l’identification de parcours intégrés de sensibilisation et le développement de partenariats d’innovation en fonction des publics cibles ou d’une approche sectorialisée. Des collaborations sont déjà établies entre les acteurs de la diffusion des sciences et des technologies, le réseau des Centres de compétence et l’Agence du Numérique.

    De même, des échanges avec les Ministres Caroline Désir et Valérie Glatigny sont prévus.

    Les opportunités d’emploi au sein de nos entreprises wallonnes sont importantes, notamment dans le secteur du numérique. Le but est d’attirer davantage de jeunes vers les études liées aux compétences STEAM et vers les métiers d’avenir et de mettre en lumière les liens entre les études et le monde du travail.