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La valorisation du secteur bois comme source d’énergie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 620 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 31/03/2022
    • de DODRIMONT Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Face à la flambée des prix de l'énergie, la prolongation partielle du nucléaire après 2025 et le développement des énergies renouvelables, le secteur bois en Wallonie n'a-t-il pas un rôle à jouer dans la transition énergétique ?

    Quelle est l'importance de cette énergie en Wallonie ?

    De quelles surfaces et de quelle quantité de bois disposons-nous ?

    Ne doit-on pas favoriser le marché intérieur du bois pour permettre notre consommation que ce soit pour les entreprises ou les particuliers ?

    Comment trouver le juste équilibre entre les disponibilités pour notre consommation et la concurrence étrangère d'autant que les combustibles bois restent actuellement les moins chers que les combustibles fossiles ?

    Si la filière bois-énergie (pour le chauffage) s'approvisionne sur la ressource locale, elle ne dépendra pas du bon vouloir d'un pays exportateur pour son approvisionnement.

    Quelles pistes Monsieur le Ministre propose-t-il pour trouver une alternative pour combiner énergie fossile et énergie bois ?

    Si le prix du bois a augmenté ces deux dernières années, quelle est la tendance actuelle ?
  • Réponse du 25/05/2022
    • de HENRY Philippe
    Le secteur du bois a, en effet, un rôle à jouer dans la transition énergétique. La Région wallonne s’est donné pour objectif d’atteindre à l’horizon 14 200 GWh de chaleur renouvelable dont 12 000 GWh proviendra du bois-énergie. Cet objectif est susceptible d’être revu dans le cadre de l’adaptation du plan air climat énergie en vue d’atteindre une réduction de 55 % de gaz à effet de serre à la même échéance.

    De la biomasse est actuellement utilisée dans de nombreuses applications énergétiques, telles que le chauffage des maisons via des poêles ou chaudières à bois ou encore des installations de cogénération dans l’industrie. Cependant, il y a certaines limites et inconvénients à cette ressource : elle n’est pas infinie, nécessite un contrôle au niveau de la durabilité et peut émettre des particules polluantes dans l’atmosphère si la combustion n’est pas réalisée dans un équipement moderne. Pour vérifier que les installations industrielles sont durables et bien conçues, le Comité transversal de la Biomasse intervient en analysant différents critères : la hiérarchie des usages (seul le bois ne pouvant plus servir à des applications d’usage tels que la construction, le papier ou les panneaux peut être utilisé pour produire de l’énergie), la bonne utilisation du potentiel énergétique de la ressource et la durabilité, en se basant sur 3 piliers : l’efficience, la résilience ainsi que la suffisance de la ressource. Tous les projets soutenus par la Région sont donc analysés par ce Comité transversal.

    Pour l’année 2020 selon le rapport annuel 2020 sur l’évolution du marché des certificats verts et des garanties d’origine, 5,5 TWh (en énergie primaire) d’électricité renouvelable ont été produits à partir de biomasse, 2,8 TWh de chaleur renouvelable ont été produits à partir de biomasse pour le secteur résidentiel.

    Selon le Panorabois 2021, la Wallonie dispose de 563 000 hectares de forêts. Sur ce total, 85 % sont définies comme des forêts productives. Un peu plus de 2 millions de tonnes de bois sont utilisées dans le secteur énergétique. Il n’existe pas à ce jour de moyen de recensement exhaustif des quantités disponibles de bois pouvant être exploité à des fins énergétiques. Il est en tout cas certain que nos entreprises et industries de transformation du bois, capables de produire un combustible à partir de biomasse, fonctionnent actuellement sous leurs seuils de productivité maximale.

    Il n’existe pas, à notre connaissance, sur ce marché de pression telle que des exportations massives de la ressource au détriment de nos besoins propres seraient réalisées. Pour favoriser la consommation locale de notre ressource wallonne, il convient donc d’augmenter notre parc d’installation capable de consommer cette ressource de manière durable, efficiente et parcimonieuse, ce qui est réalisé via des aides à l’investissement (Primes Énergie, UDE – UREBA), des appels à projets (POLLEC) et une communication active pour inciter les ménages à la bonne utilisation de leur installation de chauffage au bois, lorsqu’ils en disposent.

    La Wallonie veut être un exemple en matière de chaleur renouvelable et encourager la production de chaleur en tenant compte de la hiérarchie d’usage et de l’économie circulaire. De ce point de vue, la stratégie chaleur que j’ai présentée au Gouvernement il y a maintenant un an reprend notamment des mesures en vue de favoriser le recours à la biomasse de qualité, entre autres par la mise à disposition d’outils permettant d’évaluer et de suivre la qualité de la biomasse achetée. Il s’agit également de travailler à l’exemplarité des pouvoirs publics via le fait que le prix ne soit plus le seul critère d’attribution et la mise en place d’incitants à l’usage de biomasse certifiée.

    La biomasse occupe également une place dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie en mettant l’accent sur une meilleure articulation des différents segments de la chaine de valeur.

    Nous avons constaté que le prix du bois énergie n’a pas connu une explosion du prix suivant la même tendance que le prix du bois d’œuvre. Le prix a augmenté, majoritairement dû à l’augmentation des prix des carburants nécessaires au transport et utilisés comme combustible par les machines de transformation, mais dans une mesure raisonnable.

    Divers sites permettent de suivre l’évolution du prix de ce combustible, et l’on peut y voir la stabilité financière de cette ressource dont l’augmentation de prix depuis 2 ans est comprise entre 10 % et 17 %, avec une courbe ascendante plus marquée depuis décembre 2021.

    https://www.renouvelle.be/fr/prix-des-combustibles-achetes-par-les-menages-un-contexte-toujours-favorable-aux/