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La fréquence des accidents et la sécurité sur l'autoroute A8.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 185 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 24/07/2006
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Nous avons déjà évoqué ensemble la sécurité sur l'autoroute A8 et, plus précisément, le temps d'intervention nécessaire en fonction du lieu où se produit un accident et de l'endroit d'où partent les secours. Des aménagements sont prévus et c'est heureux.

    Nous avons également traité du différentiel de vitesse entre les voitures et les camions qui, à certains endroits, s'avère particulièrement « traître », provoquant des accidents, souvent graves. Une signalisation à cet effet est aujourd'hui en place.

    Le risque zéro n'existe pas, mais il existe encore une zone de cette autoroute qui est régulièrement le théâtre d'accidents lourds de conséquences humaines et matérielles : c'est la sortie de « Frasnes ». Ici, par contre, rien ne bouge.

    En effet, dans le sens Bruxelles-Tournai, la sortie de « Frasnes » se situe en plein virage. L'automobiliste peut être surpris par celui-ci, notamment par sa configuration. Vu la vitesse potentielle du véhicule, cela se traduit - hélàs ! - très souvent par des accidents (mortels). En l'occurrence, trois accidents graves en un an. Les véhicules dont les conducteurs perdent le contrôle, percutent alors la berme centrale et on imagine fort bien les conséquences humaines et matérielles qui cela suppose. C'est en tout cas ce scénario qui est très souvent cité.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de statistiques précises sur la fréquence des accidents (par lieux stratégiques) sur l'autoroute A8 pour ces cinq dernières années ? Quelles en sont les conséquences ?

    Les causes de ces accidents sont-elles connues ? Les éléments dont Monsieur le Ministre dispose corroborent-ils le scénario décrit ci-dessus ? Peut-on analyser les causes de ces accidents ?

    Est-on en mesure de trouver une solution dans un futur proche et d'éviter que ce point noir ne soit synonyme d'une véritable hécatombe à chaque accident recensé ?

    Une sécurisation plus approprié des lieux et plus incisive sur les risques encourus semble pour le moins nécessaire. Est-elle prévue ? Quel sera le délai pour que sa mise en place soit effective ?


  • Réponse du 27/10/2006
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question j'informe l'honorable Membre que la sécurité du réseau routier est ma priorité principale ; je souhaite donc que tous les efforts soient faits partout pour la rencontrer au mieux.

    Cette sécurité est certes tributaire de l'état des routes, mais aussi de bien d'autres facteurs dont la vitesse et l'état du véhicule constituent incontestablement des faits fondamentaux.

    Quels sont les résultats des constats en matière de sécurité ?

    Le Contrat d'Avenir prévoit l'objectif de voir diminuer de 30% à l'horizon 2006 et de 50% à l'horizon 2010, le nombre de tués et de blessés graves sur les routes wallonnes, et ce, par rapport aux valeurs de 2002.

    Sur la base des chiffres diffusés par l'INS, la diminution est de 11,84 % pour l'année 2005.

    Il y a eu 1.089 décédés sur les routes du pays en 2005, dont 495 sur les routes wallonnes.

    495 morts signifient autant de drames, autant de familles endeuillées qui doivent nous rappeler à chaque instant combien cette sécurité est importante.

    La justice déterminera les circonstances exactes et les éventuelles responsabilités dans les accidents survenus à cet endroit.

    Dans le cas présent des deux accidents survenus à la sortie 31 de l'autoroute A8 à Frasnes, tous les aspects de ces dramatiques événements doivent être pris en considération.

    La configuration des lieux et les aménagements à l'origine sont les suivants : longue montée en ligne droite suivie par un faux plat avec une courbe à droite passant sous le pont de la R.N. 60 / échangeur de Frasnes. Dans la courbe, par mesure de sécurité évidente, l'ouvrage d'art, et plus particulièrement ses piles, sont protégés par une bordure de sécurité en béton conforme aux prescriptions en vigueur et qui, de plus se prolonge de 35 mètre en amont de la première pile de l'ouvrage.

    Mes services n'ont pas accès au procès-verbal des constats d'accident, un contact direct n'a lieu que lorsqu'il y a des dégâts au domaine public. De plus cet endroit, en service depuis l'année 2000 n'apparaît pas dans le relevé des points les plus accidentogènes du réseau.

    D'après les renseignements reçus auprès de mon administration quant aux circonstances dans lesquelles ces accidents se sont produits, les traces observables dans l'accotement en berme centrale laissent apparaître que, dans les deux cas, les véhicules auraient poursuivi une trajectoire rectiligne en début de courbe au sommet de la côte, largement avant le pont (environ 150 mètres). Au vu de la violence du choc sur la pile de pont 150 mètres plus loin (avec dans le cas du premier accident une trajectoire se terminant par des tonneaux 380 mètres après le début de la perte de contrôle), on peut s'interroger sur les vitesses pratiquées. De même, on peut s'interroger sur les raisons qui ont conduit à ne pas percevoir le virage et à poursuivre tout droit.

    Il me revient de mon administration que les améliorations de sécurité à cet endroit ont encore été renforcées par des glissières complémentaires et qu'elle envisage encore d'autres mesures.

    Pour assurer le plus efficacement la sécurité des usagers à cet endroit, je convoque une Commission de sécurité routière reprenant des agents du MET, les administrations communales concernées, la police, l'IBSR, afin de faire le point de la situation à cet endroit et de trouver des compléments d'actions éventuels.