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L'accueil des travailleurs ukrainiens au sein des centres de compétences

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 445 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/03/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La situation en Ukraine est désastreuse sur tous les plans. Au niveau humanitaire, plus de 2 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe. Une fois arrivés en Belgique, de nombreux réfugiés souhaiteront sans doute trouver un emploi.

    S'il y a bien un secteur en particulier qui réclame de nouvelles ressources humaines, c'est la construction : 18 000 emplois sont, semble-t-il, à pourvoir et le secteur veut offrir l'opportunité aux Ukrainiens de trouver rapidement un poste. "Les Ukrainiens en fuite sont les bienvenus dans notre secteur pour travailler aux conditions de travail belges", a récemment déclaré l'administrateur délégué de la Confédération construction.

    Néanmoins, beaucoup devront être formés avant de prendre part activement au métier. Du reste, cela sera une façon aussi de les aider par la suite à littéralement reconstruire leur pays.

    Monsieur le Ministre va-t-il faciliter l'entrée des Ukrainiens intéressés par les métiers de la construction ou autres au sein de nos centres d'accueil ?

    Quelles seront les conditions ?

    Va-t-il collaborer avec des CISP pour leur proposer des cours de langue ou, pour le moins, élargir l'offre linguistique ?

    Il me semble qu'il serait possible d'organiser temporairement des modules linguistiques en faveur des Ukrainiens afin de ne pas les décourager ou les handicaper par la barrière de la langue. Quelle stratégie de formation va-t-il développer en faveur de ces victimes de la guerre ?

    Au-delà de la construction et des langues, différentes formations pourraient leur être proposées dans le domaine du numérique, de l'HORECA, des soins de santé ou de l'accompagnement à la personne.

    Quelles consignes et quels moyens budgétaires supplémentaires va-t-il accorder aux centres de compétences et à l'IFAPME dans cette perspective ?
  • Réponse du 19/04/2022
    • de BORSUS Willy
    La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a des conséquences dramatiques notamment sur le plan humanitaire. Le Gouvernement wallon, au côté du Gouvernement fédéral, s’est immédiatement mobilisé et a identifié une série de mesures en faveur de l’accueil des réfugiés ukrainiens.

    Il convient de spécifier que l’offre globale de services que peuvent déployer les opérateurs de formation, notamment le FOREm et l’IFAPME, en faveur des ressortissants ukrainiens sous statut de protection temporaire en Belgique s’inscrit dans la logique de ce qui est mis en œuvre dès lors que l’on s’adresse aux migrants reconnus en général. Cela concerne plus particulièrement leur accueil et leur intégration professionnelle.

    En matière d’emploi, et sous la houlette de la Ministre de l’Emploi et de la Formation, il a été proposé que le FOREm prenne des dispositions pour faciliter l’inscription comme demandeur d’emploi et pour permettre la réalisation d’un bilan et l’identification des prestations adaptées aux besoins de chaque personne.

    Plusieurs formations sont d’ores et déjà disponibles :
    - des modules de français langue étrangère (FLE) ;
    - pour le domaine de la construction, un module de français associé à un essai métier permettant de proposer un parcours de formation et/ou d’insertion ;
    - les formations métiers, notamment orientées vers les métiers en pénurie et les fonctions critiques.

    Les Centres de compétence seront impliqués dans les éléments précités, plus particulièrement ceux qui visent les essais métiers et le développement des compétences en lien avec les métiers en pénurie/critiques.

    L’IFAPME est également disponible pour rencontrer des demandes de formation, si des jeunes et adultes souhaitaient suivre une formation en alternance.

    Néanmoins, s’il convient de compléter le panel des solutions activables par la création de nouveaux produits de formation et/ou de renforcer l’intensité des offres de services préexistantes, plusieurs leviers pourront être activés au travers du Plan de relance.

    Le Plan de relance prévoit de renforcer les partenariats entre les opérateurs pour mettre en œuvre des parcours de renforcement des compétences, notamment destinés aux personnes étrangères. Dans ce cadre, le partenariat entre les CISP et les opérateurs de formation est privilégié.

    Depuis septembre 2020, nous avons décidé, avec ma collègue Christie Morreale, de mettre en place une plateforme multipartenariale « Wallonie Compétences d’avenir » en réponse aux besoins de compétences et de main-d’œuvre des entreprises. Ce dispositif est mis en place sous l’impulsion du FOREm, avec l’appui de l’IFAPME et du réseau des Centres de compétence.

    Il est chargé de mettre sur pied des formations qui répondent aux besoins de main d’œuvre non ou insuffisamment rencontré pour les entreprises, avec une attention particulière vers les métiers porteurs, fonctions critiques et métiers en pénurie.

    Cette vision est particulièrement indiquée compte tenu du public à considérer ici et permettra à la fois de soutenir la mise en œuvre de modules supplémentaires de formation, le déploiement au besoin d’ingénieries pédagogiques nouvelles comme, à titre d’exemple, l’intégration de traducteurs dans les méthodes et pratiques formatives, en complément des équipes pédagogiques « métiers ». Le dispositif de formation continue FormaForm pourra également être sollicité pour le développement ciblé des compétences des formateurs.

    Comme on le constate au travers de ces différentes initiatives, la volonté est de soutenir l’accueil et la montée en compétence des citoyens ukrainiens afin de favoriser une intégration sociale et professionnelle dans notre société.