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Les dossiers abordés lors du Conseil des ministres européen du 7 avril et la position qui y sera soutenue

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 450 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 24/03/2022
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le 7 avril aura lieu un Conseil des ministres formation « Agriculture et Pêche ». Monsieur le Ministre peut-il me faire part des dossiers à l'ordre du jour ?

    Quelle sera la position défendue par la Belgique à cette occasion ?

    Quelle a été la position défendue par la Wallonie lors de la consultation intrabelge préparatoire ?
  • Réponse du 21/04/2022
    • de BORSUS Willy
    L’ordre du jour du Conseil Agriculture du 7 avril comportait de nombreux points. Parmi les principaux, je citerais la communication de la Commission sur la sécurité alimentaire et la résilience des systèmes alimentaires, d’une part, et la situation des marchés à la suite de la crise en Ukraine, d’autre part.

    Dans sa communication sur la sécurité alimentaire, la Commission aborde deux points.
    Dans un premier temps elle examine les conséquences directes de la guerre en Ukraine, tant au niveau des besoins humanitaires que des perturbations de l’approvisionnement et de la production.
    Dans un second temps elle analyse la situation propre à l’UE et relève deux vulnérabilités : la hausse du prix des engrais (liés au prix de l’énergie) et les difficultés d’approvisionnement en aliments pour animaux.

    La Commission insiste sur l’importance de ne pas entraver la circulation des produits agricoles. Il faut absolument permettre à l’Ukraine de rester en mesure de produire, malgré la situation dramatique et particulièrement complexe, afin d’éviter ainsi que les systèmes de production ne s’effondrent.

    La Présidence française rappelle que la priorité de l’agriculture doit être de nourrir la population. Il est nécessaire selon elle d’envisager des objectifs de production et de préserver le potentiel de l’agriculture de l’UE sur le long terme.

    Au sujet de la situation des marchés, je rappelle que la crise en Ukraine entraîne des problèmes systémiques, dans la mesure où ils touchent tous les secteurs.

    De façon générale, les prix agricoles augmentent. Les futurs rendements des grandes cultures suscitent une certaine inquiétude, même si de bonnes récoltes sont attendues en céréales et en oléagineux et devraient combler partiellement les manques.

    La FAO reste inquiète de la situation à venir en Afrique du Nord, l’Ukraine assurant jusqu’ici un rôle important dans le marché international.

    Le Conseil a pu échanger avec le nouveau ministre de l’Agriculture de l’Ukraine, M. Mykola Solsky, par visioconférence. M. Solsky a décrit l’impact de la guerre sur l’agriculture ukrainienne et demandé l’aide de chaque État membre.

    Les échanges avec l’Ukraine sont lourdement perturbés, notamment du fait que les ports ukrainiens sont bloqués. M. Solsky demande dès lors de prendre des mesures afin d’assurer la poursuite des échanges agricoles entre l’UE et l’Ukraine. Le Commissaire Wocjiechowski a précisé que des mesures ont été prises en ce sens.

    Les États membres (EM) ont souligné l’importance de veiller au bon fonctionnement du marché intérieur. Les principes de compétitivité et de rentabilité doivent être garantis pour assurer un approvisionnement alimentaire à des prix abordables.

    Il sera également nécessaire de s'attaquer de façon approfondie à certains problèmes comme la dépendance à l'égard des importations de matières premières, et cela sur le long terme.

    Des délégations ont attiré l’attention sur la gravité de la question du coût de l’énergie. Plusieurs EM ont demandé à la Commission de prendre des mesures de soutien exceptionnel relevant du 2e pilier de la PAC.

    Des intervenants ont demandé que la dérogation concernant le verdissement et l’augmentation de la production agricole en cultivant les terres en jachère ne soit pas limitée à 2022, mais étendue à 2023.

    La notification mensuelle des stocks de céréales constitue une mesure qui devrait éviter toute spéculation future et alimenter les discussions de manière plus objective. L’attention est toutefois attirée sur la charge de travail que va induire la collecte de certaines données.

    En ce qui concerne le Pacte vert et ses stratégies, il faudra prendre en compte le fait que leurs objectifs peuvent avoir un impact sur la production alimentaire. Au vu de la situation de crise actuelle, il sera nécessaire de se pencher sur cet aspect et d’agir en conséquence si nécessaire.