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La différence de prise en charge médicale entre les femmes et les hommes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 365 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/03/2022
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Une enquête de Solidaris fait état d'une différence de prise en charge médicale entre les femmes et les hommes. L'exemple le plus flagrant est au niveau de la prise en charge en cas de malaise cardiaque: les femmes sont 27% moins susceptibles de subir un massage cardiaque que les hommes en cas d'arrêt cardio-vasculaire alors qu'il s'agit de la première cause de mortalité chez les femmes, bien avant le cancer du sein.

    Chose positive, il semblerait que les jeunes médecins soient plus sensibilisés à cette pathologie chez la femme. La prise en charge médicale des femmes débutera en moyenne deux heures plus tard que celle d'un homme; l'une des raisons évoquées étant le fait que la douleur est moins prise au sérieux chez la femme que chez l'homme.

    Il y a donc un travail énorme à faire sur différents axes comme les stéréotypes de genre par exemple. Mais pas que.

    Solidaris pointe des objectifs très clairs: ils demandent une démarchandisation, une démocratisation, le développement d'une médecine de proximité tout en ayant une analyse de genre dans les prises en charge des patientes et patients. La santé mentale ne doit selon eux pas être oubliée dans ce constat.

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle un tel bilan ?

    Pourquoi n'investit-elle pas davantage dans la prévention et la sensibilisation au niveau de la première ligne médicale ?
  • Réponse du 28/03/2022
    • de MORREALE Christie
    Il existe en effet, dans le domaine de la santé, de nombreuses inégalités de genre. Par exemple, certaines maladies ne touchent que les femmes. C’est le cas de maladies telles que l’endométriose ou le vaginisme. D’autres ont des symptômes spécifiquement féminins qui sont encore fort méconnus. C’est le cas notamment des maladies cardio-vasculaires.

    Il est de ce fait important de mener des campagnes de sensibilisation auprès du corps médical et de la population sur les symptômes spécifiques aux femmes des maladies chroniques les plus courantes et de poursuivre le soutien aux programmes des dépistages organisés des cancers du sein et du cancer du col de l’utérus.

    C’est ainsi que le 4 mars dernier, une nouvelle campagne de sensibilisation à l’importance du dépistage du cancer du col de l’utérus a été lancée grâce à un cofinancement Région wallonne - COCOM.
    En outre, le plan genre de la Wallonie, que je coordonne, prévoit parmi ses mesures de « Sensibiliser et informer les patients et les praticiens aux symptômes et maladies spécifiques des femmes ».

    Des groupes de travail ont été mis en place pour entamer la collecte d'informations et le monitoring sur les spécificités des femmes face à certaines maladies. Une attention particulière est portée sur les maladies les plus fréquentes chez les femmes sur la nouvelle interface du site infosanté.be, référence « evidence-based » en matière de santé en Wallonie.

    Enfin, il est prévu de réviser l'ensemble des guides déjà édités et publiés sur ce site avec l’optique de la spécificité de genre et d’organiser des formations pour les professionnels de soins de santé dans le cadre de la programmation promotion santé et prévention.