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Les matériaux de réemploi et biosourcés dans la construction des bâtiments publics en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 76 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/03/2022
    • de DISABATO Manu
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Une des conséquences de la guerre russe en Ukraine est une « stupéfiante ascension » des prix des matériaux comme le révèle un communiqué de l'Association des Entrepreneurs de Belgique, sorti ce lundi 14 mars. Cette augmentation n'est pas nouvelle : déjà, les plans de relance après la crise Covid et la désorganisation des chaînes d'approvisionnement durant la pandémie avaient entraîné des augmentations des prix et des réductions de disponibilité des matériaux.

    L'augmentation des prix et la raréfaction des matériaux obligent le secteur de la construction à revoir ses approvisionnements habituels et à considérer d'autres types de matériaux comme les matériaux de réemploi issus de la déconstruction et des matériaux biosourcés issus de productions locales.

    Dans ce sens, deux outils ont été développés par le SPW avec des partenaires pour étendre la réflexion sur le choix de matériaux de construction de bâtiments publics. Il s'agit de l'outil d'évaluation de l'impact des matériaux TOTEM d'une part, pour la phase de conception, et de l'outil CCTB (Cahier des Charges Type-Bâtiments) 2022 pour la phase de réalisation de cahiers des charges, d'autre part.

    Quel est l'usage qui est fait aujourd'hui de ces deux outils ?

    A-t-on des chiffres de téléchargement ou d'utilisation de l'outil TOTEM, de l'application VitruV pour le CCTB ou du nombre de téléchargements du CCTB proprement dit ?

    Quelle est l'évolution depuis la mise à disposition de ces outils ?
  • Réponse du 12/05/2022 | Annexe [PDF]
    • de DOLIMONT Adrien
    Je remercie l’honorable membre pour cette question relative aux matériaux de réemploi et biosourcés dans la construction des bâtiments publics de Wallonie et à l’utilisation des outils existants tels que TOTEM et le CCTB (cahiers des charges types bâtiments) pour la conception et la réalisation des bâtiments publics.

    Ces outils sont développés et utilisés depuis de nombreuses années, mais il est vrai que les crises successives peuvent constituer des accélérateurs d’amélioration et de nouveaux développements.

    L’outil TOTEM est un outil national développé conjointement par les trois régions. Disponible depuis 2018, il permet d’évaluer les l’impacts environnementaux des bâtiments. Cet outil est destiné aux concepteurs de bâtiments.

    Basée sur l’analyse de cycle de vie (ACV) des matériaux de construction, TOTEM comprend des données génériques qui sont complétées, depuis 2020, par des données spécifiques fournies par les producteurs de matériaux au travers de leurs Déclarations environnementales de produit (EPD). L’outil est régulièrement enrichi de nouvelles fonctionnalités, tels que le potentiel de réversibilité, les scénarios de fin de vie, le statut « réemployé », ce qui intègre progressivement les principes de conception circulaire dans TOTEM.

    TOTEM est un outil web qui comprend plus de 6.000 utilisateurs enregistrés. Le nombre d’utilisations spécifiques liées à des marchés publics wallons est inconnu.

    Le CCTB (Cahier des charges types bâtiments) est un document qui comprend des prescriptions de référence pour les marchés de travaux de bâtiments, tant au niveau juridique que technique.

    Il a été publié pour la première fois le 10 février 2014. Un processus d’amélioration continue est en place et a mené depuis 2014 à la publication de 8 mises à jour du CCTB.

    L’outil a vu récemment des évolutions en matière de matériaux wallons, de conception durable et en matière de matériaux de réemploi. En 2020, ce sont 128 éléments de conception durable qui ont été ajoutés dans les différents tomes du CCTB. En 2021, des clauses techniques relatives à 70 éléments de réemploi ont été rédigées. Ces éléments de réemploi seront prochainement intégrés dans le CCTB, mais les clauses sont déjà disponibles sur le site du développement durable ainsi que sur le site du CCTB. Une nouvelle mise à jour est planifiée pour fin 2022.

    Au-delà de l’imposition de l’outil par certains pouvoirs subsidiants, son utilisation sur base volontaire s’amplifie également. Les chiffres ci-après l’illustrent.

    Évolution du nombre de visiteurs uniques sur le site https://batiments.wallonie.be

    Pour généraliser leur utilisation, des formations gratuites sont régulièrement dispensées en Wallonie (à Liège, Gembloux et Mons). Ces formations se donnent par module de 3 heures et rencontrent un franc succès. Elles abordent le contenu du CCTB, son utilisation et permettent aux participants de se familiariser avec le logiciel VitruV.

    Le développement de ces outils participe de l’accompagnement de tout le secteur de la construction/rénovation – concepteurs, auteurs de projets, entreprises – à construire de façon plus durable en ce compris de manière circulaire.