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L'aide alimentaire

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 362 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/03/2022
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Selon un article récent, en Belgique, au minimum 600 000 personnes dépendraient de l'aide alimentaire. Ce nombre ne concernerait que le Fond européen d'aide (FEAD) aux plus démunis et n'engloberait pas d'autres acteurs comme les restaurants du cœur par exemple.

    Difficile d'arrêter un chiffre précis, dans la mesure où aucun système de comptage n'existe, surtout lorsque l'on y ajoute les nombreux élans de solidarité des particuliers notamment depuis le début de la crise.

    Les aides alimentaires sont en majeure partie constituées de la récolte des invendus qui était jusqu'alors distribués, notamment à travers les épiceries sociales et les banques alimentaires.

    Aujourd'hui, des acteurs privés comme les applications Too Good to go arrivent sur le marché et détournent les invendus des associations. Il apparaît qu'avec celles-ci, les supermarchés effectuent une marge plus importante et apprécient ce système qui permet au client de venir lui-même et de retirer les produits durant un jour et une tranche horaire précise.

    Madame la Ministre peut-elle nous confirmer les chiffres avancés ?

    Constate-t-on une diminution des dons des supermarchés depuis l'existence de ces applications ?

    A-t-elle été sensibilisé par les acteurs de terrain concernant une éventuelle diminution ou encore une pénurie d'aliments ?

    On apprend également que, rassurés par l'écoulement de leurs marchandises, les supermarchés ne tenteraient plus de limiter leur surproduction.

    De quelles solutions disposons-nous pour permettre une distribution plus juste et plus responsable ?
  • Réponse du 03/05/2022
    • de MORREALE Christie
    Selon la Fédération des services sociaux (FDSS), agréée par la Wallonie en qualité d’Organisme wallon de Concertation de l’Aide Alimentaire depuis 2018, 600 000 personnes recourent en effet à l’aide alimentaire en Belgique. Les crises qui se chevauchent n’ont fait que renforcer la demande.

    À titre informatif, on estime qu’une personne vit dans la pauvreté lorsque son revenu n’atteint pas 1 184 euros net par mois pour une personne isolée ou 2 487 euros net par mois pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants. En Belgique, cela concerne une personne sur six.

    En Wallonie, les services d’aide alimentaire sont répartis sur l’ensemble du territoire, tant dans les grosses agglomérations que dans des zones rurales. On y dénombre plus de 400 centres de distribution de colis alimentaires gérés par des conférences et centres de la Société de Saint Vincent de Paul (plus du tiers), par des CPAS (autour d’un tiers également), par la Croix-Rouge de Belgique et par différentes associations (85 épiceries sociales et 30 restaurants sociaux).

    Afin de répondre aux enjeux de mobilité propres à la Wallonie, l’aide alimentaire y prend parfois des formes spécifiques : livraison à domicile, services de distribution mobile, chèques alimentaires, et cetera.

    Pour rappel, en 2017, le Parlement wallon a adopté un décret insérant des dispositions relatives à l’aide alimentaire dans le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé (publié au Moniteur belge le 2/05/2017). À ce jour, ce décret a permis l’agrément de 43 épiceries sociales et 12 restaurants sociaux en Wallonie et je me réjouis de poursuivre le développement de ce secteur.

    En outre, la Concertation « Aide alimentaire » travaille avec les acteurs de terrain au développement de projets dont l’objectif premier est de renforcer l’accès aux droits des personnes qui vivent en situation de précarité. Différentes thématiques sont traitées lors de ces réunions de concertation et permettent, via la mobilisation des différents acteurs, d’améliorer la visibilité de l’offre relative à l’aide alimentaire.

    Une diminution dans la distribution d’invendus alimentaires a effectivement été constatée par les acteurs de terrain depuis plusieurs mois. La question des approvisionnements revient régulièrement au centre des préoccupations. Un groupe de travail s’est d’ailleurs réuni le 30 mars dernier, afin de faire le point sur la situation et de voir quelles actions pourraient être menées collectivement pour garantir des approvisionnements de qualité.

    Ce groupe de travail examine dès lors toutes les questions en matière d’approvisionnement qui préoccupent les acteurs de terrain : l’avenir du Fond européen d’Aide aux plus démunis (FEAD), la gestion des invendus, la réduction des quantités d’invendus, le travail avec des producteurs locaux, le glanage solidaire, et cetera.

    Je reste bien entendu extrêmement attentive au bilan de ces travaux et aux pistes d’actions qui en ressortiront et qui nous seront communiquées.

    Enfin, un des appels à projets dédié à l’aide alimentaire, lancé en 2020 dans le cadre de la crise sanitaire, sous mon impulsion, s’adressait aux plateformes de distribution et de stockage. Il a permis de soutenir les banques alimentaires dans l’achat de denrées. La période d’utilisation des moyens financiers a été prolongée jusqu’au 30 juin 2022.