/

Les risques sanitaires liés à l’exode des réfugiés ukrainiens

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 380 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/03/2022
    • de DODRIMONT Philippe
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La semaine dernière déjà, l'OMS lançait un avertissement quant au risque d'augmentation des maladies comme la rougeole, la pneumonie, la poliomyélite ou encore la tuberculose suite à l'arrivée massive des réfugiés ukrainiens. En parallèle à ces maladies, le Covid-19 circule toujours. Il semblerait que moins de 35 % des Ukrainiens sont vaccinés. Enfin, l'Ukraine présente l'un des taux les plus élevés au monde de tuberculose multirésistante.

    Comment la Wallonie se prépare-t-elle avec les deux autres Régions pour faire face à cette nouvelle problématique sanitaire ?

    Quelles sont les actions et mesures qui vont être mises en place ?

    À l'heure actuelle, quel est le bilan général de la santé des réfugiés ukrainiens qui pourraient montrer un risque de contagion ?

    Afin de constituer une barrière protectrice et préventive, Madame la Ministre envisage-t-elle avec ses homologues de rendre à nouveau le port du masque obligatoire ?
  • Réponse du 19/10/2022
    • de MORREALE Christie
    Tout d’abord, les ressortissants ukrainiens bénéficient du statut de protection temporaire, ce qui ouvre l’accès aux droits, en ce compris aux soins de santé, dès lors qu’ils sont inscrits auprès d’un organisme assureur. Comme conséquence, leur accès à tout type de vaccination, Covid-19 inclus, est identique à celui des citoyens wallons. Pour les mineurs et les femmes enceintes, hors Covid-19, les vaccinations sont encore plus facilitées grâce aux services de médecine de l’enfance, qu’il s’agisse de la médecine scolaire ou des consultations organisées par l’ONE.

    Depuis le mois de mars, tout primo-arrivant ukrainien qui s’installe en Région wallonne est invité à se rendre chez un médecin généraliste pour un premier bilan médical. La première ligne de soins est donc l’interlocuteur médical privilégié des ressortissants ukrainiens et, dans ce cas, elle fait le point sur la situation vaccinale des ressortissants et la met à jour, si nécessaire, en accord avec le patient.

    Plusieurs outils d’information et sensibilisation ont été mis en place pour informer les primo-arrivants ukrainiens et la première ligne de soins, de l’importance de cette démarche et de la vaccination. Ainsi, des flyers d’information ont été traduits en ukrainien à propos de la vaccination Covid, de l’accès aux soins de santé rappelant l’importance d’ouvrir un Dossier médical global et de faire un bilan vaccinal. Ces flyers sont mis à disposition sur les sites internet de la Région wallonne et de l’AViQ, et sont également distribués largement aux partenaires actifs sur le terrain, ainsi qu’au point d’enregistrement, aux communes et CPAS, à certains lieux de rencontre de la communauté et aux logements collectifs. La communication vers les professionnels du terrain a été par ailleurs renforcée.

    En mars, en même temps que l’arrivée des premières familles ukrainiennes dans notre pays, la Cellule de Surveillance des Maladies infectieuses (SURVMI) a été invitée par le Collège de Médecine générale à contribuer à la réalisation et à la rédaction d’un courriel informatif à destination des médecins généralistes. Dans cette communication, mise à jour la dernière fois le 15 juin dernier, est repris comme points prioritaires le contrôle de la présence des maladies infectieuses et du statut vaccinal, avec un rattrapage si nécessaire.

    Dans le même temps, l’AViQ a envoyé aux médecins généralistes inscrits à sa newsletter une série de fiches réflexes dédiées à quatre maladies à prévention vaccinale (rougeole, poliomyélite, tuberculose et coqueluche) avec les informations utiles pour le dépistage, la mise en ordre vaccinale et les mesures de prévention à prendre en cas de découverte d’une de ces pathologies lors d’une consultation.

    Enfin, les médecins traitants sont tenus de déclarer toute maladie infectieuse présentant des risques de contagion à la Cellule de Surveillance des maladies infectieuses, lorsqu’il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire, ce qui se fait également dans les autres entités de notre pays.

    Enfin, le Gouvernement wallon vient de valider la mise en place d’équipes mobiles, via la Fédération des maisons médicales, dont la mission première sera la prévention et la promotion de la santé. La question de la vaccination sera donc au centre du dispositif, les professionnels de ces équipes mobiles étant en première ligne pour stimuler la prévention vaccinale pour les maladies infectieuses. Ces équipes pourront se reposer sur la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ, les Outbreak Support Teams et les acteurs spécialisés, tel le FARES en matière de tuberculose.

    Quant à imposer le port du masque de manière obligatoire aux réfugiés ukrainiens a priori, il n’en est nullement question. Ces personnes sont et seront traitées comme tous nos concitoyens, dans une même situation de préservation de la santé individuelle ou de l’entourage, sans contrainte supplémentaire.