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Les dossiers abordés lors du Conseil des ministres européen du 21 mars 2022 et la position qui y sera soutenue

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 416 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 11/03/2022
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 21 mars 2022 aura lieu un Conseil des ministres formation « Agriculture et pêche ».

    Monsieur le Ministre peut-il me faire part des dossiers à l'ordre du jour ?

    Quelle sera la position défendue par la Belgique à cette occasion ? Quelle a été la position défendue par la Wallonie lors de la consultation intrabelge préparatoire ?
  • Réponse du 31/03/2022
    • de BORSUS Willy
    L’ordre du jour du Conseil agriculture du 21 mars comportait de nombreux points. Parmi les principaux figure la situation des marchés à la suite de la crise en Ukraine et l’adoption des plans stratégiques.

    Au sujet des conséquences de la guerre en Ukraine, la crise que nous rencontrons est systémique, dans la mesure où elle touche tous les secteurs. L’impact sur le secteur de l’énergie et par ricochet sur les intrants est énorme, notamment au niveau de la production d’engrais qui consomme beaucoup d’énergie.

    Le Conseil a pu échanger avec le ministre de l’Agriculture de l’Ukraine, Roman Leshchenko, par visioconférence. M. Leshchenko a décrit l’impact de la guerre sur l’agriculture ukrainienne et demandé l’aide de l’UE. Le Conseil, unanime, lui a exprimé sa totale solidarité.

    Il paraît d’ores et déjà clair, à la suite du Sommet de Versailles des 10 et 11 mars derniers, que l’agriculture européenne devra se rendre moins dépendante aux engrais minéraux et développer son autonomie.

    Pour cela, la Commission propose des mesures à court et à long terme, comme l’utilisation des SIE (surfaces d’intérêt écologique). Plusieurs délégations (Croatie, Suède, Autriche, Allemagne) sont favorables à l’utilisation des terres en jachère pour la culture de protéines végétales, voire d’autres cultures. L’Estonie et la Slovénie suggèrent de produire des denrées alimentaires sur les pâturages permanents.

    Pour d’autres délégations (Finlande, Pologne, Italie, Portugal…), l’utilisation des SIE et des jachères nécessite plus d’informations sur la façon dont ces surfaces seraient mobilisées pour augmenter la production alimentaire. Les Pays-Bas estiment que ces mesures doivent rester provisoires.

    Plusieurs États membres suggèrent un report de la mise en œuvre de certains objectifs de la stratégie « Farm to Fork », d’autres demandent de la flexibilité. La Roumanie et le Portugal par exemple demandent de revoir le calendrier de la stratégie, tandis que la Lettonie voudrait plus de souplesse sur l’utilisation des pesticides.

    Le Danemark estime quant à lui qu’il faut assurer la production tout en respectant les objectifs du Pacte vert : cultiver les jachères et utiliser des pesticides sur les SIE auraient des effets désastreux sur les ambitions climatiques et la biodiversité. Le Danemark demande d’envisager d’autres options.

    La Commission considère que seule une agriculture conforme au Pacte vert et à la stratégie de la ferme à la table offre une solution à long terme à la question de la sécurité alimentaire.

    Les Pays-Bas, lors d’un point divers, ont proposé de pouvoir utiliser les engrais biosourcés comme alternative aux engrais chimiques. Plusieurs délégations soutiennent la proposition, mais la Commission veut d’abord une analyse plus poussée sur le plan technique.

    Dans un point divers associé, l’Autriche appelle à augmenter le potentiel de production de protéines végétales. Les États membres soutiennent l’initiative et la Commission l’accueille favorablement.

    Enfin, au sujet de l’adoption des plans stratégiques, la Commission a indiqué qu’elle préparait une première analyse globale des plans reçus. Cette analyse des plans sera probablement amenée à évoluer en fonction des développements de la crise en Ukraine. Les États membres ont souligné l’importance que l’approbation soit faite le plus tôt possible pour donner plus de certitude aux agriculteurs.