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Le nombre de logements disponibles pour les réfugiés ukrainiens

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 302 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 21/03/2022
    • de BEUGNIES John
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Il a été annoncé que près de 9 000 places d'hébergement ont d'ores et déjà été recensées au sud du pays, que ce soit dans les logements publics de type logement de transit, d'insertion, salles communautaires, presbytères, ou sur base de propositions du privé.

    Pourrions-nous avoir une vue détaillée du nombre de logements disponibles par type de logement ?

    Comment a été effectué ce recensement ?
  • Réponse du 25/04/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    Au 15 avril, un peu plus de 39 000 ressortissants ukrainiens ont été enregistrés par l’Office des étrangers à Bruxelles. Sur ce nombre, seuls 7 800 ont fait état d’un besoin de logement. À ce jour, donc, 80 % des Ukrainiens arrivés sur notre territoire n’ont pas besoin d’aide pour trouver un logement, soit qu’ils sont accueillis par un membre de la famille ou de la diaspora, soit qu’ils ont trouvé un hébergement par leurs propres moyens. Plus particulièrement pour la Wallonie, 2 603 Ukrainiens ont été dirigés vers un logement de crise.

    Pour rappel, dès les premiers jours de la guerre, le centre national de crise avait fait un appel aux communes pour recenser les hébergements possibles, que ce soit via des initiatives publiques ou privées. Au 15 avril, il restait, en Wallonie, quasi 11 000 places recensées dans le « housing tool ».

    Concernant l’estimation du nombre d’Ukrainiens attendus sur notre territoire, les chiffres qui nous sont transmis par la cellule d’évaluation fédérale sont très changeants. Il y a un mois, on nous annonçait un maximum de 200 000 réfugiés à accueillir en Belgique. Quinze jours plus tard, c’était 140 000. Aujourd’hui, c’est de l’ordre de 104 000. Si l’on peut se réjouir de cette baisse, cette incertitude ne nous facilite pas la tâche pour définir l’ampleur des moyens à mettre en œuvre.

    Comme j’ai déjà pu l’exposer, le Gouvernement a défini une stratégie en cinq axes.

    Le premier vise à stimuler l’accueil par les citoyens wallons. Nous avons ainsi mis en ligne un modèle de convention d’occupation précaire, qui prévoit une indemnité financière pour les accueillants, et nous avons redéployé la plateforme créée lors des inondations. Elle complète le « housing tool » et permettra de nourrir l’offre d’hébergements lorsque ceux repris sur cet outil seront épuisés.

    Le deuxième axe est le recensement des hébergements collectifs disponibles. Le gouvernement wallon a chargé les gouverneurs de vérifier la liste établie par la cellule de coordination qui recensait plus de 8 500 places, sur la base des contributions des cabinets, des administrations et des différents niveaux de pouvoir. Ce travail vise notamment à s’assurer de la disponibilité réelle de ces hébergements et de leur état ; les 8 500 places ne sont, en effet, pas toutes mobilisables rapidement en raison soit de réservations soit d’investissements importants à réaliser. Il doit aussi permettre d’estimer les coûts de leur utilisation. Cette opération est toujours en cours.

    Le troisième axe vise à recenser les terrains disponibles pour le placement de logements modulaires. Une circulaire est en partance vers les communes. Nous nous trouvons cependant, ici, sur le terrain contraignant des marchés publics. Afin d’assurer la sécurité juridique qui s’impose en la matière, mon cabinet a demandé à la SWL de relancer, en urgence, une procédure de marché pour l’acquisition de logements modulaires. Cela étant, comme je l’ai déjà souligné à plusieurs reprises, l’expérience a montré que la solution des modulaires n’est pas la plus aisée à mettre en œuvre. Ils ont néanmoins l’intérêt de pouvoir servir, après la crise, pour du logement d’urgence ou des opérations de « housing first » comme prévu dans le Plan de relance. Nous ne viserons donc le déploiement de ce type de logements que si nous avons l’assurance qu’ils pourront être réutilisés.

    Le quatrième axe entend soutenir les communes. Il s’est déjà traduit par la décision du gouvernement de les aider financièrement via les structures supracommunales. Ainsi, quelque 3,6 millions d’euros ont été dégagés, dans mes budgets, pour financer cette intervention à l’attention des 13 structures existantes où des communes qui ne sont pas encore couvertes.

    Enfin, le cinquième axe ne sera activé que si la situation devient incontrôlable et impose de passer en phase de crise. Nous avons anticipé cette possibilité, en rédigeant, avec l’administration et un cabinet d’avocats, un arrêté type de réquisition, avec une motivation liée à la situation particulière que nous vivons.

    Voici la manière graduelle établie, à ce jour, pour faire face à cette nouvelle crise et à ses possibles développements.