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La stratégie wallonne pour le stockage collectif d'énergie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 559 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/03/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le prix de l'électricité a subi une forte augmentation ces dernières semaines, qui se chiffre à 80 à 85 % sur les deux types de contrat : fixe et variable.

    La crise énergétique a une influence sur le comportement du citoyen dans sa démarche vers le renouvelable. L'objectif est surtout de faire diminuer ses factures. Le secteur du renouvelable constate une véritable ruée vers l'énergie solaire.

    Test Achat informe d'une rentabilité des panneaux photovoltaïques plus rapide depuis la crise de l'énergie. Celle-ci serait passée de 7/8 ans à 3 à 5 ans.

    La forte demande en panneaux et la moins grande disponibilité de matériaux ont des conséquences directes sur le coût des panneaux comme sur le délai de livraison passé maintenant à 6 mois.

    Le stockage et l'autonomie sont aussi dans les esprits et constituent des éléments concrets pour favoriser la transition énergétique.

    Où en sont les travaux sur le stockage collectif de Monsieur le Ministre sachant que la flexibilité est difficile à organiser ?

    Ne faudrait-il pas prévoir des incitants à l'achat de batteries domestiques comme c'est le cas en Flandre et à Bruxelles pour augmenter l'efficacité de la production d'électricité et soulager par la même occasion le réseau ?

    Quel est l'état d'avancement des projets pilotes d'autoconsommation collective d'énergie renouvelable ?

    A-t-il reçu des retours encourageants de la part des gestionnaires de réseau ?
  • Réponse du 28/04/2022
    • de HENRY Philippe
    Je pense qu’il y a une confusion dans la question de l’honorable membre. Il parle de stockage collectif, mais il évoque en même temps le stockage individuel. Il évoque également la question de l’autoconsommation collective dans laquelle le stockage prend tout son sens.

    D’abord, en ce qui concerne le stockage purement individuel. Je le concède, ça pourrait effectivement permettre aux détenteurs de panneaux photovoltaïques de mieux autoconsommer l’énergie produite.

    J’attire cependant son attention sur le fait qu’il existe d’autres modes de stockage individuel, comme la production d’eau chaude sanitaire : un boiler par exemple !

    En ce qui concerne le stockage collectif, il se développe déjà, mais dans un autre contexte puisque ce type de stockage peut également être soutenu par le marché de la flexibilité commerciale.

    J’ai cependant soutenu un appel « Livinglabs 2020 », fin de l’année 2020, sur l’autoconsommation au travers des communautés d’énergie et donc, partant, sur le stockage d’énergie. Deux projets ont été sélectionnés.

    Cependant, le stockage d’énergie collectif ne concerne pas que l’électricité. Il peut y avoir du stockage d’énergie sous la forme de biomasse en attente d’utilisation. Il y a aussi le stockage d’énergie sous la forme de chaleur. Cette chaleur peut être produite avec des panneaux solaires thermiques ou des pompes à chaleur, stockée par accumulation dans un domicile particulier, un immeuble résidentiel, des bureaux ou pour tout un quartier. Elle peut aussi être stockée dans des radiateurs électriques. La chaleur peut être stockée aussi sous forme de stockage intersaisonnier en accumulant dans le sol la chaleur produite en été pour la récupérer en hiver.

    J’en viens au suivi des projets collectifs à proprement dit.

    Il y a, en Wallonie, quelques projets se rapportant à la production et l’utilisation d’énergie renouvelable par des associations de citoyens ou d’entreprises. Le stockage d’énergie n’en est pas le sujet prioritaire. C’est plutôt l’optimisation de l’utilisation de l’électricité qui prime.

    Ces projets sont suivis collectivement par le Cluster TWEED, qui a mis en place une plateforme de suivi des projets.

    Parmi ceux-ci, nous pouvons en renseigner deux financés dans le cadre d’appels européens, gérés au SPW Énergie, et deux autres financés dans l’appel Livinglab 2020 que je mentionnais plus tôt dans ma réponse. Ce sont les projets SOCCER et AMORCE. Ces conventions de recherche progressent depuis un peu plus d’un an et apportent déjà des informations très intéressantes.
    Il faut, en effet, résoudre des aspects techniques, légaux, tarifaires et sociaux. En ce qui concerne précisément le stockage de l’énergie, les véhicules électriques ont été considérés comme intéressants.

    Plus précisément, une simulation de stockage a été faite pour un livinglab potentiel. Ils ont analysé l’installation d’un conteneur-batterie de 310 kWh avec un coût installé de 250 000 euros. L’économie de l’électricité serait de seulement 18 000 euros par an. Au prix actuel du stockage, ce n’est pas intéressant, mais comme le coût du stockage diminue, ce le sera probablement dans quelques années. La crise du coût de l’énergie, telle que nous la connaissons, tend aussi à rendre plus intéressantes les solutions de stockage.

    En ce qui concerne les retours des GRD, je signale qu’ils sont déjà présents dans certains projets en cours. Si je prends le projet SOCCER, il se fait en collaboration avec un GRD.

    Actuellement, les retours que font les GRD sont divers. Légitimement, s’agissant de leur réseau, ils souhaitent évidemment collaborer, comme cela est par ailleurs rappelé dans la législation européenne.

    Le cadre global est en cours de validation par le Gouvernement et devrait bientôt être remis au Parlement. Il a évidemment été compliqué de tenir compte des intérêts de chaque acteur et de ses sensibilités, mais je pense pouvoir dire que nous allons pouvoir proposer un cadre équilibré.