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L’évolution de la taille des logements en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 301 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 21/03/2022
    • de BEUGNIES John
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Le dernier rapport annuel du Centre d'études en habitat durable (CEHD) montre que si le parc de logements wallon croît chaque année (en général entre 0,8 et 1% par an), le nombre de mètres carrés autorisés à la construction, lui, diminue.

    Ces données laissent penser que la taille des logements construits se réduit.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer cela ?

    Dispose-t-il d'informations et de données quant aux enjeux de taille de logements en Région wallonne ?

    Par ailleurs, l'échange avec les autorités lilloises nous a appris que de nombreuses divisions de logements ont eu lieu sur le territoire lillois - ce qui a pour effet de réduire la taille moyenne des logements et d'accroître le prix moyen des logements (les plus petits étant plus rentables).

    Dispose-t-on d'informations similaires pour la Région wallonne ?

    Y a-t-il une croissance de la demande de division des immeubles en Wallonie ?
  • Réponse du 25/04/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Comme Ministre du Logement, je suis, bien sûr, très attentif aux indicateurs de ce marché. La taille des logements en Wallonie doit s’apprécier au regard de plusieurs indicateurs et de la réalité des régions et pays voisins. Cette comparaison montre que la situation wallonne s’avère satisfaisante, voire bonne, de ce point de vue.

    L’indicateur de la superficie autorisée dans la construction neuve, tel que le mentionne la dernière édition des Chiffres clés du logement en Wallonie ne permet pas de conclure à la diminution de la taille des logements disponibles. Le stock de logements a augmenté de 0,8 % à 1 % par an durant la décennie 2010 à 2020. Par ailleurs, on note une baisse de la surface totale autorisée à la construction durant la même période, celle-ci passant de 2 526 599 m² en 2010 à 2 214 719 m² en 2020, soit une baisse de 12 %. Il est cependant impossible de déduire de ces deux éléments que la surface moyenne des logements diminue, car ces chiffres se rapportent à deux ensembles statistiques différents. L’augmentation du stock est alimentée par les nouvelles constructions et par les rénovations qui, pour certaines, consistent à transformer en logements des bâtiments non résidentiels (fermes, usines, bureaux…), tandis que les chiffres de Statbel relatifs à la surface totale autorisée à la construction ne concernent que les nouvelles constructions. Le détail séparé de ces données n’est pas publié par le SPF Économie.

    Les données disponibles sur les permis de bâtir ne nous informent pas sur la taille des logements nouvellement créés. Sur la base des permis, le nombre de logements autorisés à la construction a diminué, passant de 12 944 en 2010 à 11 320 en 2020. Cette diminution — de l’ordre de 13 % — est légèrement supérieure à la diminution de la surface autorisée à la construction.

    En termes de types de logements autorisés à la construction, durant la dernière décennie, les appartements n’ont été majoritaires qu’en 2014 et 2015. Ces deux années exceptées, les maisons individuelles ont continué de représenter plus de la moitié des constructions nouvellement autorisées, soit a priori des logements de taille relativement importante.

    L’indicateur du nombre moyen de pièces par personne est, pour sa part, très positif. Selon Eurostat, le nombre de pièces disponibles par habitant en Belgique est 2,1. C’est le deuxième plus haut score européen, en 2020. En moyenne européenne, le nombre de pièces par personne est de 1,6.

    Un troisième indicateur est celui de la sous-occupation des logements, soit le ratio suffisant entre le nombre de chambres disponibles et la taille et la composition de ménage. Dans l’Union européenne, en 2020, un tiers (32 %) de la population vit dans des logements sous-occupés (soit « trop grands » pour les besoins du ménage), tandis que 17,8 % de la population vivent dans des logements surpeuplés. La situation est bien meilleure en Belgique et en Wallonie. Ainsi, dans notre Région, selon la dernière Enquête sur la qualité de l’Habitat (2012-2013), presque deux tiers des logements sont « sous‑occupés » et seulement 5,9 % sont surpeuplés. Sur le marché locatif privé, 43,8 % des logements sont sous-occupés et 4,2 % sont surpeuplés, selon l’Observatoire wallon des loyers. Les causes principales de la sous-occupation élevée sont le vieillissement de la population et le fait que des couples restent chez eux après le départ de leurs enfants.

    Un quatrième indicateur nous éclaire sur la situation du parc locatif privé. Selon l’Observatoire des loyers du Centre d’études en habitat durable, sur le marché locatif wallon, la proportion des appartements augmente chaque année : de 46,8 % en 2018 jusqu’à 53,4% en 2021. Pourtant, la superficie habitable des logements loués reste stable, entre 79 m² et 81 m² en moyenne.

    L’Observatoire constate chaque année que 5 % des logements mis en location sont petits, voire très petits (d’une superficie égale ou inférieure à 40 m²). Ces petits logements ont un loyer au mètre carré élevé : en moyenne de 12,65 euros/m².

    Enfin, s’agissant de la division des biens immeubles, l’établissement de ces informations dépend d’un travail de réconciliation entre les données urbanistiques des administrations communales et régionales qui, ni les unes ni les autres, ne relèvent pas de ma compétence.