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La biométhanisation et la diminution de la dépendance énergétique de la Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 556 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/03/2022
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le prix du gaz naturel est passé de 20 euros/MWh il y a un an à près de 320 euros/MWh actuellement. Comme d'autres sources d'énergie, nous sommes totalement dépendants des marchés extérieurs. Et pourtant, notre région pourrait diminuer significativement cette dépendance.

    En premier lieu, et avant toute autre considération, en visant la sobriété, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

    Mais à côté de ces orientations prioritaires, le développement d'une filière de biométhanisation durable transformant des déchets et favorisant l'économie circulaire peut permettre à la Wallonie d'accroître son indépendance énergétique.

    L'ASBL Valbiom tenait un webinaire il y a deux semaines où elle évaluait d'importants gisements potentiels en Wallonie. La région pourrait ambitionner d'atteindre 25% de gaz issus de biométhanisation dans le réseau d'ici 2030. Le représentant de primagaz cette semaine dans la presse ne disait pas autre chose et évalue les potentialités à 20 % de la consommation belge.

    Que met en place Monsieur le Ministre pour renforcer cette filière et permettre à des petites unités, des fermes, des intercommunales d'intégrer la démarche ?

    Une simplification administrative est demandée notamment par les agriculteurs. Est-elle envisageable ?

    Enfin, la disponibilité des certificats verts sera-t-elle suffisante si l'on suit les projections de Valbiom ?
  • Réponse du 19/05/2022
    • de HENRY Philippe
    La crise énergétique actuelle prouve que nous devons diversifier nos approvisionnements en gaz.

    Dans ce contexte, la biométhanisation prend un sens particulier. Une étude menée par VALBIOM montre que la Wallonie pourrait produire une dizaine de terawattheures de biométhane par an.

    Le potentiel ne pourra évidemment pas couvrir tout l’usage de gaz en Wallonie, mais il pourrait contribuer à diminuer notre dépendance en gaz significativement.

    Le Plan de Relance dispose d’une fiche qui permet d’entamer une étude en profondeur pour activer cette filière. Dans ce contexte, je compte rassembler les acteurs de cette filière ainsi que les différents gestionnaires de réseau afin de définir une stratégie forte en la matière.

    Cette stratégie sera construite conjointement avec les Fédérations agricoles et la Fédération des Biométhaniseurs agricoles afin de garantir une articulation forte avec le monde agricole.

    Mon souhait est bien d’aboutir à des perspectives claires pour les candidats biométhaniseurs et des opportunités pour les clients dépendants du gaz naturel.

    Pour construire la stratégie, il est essentiel de pouvoir se référer aux expériences, d’identifier les freins rencontrés et les conditions qui ont mené aux success stories.

    Si, effectivement, des freins administratifs apparaissent, il faudra les définir et proposer des solutions pour les lever.

    Capitaliser ce potentiel nécessite évidemment que la question du soutien soit abordée sans tabous et sans fermer aucune porte de prime abord. Ne réduire la question du soutien qu’à la seule dimension que représentent les certificats verts serait probablement une erreur. Il est essentiel de pouvoir tenir compte de toutes les options et opportunités. Je rappelle que certains usages thermiques industriels ne pourront pas être électrifiés. Le biométhane ou le biogaz doivent pouvoir aussi être une option.

    Ce volet sera donc important pour soutenir des projets qui ont du sens et qui s’inscrivent dans une démarche optimale en termes de taille, d’efficience et d’opportunité pour la transition énergétique et climatique.