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L'augmentation du nombre de démissions endéans la première année de fonction en entreprise

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 434 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/03/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Une récente enquête menée par le prestataire de services RH « Acerta » auprès de 40 000 entreprises révèle qu'un quart des contrats à durée indéterminée signés entre une entreprise et un travailleur seraient rompus après moins de 12 mois.

    Ce phénomène renforce encore la pénurie de main-d'œuvre qui sévit dans de nombreux secteurs où trouver des candidats aux postes abandonnés semble très difficile. Les PME seraient plus lourdement touchées par cette rotation rapide de leur personnel, car la rentabilité d'un travailleur pour l'entreprise est souvent effective qu'après plusieurs mois de formation interne.

    Pour limiter ce turn-over au sein des entreprises, le Gouvernement wallon s'est engagé dans sa Déclaration de politique régionale à encourager financièrement l'exercice d'un emploi relevant d'une filière en pénurie. À cette fin, il devait étudier les possibilités d'accorder un incitant financier promérité à l'issue d'une période continue d'un an dans l'exercice volontaire d'un emploi en pénurie.

    Quelles mesures le Gouvernement wallon envisage-t-il aujourd'hui pour s'adapter à cette problématique spécifique ?

    Le Gouvernement retient-il la piste de l'incitant financier ?

    Si le Gouvernement a déjà réalisé des efforts budgétaires considérables pour inciter les candidats apprenants à s'inscrire dans des formations menant vers des métiers en pénurie, Monsieur le Ministre envisage-t-il d'orienter des moyens complémentaires du Plan de relance à l'objectif de stabilisation des travailleurs qui occupent aujourd'hui des fonctions dans des filières en pénurie ?
  • Réponse du 19/04/2022
    • de BORSUS Willy
    La question s’appuie sur une récente étude d’Acerta Consult qui met en évidence qu’un tiers des travailleurs démissionnent moins d’un an après avoir été embauchés.

    Cette enquête est nuancée par une autre, celle de Securex, qui souligne qu’en Belgique, 8,1 % de tous les contrats ont été résiliés volontairement ou involontairement en 2021, soit une baisse de 16 % par rapport à 2020, ce qui représente un niveau de rotation historiquement bas. Les travailleurs plus âgés sont moins tentés de changer d'emploi, puisque seul 1,9 % des plus de 55 ans ont quitté volontairement leur travail. Le chiffre est de 11,9 % chez les moins de 25 ans et de 11,1 % pour les 30 ans et plus.

    Toutefois, comme observées par ailleurs, les carrières des travailleurs, quel que soit leur statut, ne sont plus linéaires. Cette tendance, impactant effectivement la rentabilité des entreprises, doit pouvoir être anticipée aussi bien par les pouvoirs publics que par les entreprises elles-mêmes (gestion interne RH, promotion des secteurs en pénurie.) Elle constitue donc un argument supplémentaire, si besoin en était, en faveur de la nécessité d’augmenter le taux d’emploi, d’assurer les transitions professionnelles en investissant dans les compétences tout au long de la vie à travers notamment la formation en alternance.

    Outre l’octroi d'une prime à la formation « plan de reconstruction » aux demandeurs d’emploi et aux apprenants en alternance sous contrat d’alternance ou sous convention de stage pour un montant global de 25,140 millions euros, décidée par le Gouvernement wallon en septembre dernier pour lutter contre les pénuries dans le secteur de la construction, le Gouvernement wallon collabore au sein de la CIM emploi avec le Gouvernement fédéral pour renforcer l’employabilité des personnes en préavis et les compétences de celles en chômage temporaire, notamment. Ma collègue en charge de l’Emploi peut donner davantage de précisions sur le déroulement de ces travaux.

    Pour ce qui concerne la piste de l’incitant financier qu'évoque l'honorable membre, en réalité une prime à l’emploi complémentaire aux multiples aides à l’emploi déjà existantes, celle-ci ne pourrait éventuellement s’envisager qu’avec de grandes précautions tant elle pourrait créer des discriminations entre les entreprises et ne pourrait finalement avoir qu’un impact très limité sur l’objectif souhaité de limiter les turnovers au sein des entreprises.